Les laboratoires pharmaceutiques ne connaissent pas la crise

par Clojea
vendredi 22 mars 2013

Hier soir au JT de TF1, grande annonce : il y a de plus en plus pénurie de médicaments....

D’un œil distrait, je regardais donc le JT de TF1, quand tout à coup une brève m’interpelle : Il y a de plus en plus de pénurie de médicaments.

Heureusement que j’étais assis, car sinon je serais tombé à la renverse. Comment peut-il y avoir des pénuries de médicaments ? Les labos engrangent de l’argent d’une façon phénoménale, et ils n’arrivent pas à produire suffisamment les médicaments ? On se moque de nous !

Voici les explications que l’on nous fournit :

Quatre produits sur cinq sont fabriqués en Asie, ce qui signifie plus de 80% de la fabrication.


Apparemment difficultés de production du fait de l’éloignement, mais aussi, répartition difficile des médicaments voulue par les laboratoires eux-mêmes à travers le monde. Allons bon, trop de grèves ? Trop de syndicats ? Plus personne ne contrôle les chaînes de production ?

Non rien de tout ça. Juste un système de quotas a été mis en place. En 2010, un collectif d'associations de lutte contre le sida avait déjà tiré la sonnette d'alarme suite à des ruptures d'approvisionnement des pharmacies en antirétroviraux. Mais actuellement, ce sont antiépileptiques, antidépresseurs, antihypertenseurs… Sur les 5.300 médicaments commercialisés en France, entre 160 et 370 sont régulièrement absents des rayons des pharmacies depuis plusieurs mois.
600 médicaments en France font l’objet d’un contingent orchestré par les laboratoires. Si la demande s'avère être supérieure aux quotas réservés à la France, les grossistes ne peuvent donc plus approvisionner les pharmacies.

L’ex-président de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique s’alarme « En quarante ans de métier, je n’ai jamais vu autant de ruptures de stocks ».

Je dois être bouché, car je ne comprends toujours pas cette histoire de quotas. A moins que, bon dieu mais c’est bien sur, comme de plus en plus de médicaments sont bidons et font la fortune des laboratoires pharmaceutiques depuis longtemps, le système des quotas permet de rendre les consommateurs encore plus dépendants. Et oui, en rendant indispensable et rare un produit, on attise la consommation compulsive.
Si en plus, la moindre gélule aujourd’hui peut être un danger potentiel, on ne sait vraiment plus quoi faire. On prend des médocs ou on laisse tomber ? Pas si facile, car quand on est malade, on est bien content de trouver quelques remèdes. Oui mais si c’est frelaté ? C’est comme le whisky du temps de la prohibition, ça pouvait faire des trous dans l’estomac.
On finit même par se demander si certains labos ne seraient pas de mèches avec des entreprises de pompes funèbres. Allez savoir

Autre élément : Les médicaments étant vendus aux pharmacies françaises par des grossistes répartiteurs, ce sont donc sept entreprises qui ont la responsabilité d’organiser leurs 183 établissements régionaux pour livrer les officines en deux jours. Et c'est donc le laboratoire fabricant qui décide de la quantité de médicaments qu'il accorde mensuellement à chaque grossiste en fonction des parts de marché dans chaque pays.

C’est bien ça : Les labos font la pluie et le beau temps. Il suffit de voir le scandale du Médiator. Pas beaucoup d’indemnisation des victimes et Servier est toujours là.

Une des solutions serait de relocaliser la production. Mais voilà, nous connaissons l’amour inconsidéré des grosses entreprises pour la fabrication en Asie. En un mot, business is business. Coût de production abaissé au maximum, donc bénéfices avec le même adjectif. Que fait le Ministre de la Santé à ce sujet ? Bonne question.

De plus en plus, la confiance en la fabrication de molécules en Asie est sujette à caution. On se souvient du scandale en Chine du lait à la mélamine.

http://www.20minutes.fr/sante/672761-sante-chine-apres-lait-melamine-lait-proteines-cuir

Qui nous dit que les molécules des médicaments fabriqués en Chine sont conformes ? Personne ne peut vous le garantir. C’est d’ailleurs le problème aussi des médicaments génériques, que l’on nous vend à tour de bras.

Les médicaments les plus courants ont leurs substituts. Mais pour certains produits servant à traiter des pathologies lourdes, comme les cancers ou les scléroses en plaques, les remèdes de substitution n'existent pas toujours, et la qualité des soins des patients est en jeu.

En fait, il suffit de relocaliser la production et d’exiger des labos plus de transparence et de sérieux. A vous de jouer au gourvernement. Ce serait plus utile à la Nation que d’organiser, comme il y a peu, une cellule de crise sur les quantités de neige qui sont tombées dans ce pays. Comment faisait-on il y a trente ans sans réunion de crise, je vous le demande ?


Lire l'article complet, et les commentaires