Mon expérience avec la hernie discale : comment j’ai vaincu les douleurs

par Farah
samedi 31 août 2019

A 34 ans, jeune, forte, ambitieuse, et d’un coup tout bascule. Quand ton corps te trahit et que tu découvres qu’en réalité tu es très fragile et vulnérable.

Tout commence en juin 2015, tout allait très bien, une belle réussite professionnelle, un avenir radieux des projets familiaux, et un jour tout bascule.

Ceci a commencé par des douleurs au bas du dos, une fois assise ou en position couchée pour se mettre debout j’avais comme un coincement au bas du dos accompagné par une douleur plutôt supportable qui disparaissait au fur et à mesure que je bougeais. Ce coincement a persisté durant une semaine, ensuite tout a disparu le long d’une semaine, tout était revenu à la normale : plus de douleurs, plus de coincements, j’avais repris ma vie normalement sans chercher à avoir des explications sur ce qui m’est arrivé.

Une après-midi, j’étais assise à mon bureau, vue la nature de mon travail je passe des heures assise devant mon ordinateur, j’ai sentis ce jour que ma jambe gauche devenait lourde et comme un effet fourmi au niveau du mollet, je me suis dit : c’est peut-être parce que je suis restée assise des longues heures. Je me suis alors levée pour marcher un peu mais ma jambe gauche était totalement en fourmi et je ne sentais pas le bas de mes pieds, c’était comme si je marchais sur du caoutchouc épais les pieds nus. Mon pied est endormi, ça va disparaître sans doute, je ne me suis pas trop inquiétée et j’ai poursuivi le quotidien de ma journée sans se douter rien.

Le lendemain matin au réveil, j’avais mal au pied gauche, je me suis dit la douleur va disparaître avec le temps, je me suis habillée et je suis descendue pour prendre la voiture et aller travailler. J’habitais au 3eme étage, je suis descendue quelques marches et la douleur devenait de plus en plus forte. Je ne pouvais pas descendre encore, j’ai fait un demi-tour pour revenir à la maison, la douleur devenait de plus en plus insupportable, je pleurais et criais tellement j’avais mal. Mon mari était venu à mon secours, il m’a emporté pour descendre les escaliers et nous sommes allés à l’hôpital. Arrivés aux urgences, j’étais tout de suite prise en charge par un interne, je lui ai décrit mes douleurs et il m’a dit tout de suite qu’il s’agissait d’une sciatique, ceci a été confirmé par un examen radio.

Il m’a prescrit des anti-inflammatoires sous forme de pilules, un repos de 3 jours en me disant que ce n’était pas trop grave et que plusieurs vivent avec. Les douleurs se sont atténuées, mais j’avais mal au ventre à cause des anti-inflammatoires ; le lendemain je suis allée consulter en privé chez un rhumatologue, une dame bien sympathique qui m’a beaucoup aidé dans mon processus de guérison par la suite. Au vue de la radiographie, mon rhumatologue m’avait fait le même constat que celui de l’interne, l’anti-inflammatoire prescrit par l’interne était trop fort elle m’a prescrit un autre anti-inflammatoire. Les douleurs ont disparu durant 3 jours mais le 4eme jour, ça repart, ma jambe gauche était lourde et le coincement au dos m’a repris. Sans réfléchir, je suis allée à mon rhumatologue qui m’a prescrit un repos stricte de 15 jours tout en prolongeant les anti-inflammatoires pour encore 10 jours. Les douleurs ont empiré, j’avais très mal au pied gauche, une douleur que je ne pouvais pas expliquer, c’était comme un courant électrique qui traversait ma jambe sans pour autant pouvoir localiser le point de départ de la douleur. Je pleurais et criais tellement j’avais mal, de retour au rhumatologue elle m’a prescrit des anti-inflammatoires sous forme d’injection et toujours le repos strict pour encore un mois et je devais porter une ceinture lombaire. Les douleurs persistaient malgré les injections, j’étais toujours en position couchée sur le côté gauche, repliée sur moi-même en position chien de fusil, j’avais besoin d’assistance pour aller aux toilettes et pour manger, mon fils de 4 ans voulait jouer, je ne pouvais rien faire, j’observais et je dormais toute la journée, j’allais de pire en pire, j’ai appelé mon médecin qui m’a prescrit en plus des injections des pilules d’anti-inflammatoires qui seraient une dérivée de la morphine et m’avait dit de venir la voir le matin de bonne heure pour me faire une infiltration d’anti-inflammatoire au niveau du dos.

Le lendemain, je me suis rendu à son cabinet, elle était venue tôt avant l’arrivée des autres patients, juste pour mon rendez-vous et pour me faire l’infiltration. Ça consistait à une péridurale au dos avec un anti-inflammatoire, j’avais refusé la péridurale à mon accouchement de mon fils parce que j’avais peur de la seringue trop longue et épaisse, et me voilà soumise à une péridurale et ce pour pouvoir soulager mes douleurs.

