Réanimations Covid : la Mort à Grande Vitesse

par I.A.
mardi 11 mai 2021

 

Bonjour tout le monde

 

Il m’a paru important de vous adresser ce petit mot :

 

Le 2 mai, sur un article de "Taverne" intitulé « Les 4 étapes d’une vaccination obligatoire » j’ai répondu à un post de "njama" par les mots suivants :

« Je vais jeter un coup d’œil sur ces liens.

D’une part parce que les taux d’amplification des tests sont devenus grotesques, d’autre part parce qu’un séjour prolongé en réanimation ne fait qu’abîmer un peu plus des patients qui ne sont déjà pas très frais — tout le monde ne semble pas comprendre cela, ni les patients, ni leurs familles.

Si on vous parle d’orage cytokinique lié à la Covid-19, on devrait aussi vous parler d’orage cytokinique lié à la ventilation mécanique elle-même (paragraphe « biotraumatisme ») !

Alors si on nous parle d’un nouveau virus SARS-CoV-2 sans que personne ne soit parvenu à l’isoler, je crains la bête... grippe ! »

 

Les mots en gras renvoyaient alors sur un article pioché dans la Revue Médicale Suisse, qui décrivait les complications de la ventilation mécanique en réanimation, allant du barotraumatisme à l’atélectraumatisme, en passant par le volotraumatisme, et qui, au paragraphe biotraumatisme, disait à peu près ceci : « La ventilation mécanique, par l’hyper distension des voies aériennes et les cycles répétés d’ouverture/fermeture des alvéoles, entraîne des lésions sur les poumons sains, qui constituent le VILI (Ventilator-Induced Lung Injury), lequel induit à son tour une libération de cytokines inflammatoires. Ces médiateurs de l’inflammation (les cytokines) apparaissent dans le parenchyme pulmonaire, mais passent également dans la circulation systémique, et sont susceptibles de provoquer des défaillances multi-organiques... »

Quelques temps plus tard, souhaitant relire l’article en question, je cliquai sur le lien que j’avais enregistré (https://www.revmed.ch/RMS/2000/RMS-2318/20848# : :text=Si%20la%20ventilation%20m%C3%A9canique%20a,pneumothorax%20et%20la%20pneumonie%20nosocomiale) – mais j’eus la désagréable surprise de tomber sur la page d’accueil du site : https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse#tab=tab-editions. Ce phénomène se produit régulièrement pour nombre d’entre nous, et ça signifie généralement que nous tapons dans le mille. Ainsi, il en fut de même avec un lien qui renvoyait sur un article de Claude Béraud, dans L’actualité médicale  : le site de ce magazine électronique semble ne plus exister depuis que j’ai donné ce lien dans mon texte du 30 avril, qui évoque l’effet nocebo... Le professeur Claude Béraud, décédé le 8 janvier 2021, est l’auteur de « Le foie des français », « Les médicaments sans tabou : pièges, mensonges et vérités », « Petite encyclopédie critique du médicament »,

« Trop de médecine, trop peu de soins » – des livres à découvrir ou à redécouvrir (tout comme The Nocebo Effect. Overdiagnosis and Its Cost, de Stewart Justman /Palgrave Macmillan, 272 p.)

 

Concernant les complications de la ventilation mécanique, bien entendu je persiste et signe par ce petit mot, puisque ça gêne : « La régulation de la réponse inflammatoire de la muqueuse respiratoire est complexe et implique de nombreux autres acteurs cellulaires et moléculaires, mais deux cytokines, l’interleukine (IL)-17 et l’IL-22, ont des rôles majeurs. L’épithélium a donc un double rôle, de « senseur » et d’effecteur immunitaire. Ces fonctions peuvent être dérégulées dans différentes situations pathologiques respiratoires. Une défaillance de la fonction épithéliale peut ainsi être induite par les thérapeutiques mises en œuvre, notamment la ventilation mécanique. » (Immunité de la muqueuse respiratoire : physiologie et implications en réanimation, Y. Jouan · M. Si-Tahar · A. Guillon, © SRLF et Lavoisier SAS 2016, résumé, page 1).

 

Les complications de la ventilation mécanique sont effectivement vite majorées par la durée d’intubation-ventilation. Si bien que j’ai effectué quelques recherches complémentaires, pour découvrir qu’en 2012, les pneumopathies nosocomiales étaient la première cause de mortalité en réanimation ! (« Enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales et des traitements anti-infectieux en établissement de santé ». Il existe une version mai-juin 2017, mise à jour le 14 septembre 2019, que je n’ai pas pris le temps de consulter). Car si la ventilation mécanique sauve des vies, il apparaît évident qu’elle fait aussi partie des traitements les plus invasifs et agressifs qui soient – en particulier pour les poumons, puis de façon plus systémique ensuite. Ce qui veut bien dire que chez des patients atteints d’une pneumopathie (à SARS-CoV-2 par exemple), l’intubation/ventilation mécanique a de très fortes chances d’aggraver le syndrome inflammatoire… Le plus triste étant que sous respirateur artificiel, il est possible de maintenir les malades en pseudo-vie ad vitam æternam.

 

De crainte que le lien le plus important de ce mot ne mène plus nulle part à son tour, en voici un deuxième (lire la page 68, sous-titre « Lésions pulmonaires induites par la ventilation mécanique »), puis un troisième (paragraphe « Les lésions pulmonaires associées aux respirateurs artificiels »), sachant que « la libération de médiateurs inflammatoires », en langage grand-guignolesque, ça nous a donné le désormais célèbre « orage cytokinique »…

D’une manière générale, il suffit de taper « complications de la ventilation mécanique » ou « pneumonies nosocomiales en réanimation », ou « complications de la réanimation », à peu de choses près, dans son moteur de recherche. Bon, un petit dernier (2ème, 3ème et 4ème paragraphes) pour la route.

Enfin, une petite précision, et pas des moindres : la possible apparition de coagulopathies intra-alvéolaires en cas de ventilation mécanique prolongée (Pierre Michelet, Magali Bisbal, Ventilation au bloc opératoire et poumon sain, page 5, deuxième paragraphe : « Ventilation péri-opératoire 21 », Communication Mapar 2011). Ceci pour les fameuses embolies pulmonaires imputées à la malfaisante Covid, vous vous souvenez ? CIVD, thrombus et/ou hémorragies, ces troubles de la coagulation ne peuvent pas être le seul fait du coronavirus…

Le professeur Didier Raoult, ne disposant pas d’une réanimation immédiatement accessible dans son IHU Méditerranée Infection, cela explique inévitablement son habitude de soigner et guérir les malades avec des molécules ayant fait leurs preuves, plutôt que de crier au loup ou bien d’attendre qu’ils s’aggravent.

 

À vrai dire, les complications iatrogènes liées aux longs séjours en réanimation ne sont pas exclusivement imputables à la ventilation artificielle. Elles sont très nombreuses, et touchent les appareils locomoteur, cardiovasculaire, neurologique et respiratoire, sans oublier les téguments.

Mais à force de publications systématiques, obligatoires et de fait, beaucoup trop nombreuses, il semblerait que même les plus sincères des soignants en aient oublié leurs classiques… Et voici pourquoi il est quand même important de le préciser :

Que chaque profession, chaque spécialité commence enfin par exercer son métier correctement, sans emmerder toutes les autres professions, toutes les autres spécialités – ça serait déjà une bonne suite.

 

Alors ? Court ou long, votre Covid en réanimation ?

 

Merci pour votre attention.

I.A.


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