Remember Alzheimer !

par olivier cabanel
mercredi 19 mai 2010

Il ne fallait pas rater le documentaire proposé par France 3 le 17 mai 2010.

Ce soir là, nous avons été scandalisés en découvrant le problème que rencontrent des millions de français lorsqu’ils boivent l’eau du robinet.

Réalisé par Sophie Le Gall, ce documentaire (Du poison dans l’eau du robinet) très bien argumenté était riche en informations essentielles. lien

Tout y est passé, du traitement de l’eau trouble avec de la poudre d’aluminium, (sulfate d’alumine ou alun) des mensonges sur la présence de nitrates et de pesticides, de l’eau radioactive contaminée au radon, et des médicaments qui se retrouvent dans le ventre des poissons, féminisant les espèces, avec à terme comme point final leur disparition. lien

Commençons par l’aluminium.

Il arrive que dans certaines régions, après de fortes pluies, l’eau du robinet se trouble.

La solution parfois préconisée est de mélanger à cette eau de la « poudre » d’aluminium pour évacuer le problème, et redonner ainsi à l’eau une limpidité qui donne envie de la boire.

Ce que l’on sait moins, c’est que les particules d’aluminium, invisibles celles là, se retrouvent dans votre organisme.

Les quantités sont infinitésimales, mais mois après mois, années après années, on sait aujourd’hui qu’elles sont parmi les responsables de la fameuse maladie d’Alzheimer.  lien

Selon Wikipédia, la maladie d’Alzheimer, du nom de son découvreur (Aloïs Alzheimer) est une maladie neurodégénérative du tissu cérébral qui entraîne la perte progressive et irréversible des fonctions mentales et notamment de la mémoire.

Or, ces installations de traitement, souvent modestes, à l’usage de quelques communes, sont plus ou moins bien gérées, s’il faut en croire les dépassements intempestifs réguliers.

Selon la synthèse rédigée en 1998 par la direction générale de la santé, 11 départements dépassent régulièrement la norme autorisée (100 mg/l) : jusqu’à 30 fois. lien

(la Corrèze, les Côtes d’Armor, la Creuse, le Finistère, la Loire, la Manche, la Meurthe et Moselle, l’Orne, la Vienne, la Martinique, et la Guyane).

Une enquête portant sur 4134 personnes de plus de 65 ans, pendant 8 ans en Gironde et en Dordogne suggère qu’une concentration d’aluminium supérieure à 0,1 mg/l peut être un facteur de risque de démence et spécialement de la maladie d’Alzheimer. lien

L’OMS juge qu’au-delà de 0,2 mg/l, la présence d’aluminium dans l’eau est dangereuse, norme que le Canada a ramenée à 0,1. lien

L’Europe a d’ailleurs suivi ces recommandations en prônant pour l’aluminium un maximum de 0,2 mg/l. lien

Le 14 octobre 1998, Jean François Dartigues, de l’INSERM interviewé un journaliste de France Soir (Roger Lenglet) jetait un pavé dans la mare, dénonçant le grave danger qui menaçait 16 millions de français. lien vidéo (curseur à 16’)

Mal lui en pris : d’après son collègue, Guy Berthod, le jour même, le secrétaire d’état à la Santé, Bernard Kouchner l’appelait pour lui demander de rectifier rapidement le tir, en acceptant une interview sur TF1, afin de ramener le calme dans les foyers.

Ce qu’il fit.

Dame, les subventions pour la recherche passaient avant tout.

Par la suite, Dartigues nia ceci, mais le témoignage de son collègue est formel.

Le docteur Henri Picard à démontré que cette poudre d’aluminium agit sur le système nerveux central.

En s’accumulant dans le cortex et l’hippocampe, l’aluminium provoque la nécrose progressive des astrocytes du système nerveux central.

Comme ces zones gouvernent les processus de mémorisation et d’orientation, on comprend le danger de boire régulièrement de l’eau chargée en silicate d’aluminium.

En 1994, le professeur Van Den Bosch de Aguilar de l’UCL (université catholique de Louvain) spécialiste du vieillissement nerveux renforce l’hypothèse d’une relation, chez les rats, entre une dégradation des performances cognitives et la prise quotidienne de faibles quantités d’uranium. lien

L’aluminium est partout :

Les boissons gazeuses contenant de l’acide citrique et mises en canette d’aluminium représentent aussi un danger, puisque sous l’action de l’acidité de la boisson, des particules d’aluminium se retrouvent dans la canette. lien

Pour revenir au traitement de l’eau, on a aussi appris dans ce documentaire qu’un autre traitement, à base d’hydroxyde de fer, sans danger celui là, était possible.

C’est d’ailleurs ce qui se pratique dans la région parisienne, et ailleurs.

Ce que n’aurait pas démenti le grand Bourvil (vidéo) lequel depuis à fait des émules. lien

Ce traitement a un léger inconvénient, celui de donner parfois une faible coloration à l’eau, mais cela ne représente pas un danger pour la santé.