Je devais rester toujours en repos strict, après l’infiltration les douleurs ont diminué sans pour autant disparaître, le mois de repos s’était écoulé et mon rhumatologue m’avait conseillé de ne pas céder à la maladie et de reprendre ma vie professionnelle, elle m’a aussi prescrit un traitement chez un kinésithérapeute qu’elle a elle-même contacté pour lui décrire mon cas.

J’ai commencé le traitement kinésithérapique et j’ai repris ma vie professionnelle, j’étais très contente, les douleurs ont pris fin. Trois jours de vie normale, enfin ma vie a repris sens. A la fin de troisième séance chez le kiné, j’ai ressenti des douleurs au dos. Avant de démarrer la séance suivante, j’ai demandé à m’entretenir avec le médecin d’éducation physique qui était le propriétaire du centre, il m’a fait une consultation et pour lui j’étais en phase de guérison, c’est pour cela que j’avais ces douleurs, il m’a rassuré mais au fond je sentais que quelque chose allait m’arriver.

Le lendemain au travail, je n’arrivais pas à me tenir longtemps debout, les douleurs à la jambe gauche ont repris, j’ai appelé mon rhumatologue et je suis allée à son cabinet au petit matin. Les douleurs ont empiré, je pleurais, j’étais très mal. En consultation, le médecin a constaté que mon cas s’est empiré et m’a posé la question : qu’as-tu fais d’anormal ? Je lui ai dit que j’ai suivi les instructions à la lettre et que je me rendais à mes rendez-vous chez le kinésithérapeute à l’heure. Elle m’a alors demandé : quel traitement on t’a fait chez le kiné ? Je lui ai décrit le déroulement de la séance, quand je lui ai expliqué que j’ai subi un traitement à l’infra-rouge elle a été surprise, mais comment ? Un traitement à l’infra-rouge ? La chaleur ne fait qu’aggraver ton cas, il ne fallait pas. Elle a tout de suite appelé le médecin d’éducation physique pour demander des explications. Encore un mois de repos strict, des injections douloureuses d’anti-inflammatoires, des calmants sous forme de pilules avec dérivé de morphine, mais toujours pas d’améliorations. Encore une infiltration : une péridurale au dos avec double dose de calmants mais cette fois assistée par radio-scanner.

Les douleurs se sont calmées, mais pas tout à fait disparues, je pouvais au moins manger et aller aux toilettes toute seule. J’étais en repos strict, allongée toute la journée à la maison avec pour seul compagnon mon téléphone, j’ai commencé alors à chercher sur le Net des témoignages de cas de hernie similaires, et j’ai intégré un groupe Facebook à ce sujet où les membres pouvaient échanger et partager leurs expériences. J’ai lu plusieurs commentaires et témoignages : des personnes qui ont perdu leur emploi à cause de la hernie discale, d’autres opérés, et l’opération n’a fait que aggraver leur cas, j’étais déprimée, je me disais que les douleurs allaient sans doute reprendre. J’ai réfléchi et j’ai pris ma décision : il faut que je m’en sorte, je suis une battante, je n’ai pas l’habitude de céder facilement. Je suis alors sortie du groupe Facebook et j’ai cherché sur Internet des témoignages de personnes qui ont battu la hernie. Tous ont fait du sport, le sport est le remède idéal. Le traitement avec le froid peut aussi soulager.

J’ai alors défini mon propre planning de guérison : chaque jour, je mets pendant 30 min un bloc réfrigérant glacé au dos sur l’endroit de la hernie, en étant allongée par terre pieds soulevés sur une chaise, de telle façon que mes jambes soient perpendiculaires à mon dos, ensuite je poursuis par 30 min d’exercices abdos et au moins une heure de marche par semaine, je faisais très attention à mon quotidien : pas trop debout, au bureau je me levais tous les une-deux heures pour faire une petite marche, je restais assise bien droite les pieds au sol perpendiculaires au dos, je ne soulevais pas les objets lourds. Petit à petit, les douleurs ont disparu, j’avais plus à prendre des calmants ni à aller chez le médecin, ma vie a repris normalement.

Je vis avec la hernie depuis maintenant quatre ans, quand les symptômes me reprennent (jambe lourde ou en fourmi) je reprends les exercices et tout va bien.

J’ai défini mon propre processus de guérison et ça marche, le moral c’est important, il ne faut pas lâcher, il faut se battre pour vaincre les douleurs.

Voilà, c’était mon histoire avec la hernie discale, j’en parle aujourd’hui pour partager mon expérience avec les autres et surtout passer ce message : il ne faut jamais lâcher ni céder, je m’en suis sortie, donc pourquoi pas vous.

Signé : F.CH.KH


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