Marisol jette de la poudre aux yeux !
par CHALOT
mardi 23 avril 2013
Accès aux soins dans les banlieues :
effets d'annonce ou volonté politique ?
Dans la dernière livraison d'Acteurs publics, figure un article « alléchant » :
« Marisol Touraine soigne les banlieues sensibles »
Je me suis plongé dans la lecture en espérant-sans trop y croire-un programme plus ou moins ambitieux permettant de donner une vie à l'accès aux soins :
« La ministre des Affaires sociales et de la Santé vient de signer une convention avec son collègue François Lamy, ministre délégué à la Ville. Objectif : améliorer l’accès aux soins des populations des quartiers défavorisés.
Les ministres des Affaires sociales et de la Ville, Marisol Touraine et François Lamy, ont signé, le 19 avril, à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), une convention qui vise à améliorer l’accès aux soins et aux prestations sociales dans les quartiers défavorisés [cliquez ici pour télécharger la convention]. Constatant un manque de professionnels de santé et un plus grand renoncement aux soins dans les zones sensibles, le texte recommande d’y faciliter l’installation de jeunes médecins, de soutenir le développement de maisons de santé ou encore les actions de prévention.
Le développement des modes d’accueil collectif des jeunes enfants, la mise en place de lieux d’accueil destinés à l’accompagnement des familles vulnérables et la lutte contre l’isolement des personnes âgées sont également inscrits au programme. Ces deux ministères ont en effet remarqué que, dans les zones urbaines sensibles, trop d’habitants renoncent à se soigner pour des raisons financières. François Lamy, le ministre de la Ville, a précisé que les objectifs pourront “se décliner localement” et s’est réjoui que les agences régionales de santé soient signataires des futurs contrats de ville..... »
La Ministre n'ignore pas que les maisons de santé sont des structures qui ont qu'un objectif ; c'est de défendre la médecine libérale.
Pourquoi ne propose t-elle pas des centres de santé publics. Il en existe 1454 en France, les médecins ont un objectif commun, agissent ensemble .
Fonctionnant avec des médecins salariés exerçant comme n’importe quel autre praticien et proposant des consultations conformes au tiers payant, cet espace médical ne se contente pas de soigner, il mène aussi des actions de prévention :
diabète, caries dentaires des enfants, hypertension, maladies cardio-vasculaires…
Un véritable travail d’équipe est mis en place et la pratique du tiers-payant est totale.
Ce système de médecine de proximité permet à la fois à la Municipalité de mener une politique dans le domaine de la santé publique et aux habitants et notamment les plus fragilisés et les plus pauvres de trouver un lieu adapté et accessible.
Evidemment ce développement organisé de centres de santé passe par un plan de financement publique contraire au cadre contraignant imposé par Bruxelles de réduction des dépenses publiques.
François Lamy le ministre de la ville se réjouit de voir que les ARS, Agences régionales de santé soient signataires des futurs contrats de ville.
Les associations de solidarité et les comités de défense des hôpitaux publics de proximité ne se réjouissent pas comme le Ministre.
Quel est l'intérêt d'un engagement de l'ARS s'il ne s'accompagne pas de la réouverture des hôpitaux de proximité et des services fermés ?
Quel est l'intérêt d'un engagement de l'ARS, s'il ne s'accompagne pas d'une réorganisation des urgences avec embauches afin de mettre fin au scandale des attentes longues et pénibles des patients ?
L'accès aux soins pour tous dans les banlieues et ailleurs passe non par des effets d'annonce mais par des actes !
Jean-François Chalot