« Poétisons le don d’organes »

par Alain Tesnière
mercredi 23 juillet 2008

Sur le site www.dondorganes.fr, on peut prendre connaissance de cette action intitulée : « Poétise-moi le don et la greffe ».

Le vendredi 20 juin 2008, dans le cadre de la 8e Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe, la coordination hospitalière de prélèvement d’organes et de tissus du groupe hospitalier Cochin-Saint-Vincent de Paul a organisé une lecture de poèmes composés par les patients des services de pneumologie de l’hôpital Cochin et de chirurgie cardiovasculaire de l’Hôpital européen Georges Pompidou.

Poétiser le don est un acte d’écriture très personnel qui force le respect.

Le 28 juillet 1991, notre fils Christophe a été victime d’un accident de la circulation. Transporté d’abord à l’hôpital de Dieppe, puis au CHU d’Amiens, il est décédé au bout de neuf jours de coma.

Nous avons accepté de faire don de certains de ses organes : le cœur, le foie et les reins.

Lors de son inhumation, nous avons prononcé quelques mots sur les dons d’organes : « Au-delà de l’immense douleur qui nous accable en te perdant, Christophe adoré, nous voudrions avoir une pensée pour des familles qui, aujourd’hui, grâce au don de certains de tes organes, ont, elles, repris espoir en la vie ».

 

Nous avons rapidement découvert l’abominable vérité. Les médecins n’avaient pas respecté leur parole. Ils avaient prélevé les yeux de Christophe sans tenir compte de la loi Lafay qui exigeait un legs par testament.

Je croyais contempler au fond de tes yeux
L’accalmie d’une mort utile et généreuse.


Je n’ai pu observer que le reflet piteux
De deux globes oculaires : ô vision affreuse !

Tes paupières mi-closes me lançaient un appel :
« Papa, débarrasse-moi de mes yeux de verre
Pour que nos souvenirs communs restent éternels ! »
J’ai promis, juré ; tant que je serai sur terre,


L’opprobre, l’infamie, l’ignominieux mépris
Qui s’abattirent sur toi, je n’aurai de cesse
De rétablir la vérité dans mes écrits.
Echecs, revers, malheurs, maladie et tristesse,

Rien ne m’empêchera de venir triomphant,
Briser et arracher la souillure infernale
Pour refermer tes paupières complètement,
Pour te laisser, digne, sous ta pierre tombale.

Alain Tesnière.

 

 

 


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