Merci, M. Pasteur
par Henry Moreigne
mercredi 22 février 2006
Sida, grippe aviaire, chicungunya, ebola... autant de virus dont les noms, hélas, nous sont devenus familiers. Le développement des moyens de transport, les flux migratoires croissants, la surpopulation et la promiscuité des hommes et des animaux dans certains pays, sont autant de facteurs favorables à la multiplication des épidémies ou des pandémies.
Une situation qui pourrait laisser croire à une régression sanitaire. Il n’en est rien. Les virus ont toujours été présents dans notre environnement, même si leur mutation de plus en plus rapide est hautement problématique. Pourtant, si nous sommes aujourd’hui en capacité de nous défendre, c’est en grande partie grâce à un certain Louis Pasteur.
Lorsque Pasteur s’éteint le 5 octobre 1895, la France, mais aussi la communauté internationale pleurent l’un de leurs plus grands scientifiques. Pas l’un de ces professeurs Tournesol aux théories abstraites, mais un homme de science, concret, qui aura fait bénéficier l’humanité et la médecine de formidables progrès, notamment dans la lutte contre les maladies infectieuses.
Pasteur confirme tout d’abord que ces dernières chez l’homme et les animaux sont dues à des micro-organismes, et identifie les trois espèces de bactéries : streptocoque, staphylocoque et pneumocoque. Après avoir établi les grands principes de l’asepsie, fort de son protocole d’immunisation, il développe le principe de la vaccination, qu’il adapte à de nombreuses maladies.
A travers sa victoire sur le virus de la rage, alors trop petit pour être identifiable par les microscopes de l’époque, il acquiert une extraordinaire notoriété. Dans le monde entier, des rues sont baptisées de son nom.
L’Institut Pasteur, outil de recherche mais aussi de formation et de soins, est créé en 1888, à l’issue d’une souscription publique internationale qui recueille deux millions de francs. 25 autres instituts Pasteur essaimeront les quatre coins de la planète, toujours avec cette même mission de mener des campagnes de vaccination et de servir de lieu d’enseignement.
Pasteur restera à la tête de l’Institut une dizaine d’années, jusqu’à sa mort. Il s’éteint le 28 septembre 1895 et repose, à la demande de sa famille, dans la crypte de l’Institut. Un établissement dont le premier concierge sera Joseph Meister, entré dans l’histoire comme petit Alsacien sauvé de la rage par la première injection antirabique.
Quelque 120 ans plus tard, l’Institut demeure à la pointe dans la lutte contre les maladies infectieuses. Les vaccins issus de ses recherches continuent de protéger des millions d’hommes partout sur la planète, et contribuent ainsi à ce que le nom de Pasteur reste étroitement lié à ce qui constitue la première ligne de défense contre l’infiniment petit.