Mais voilà, pour les grandes entreprises qui nous vendent leur eau, ce changement de stratégie a un cout qu’ils n’ont pas envie d’assumer, et elles préfèrent donc continuer le traitement à l’aluminium.

Par la suite, le reportage s’attacha à dénoncer la présence de nitrates et des pesticides largement supérieurs à la norme, un peu partout en France, et au silence des élus, qui à coup de dérogations préfectorales, sous prétexte de futures installations, continuent d’empoisonner leurs concitoyens.

Au sujet des nitrates et pesticides, la norme soulève quelques questions.

Pour les nitrates, il est préconisé en France de ne pas dépasser 50 mg/l pour les adultes, et 25 mg/l pour les enfants.

L’OMS a baissé cette norme à 25 mg/l pour tous lien

Au Québec, la norme à ne pas dépasser est de 10 mg/l. lien

Faut-il donc suivre la norme ? et laquelle ?

Les nitrates présents dans l’eau, se transforment en nitrites au contact des sucs digestifs et freinent le renouvellement de notre sang dès le premier milligramme.

La norme n’empêche donc pas le danger.

Quant aux systèmes très chers (de 3000 à 5000 euros) que des entreprises vendent à des propriétaires crédules, pour filtrer nitrates, et pesticides, le documentaire de FR3 a prouvé qu’ils étaient loin de répondre aux promesses faites.

Pourtant des solutions existent. lien

Les pesticides sont présents aussi, et dépassent souvent la norme, et chacun sait qu’ils peuvent être facteurs de cancer. lien

Mais la cerise sur le gâteau de ce documentaire était la découverte de la présence de Radon dans l’eau du robinet.

Grâce à une enquête menée par la CRIIRAD, (commission de recherche et d’information indépendante sur la radioactivité) on découvrait des stations de captation d’eau ou l’on trouvait d’énormes quantités de Radon.

Jusqu’à 255 000 Bq (Becquerel) au mètre cube, alors que la norme préconise de ne pas dépasser 1000 Bq. lien

Cette mesure effarante a été trouvée dans l’aire de captage des eaux de Saint Sylvestre, dans le Limousin.

Ce n’est pas nouveau, puisque la CRIIRAD avait déjà mis en évidence la pollution des eaux souterraines du Cantal par le radon en mai 2006 et en septembre 2007. lien

On le voit, les dangers s’additionnent d’autant que de récentes enquêtes prouvent aussi la présence de radon dans les bouteilles d’eau minérales. lien

Il reste aussi le problème du plomb.

Il y a encore dans notre pays des canalisations en plomb dans lesquelles circule l’eau que nous buvons. lien

En se basant sur une étude réalisée par le CEMAGREF. (Centre national du machinisme agricole, du génie rural, des eaux et des forêts) l’AFP affirme : « Un foyer français sur deux consomme une eau polluée au plomb »

lien

C’est pourtant très dangereux, puisque l’on sait que le plomb se retrouve dans l’eau et peut provoquer une terrible maladie : le saturnisme.

D’après une expertise de l’INSERM de 1999, le saturnisme touche près de 85 000 enfants de 1 à 6 ans en France. lien

Alors une norme a été fixée, et l’Europe a donné jusqu’en 2013 pour réduire au maximum la présence du plomb dans l’eau potable. lien

Quant à l’eau minérale en bouteille, il faut aussi soulever le problème que pose la matière plastique utilisée pour la fabrication des bouteilles (PET / polyéthylène téréphtalate).

Le 18 novembre 2008, Martin Wagner et Jörg Oehlman, chercheurs de l’université Goethe de Francfort nous informaient que les PET libéraient des perturbateurs endocriniens dans l’eau, ce qui est de nature à bouleverser le développement de l’appareil génital humain, y compris à faible dose. lien

(L’information a paru dans la revue « Environmental Science and Pollution Research » le 4 avril 2009, volume 16, numéro3, pp. 278/286)

Devant cette accumulation de mauvaises nouvelles, on est en droit de se demander à quel moment un gouvernement prendra enfin les choses en main, afin que nous puissions boire l’eau du robinet sans avoir à s’inquiéter ?

Combien de temps, les mensonges et les dissimulations vont-ils perdurer ?

Combien de temps allons-nous endurer l’incompétence évidente des élus, de quels bords soient-ils ?

Alors pour certains scientifiques, la solution passerait par le vin, à condition d’en boire avec modération.

Si c’était une plaisanterie, elle serait de mauvais gout.

En 2004 une étude à démontré que le vin rouge protégeait du cancer de la prostate, et qu’un verre de vin par jour diminuait de près de 60% ce risque.

On a observé une diminution de fréquence des démences séniles des 4/5ème et une diminution des ¾ de la maladie d’Alzheimer par rapport aux non buveurs. lien

Pour autant, nous devrions aujourd’hui pouvoir boire de l’eau sans s’inquiéter pour notre santé, et manifestement, nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Car comme disait mon vieil ami africain :

« Il faut enduire de miel la pointe de la flèche de la vérité ».


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