Quand la Chine sera obèse...
par AJ
lundi 25 janvier 2010
Or, c’est dans les grandes mégalopoles que ce phénomène s’avère problématique : les villes chinoises comptent 13% d’obèses contre 3% en zones rurales ! La source du problème est très bien identifiée : sédentarité, fast-foods et l’automobile : un Chinois ayant une voiture a 80 % plus de risques de devenir obèse qu’un autre sans véhicule souligne une étude gouvernementale. Dans l’Empire du Milieu, KFC et McDo font figure d’envahisseurs : le nombre d’enseignes augmente de 20% par an. La politique de l’enfant unique favorise également cette tendance : plusieurs rapports d’organismes de santé ont noté que les parents choyaient d’autant plus leur enfant lorsqu’il était unique, et ne lui refusaient pas les artifices de la société de consommation (sodas, hamburgers, jeux vidéos). L’alimentation chinoise réputée pour sa sanité est confrontée à l’émergence des fast foods, des plats surgelés et la mal-bouffe a envahi les rayons à bas prix, rendant victime les foyers modestes. Il y a 20 ou 30 ans, le repas habituel était beaucoup moins gras en partie parce que l’huile était rationnée. Aujourd’hui, sans le savoir, les gens consomment davantage de calories par repas souligne un diététicien chinois à un média français.
La question est d’autant plus problématique que le transition alimentaire est si brutale que les crises cardiaques augmentent de manière vertigineuse, particulièrement chez les 30-40 ans. Les prévisions prévoient également une croissance de l’ordre de 72% du nombre de diabétiques dans l’Empire du Milieu à l’horizon 2025. S’ajoute des cas d’hypertension et de crises de foie constatés en plus grand nombre. Or, les autorités gouvernementales ont jusqu’alors préféré investir dans la lutte contre les maladies infectieuses qui croissent pourtant trois fois moins rapidement que l’obésité.
En parallèle, l’obésité génère l’activité d’un nouveau marché, dédié à la perte de poids : à Pékin, pour 2000 yuans, des séances pour maigrir sont proposées. Des camps d’un mois sont également proposés, et malgré des tarifs rebutants (1850 dollars), le succès est au rendez-vous. Le directeur d’un camp de minceur, qui proposait une thérapie de 42 jours pour 14 000 yuans, (sachant que le salaire annuel moyen est de 17 00 yuans en Chine) assurait à ChinaToday que les participants à ce camp ne sont pas des gens qui gagnent un salaire élevé. Ils appartiennent à tous les groupes d’âge et viennent de tous les milieux de la société. Le chiffre d’affaires en 2009 du secteur diététique et de la minceur avoisinait les 7,5 milliards de dollars, soit une croissance de 400% en cinq ans ! Des colonies de vacances où les enfants se consacrent à des activités physiques éprouvantes fleurissent également. Et les pilules minceurs et les crèmes maigreur occupent désormais les rayons, après l’approbation récente du gouvernement...