Rendre l’eau potable par irradiation solaire

par nico
jeudi 30 juin 2005

SODIS fait partie de ces innovations qui changent le quotidien des gens. Oh ! Pas celui du français moyen, mais celui des habitants des zones géographiques où avoir accès à l’eau potable est un luxe. Je ne vous délivre pas un scoop : cette méthode a été mise au point au début des années 90. Malheureusement, ce système reste encore méconnu. Le constat est le suivant :

Au moins un tiers de la population dans les pays en développement n’a pas accès à de l’eau potable hygiéniquement saine. Le mauvais approvisionnement en eau représente un grand risque pour la santé de nombreuses personnes.

Chaque année on compte env. 4 milliards de maladies diarrhéiques, qui mènent à la mort de 2,5 millions, surtout des enfants de moins de 5 ans. Cela signifie que toutes les 15 secondes un enfant meurt quelque part dans le monde d’une maladie diarrhéique.

Parmi les solutions pour traiter l’eau  :


organiser et responsabiliser les communautés. Mais dans une situation de pauvreté extrême, tout ce qui touche justement à l’organisation ou à la responsabilité ne répond pas aux mêmes logiques que dans un pays comme la France. La chloration de l’eau est efficace, mais n’est pas imaginable à un niveau local, lorsqu’il s’agit par exemple de chlorer le puit d’un village. La responsabiliation sur l’hygiène n’est pas plus concevable.

SODIS. La méthode ne nécessite pas d’engager de larges plans de financement. C’est une forme de responsabilisation au niveau individuel (ou familial), mais facile à mettre en place. SODIS n’exige pas de modifications profondes de comportement dans la gestion de l’eau et ne coûte rien.

La méthode SODIS

Le principe est simple. Pour éliminer les bactéries de l’eau de consomation, il suffit de mettre cette eau dans une bouteille plastique et de l’exposer six heures au soleil. Et ensuite ? Et ensuite, buvez ! Il apparait donc incroyable qu’une telle méthode ne soit pas plus largement utilisée.

C’est l’action conjointe des radiations UV-A et de l’échauffement de l’eau (40-50 °C) qui est responsable. Cette technique ne rend pas l’eau stérile. Elle peut par exemple laisser apparaître d’autres organismes inoffensifs tels que des algues. Mais les bactéries et virus qui sont la cause de maladies diarrhéiques sont inactivés : par exemple la célebre E. Coli (responsables d’entérites), Vibrio Cholea (choléra), Salmonella spp. (typhus), Sighella spp. (dysenterie), Rota Virus (gastroentérite), Polio Virus (poliomyélite).

Bien entendu, il faut prendre en compte certaines contraintes, et en particulier d’ensoleillement et de turbidité de l’eau. Mais les régions concernées par la méthodes sont souvent les régions semi-arides caractérisées par une radiation solaire plus élevée. L’eau doit être la plus claire possible, afin de facilement laisser passer les UV.

On pourrait croire à une bonne blague tant la méthode est simple. Mais c’est une réalité. Alors pourquoi la diarrhée causée par une eau de mauvaise qualité reste une fatalité pour plus d’un million d’enfants chaque année ?

Quelques pointeurs :

Cas d’étude mené au Kenya.

Détails de la mise en oeuvre de la méthode.

Si vous vous posez des question.

Publications scientifiques et manuels.


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