Rhume des foins, ce qu’il faut savoir
par Gilbert Spagnolo dit P@py
vendredi 7 avril 2006
Atchoum ! A vos souhaits... Merci !
La rhinite allergique saisonnière, dite le « rhume des foins ».
L’hiver se termine, avec l’arrivée des beaux jours, comme chaque année à cette époque, certains d’entre vous ont les yeux qui pleurent, le nez et la gorge qui grattouillent.
Pas de doute, ce sont bien les symptômes d’un « rhume des foins », et tout ces petits ennuis sont la cause d’une allergie aux pollens des arbres, des graminées, ou à celui des herbacées !
Nous sommes au printemps, en ce moment dans la nature beaucoup de plantes se réveillent, et c’est également cette époque qu’elles ont choisie pour assurer leur descendance.
Pour y parvenir, leurs fleurs mâles dégagent leurs éléments fécondants sous une forme de fine poussière ; cette dernière est formée de minuscules grains, de forme plus ou moins ovoïde, de quelques dizaines de micromètres de diamètre, que l’on nomme le pollen.
Suivant les espèces de plantes, ces micro-poussières sont très allergisantes, transportées par les vents ou les courants d’air ; ce sont elles qui provoquent la rhinite allergique saisonnière, appelée aussi familièrement le « rhume des foins ».
Vous remarquerez qu’à la suite du mot rhinite, est associé l’adjectif féminin saisonnière, cela veut tout simplement dire (façon de parler) que l’on peut la contracter au cours des différentes saisons de l’année, à savoir en général au printemps et en été (avec quelques exceptions pour certaines plantes, voir le calendrier pollinique, valable pour la France métropolitaine).
On pourra ainsi remarquer, par exemple, qu’une personne qui demeure dans le sud peut être gênée en avril / mai (certaines régions côtières comme le Var, début mars) par le pollen (fort) des cyprès, et si elle se déplace dans l’Est, elle le sera par celui des graminées (également fort) en août/septembre.
Ainsi donc, pour les personnes allergiques qui sont appelées à se déplacer soit pour des raisons professionnelles, soit pour des périodes de vacances, il est conseillé d’en tenir compte.
(Pour un lecteur qui ne demeurerait pas en France, je pense que sur le Web il existe une possibilité de trouver un calendrier pollinique propre à son lieu de résidence).
En général, les rhinites saisonnières sont assez bénignes, ce qui ne les empêche pas d’être très gênantes(on dit souvent qu’avec ses manifestations elle pourrit la vie).
Le « rhume des foins » commence par une inflammation, d’abord localisée aux voies respiratoires supérieures ; le nez coule comme une fontaine, ou il est bouché ; les éternuements sont fréquents, avec parfois des quintes de toux sèche.
Cette inflammation peut, par la suite, atteindre les yeux ; on parle ainsi de rhinite ou de rhinoconjonctivite ; par la suite cette inflammation peut s’étendre au pharynx, au larynx, aux bronches.
Les symptômes les plus fréquents sont les éternuements (81 %), les démangeaisons des yeux ou larmoiements (72 %) et les écoulements nasaux (67 %). Mais ce qui gêne le plus nos compatriotes, c’est que leur sommeil soit perturbé par ces symptômes, en particulier en raison de la gêne respiratoire. Parmi les personnes interrogées, 41 % ne dorment pas suffisamment pour être reposées le matin ; 40 % éprouvent des difficultés à dormir ; 44 % ne se sentent pas reposées dans la journée et 29 % ronflent.
Leur caractère de récidive ne doit pas être négligé ni sous-estimé, et des complications sont possibles, telles que l’asthme, avec, en particulier chez l’enfant, des sinusites inflammatoires, et certaines formes d’otites chez l’enfant.
On dit que le "rhume des foins" peut apparaître à n’importe quel âge, mais c’est le plus souvent entre 8 et 20 ans. Plus rarement avant 5 ans et après 40 ans. Cependant tout est possible, surtout s’il y a un déménagement ou un bouleversement dans la vie d’une personne prédisposée. Une fois installée, la rhinite pollinique persiste de nombreuses années, avec une tendance à l’amélioration après l’âge de 60 ans... Enfin presque, car je connais des personnes âgées de 70 ans qui en souffrent toujours !
Les enquêtes et autres études médicales font apparaître que le nombre de personnes allergiques augmente de plus en plus, à l’exemple des adultes qui auparavant n’étaient absolument pas gênés par les pollens des végétaux et qui le sont devenus.
En 2010, près de la moitié de la population mondiale pourrait être concernée par l’allergie. En France, c’est déjà le cas pour une personne sur cinq, et selon l’Organisation mondiale de la santé, l’allergie est la quatrième maladie planétaire. Mais comment s’exprime le ressenti des patients dans le monde ? Les Français sont les champions des éternuements, les Anglais sont plus sensibles aux animaux, et les Américains, ceux qui souffrent le plus longtemps.
Découvrez l’ensemble des résultats de cette enquête inédite ( enquête Doctissimo.)
Ces études ont montré également que cette augmentation
aux allergies se manifestait surtout chez les enfants, des études
épidémiologiques récentes ont révélé
le lien entre la progression du nombre de pollinoses et la pollution
atmosphérique.
Les polluants atmosphériques d’origine industrielle (dioxyde d’azote,
dioxyde de soufre, ozone) modifient les pollens : la quantité
d’allergènes présents dans un grain augmente, et leur
libération est facilitée par la détérioration
de la paroi du grain. Les pollens pollués ont un potentiel allergisant
beaucoup plus élevé.
La pollution atmosphérique produit une hyper-réactivité
bronchique et une irritation nasale et oculaire. Ces effets accroissent la
sensibilité des personnes prédisposées aux pollinoses.
Elles réagissent à des taux d’allergènes plus faibles
du fait de leur fragilisation, et dans le même temps, peuvent être
exposées à une concentration plus forte d’allergènes
(source
Météo-France).
Dans les différents médias, la dangerosité des pollens est fréquemment citée, l’un d’eux particulièrement, celui du cyprès : avec la connaissances de ces infos, il est évident qu’il vaut mieux éviter de faire des haies avec des conifères.
Mais hélas, il faut bien se rendre compte qu’il n’en est rien, car de plus en plus les particuliers les utilisent pour clôturer leurs nouvelles propriétés( surtout dans le Sud, il suffit d’ouvrir les yeux et de bien regarder.) Hélas également à l’instar des particuliers, les collectivités locales utilisent, elles aussi, beaucoup de cyprès pour agrémenter leurs espaces verts.
Nous connaissons bien les désagréments que les conifères peuvent engendrer, malgré cela personne n’en tient compte, ce qui fait que nous sommes vraiment incorrigibles.
Finalement, pour le bien de tous, je me demande s’il ne faudrait pas réglementer ou interdire tout simplement toute nouvelle plantation de cyprès, car devant les risques qu’ils représentent pour la santé publique, un jour peut-être serons-nous obligés de procéder à leur arrachage.
En effet, c’est ce qui se passe à Tokyo : le 3 avril, dans Yahoo Actualités, un article indiquait que la municipalité de Tokyo avait décidé d’abattre 1,8 million de cryptomerias (cèdres du Japon) d’une forêt de l’Ouest de Tokyo, et de les remplacer par une variété d’arbres faiblement polliniques.
Crytomerias, ou cèdres du Japon
Quelques photos prises par votre serviteur.
(Nuage de pollens soulevé par le vent, et par un frappé de bâton !)
(Cônes, et fleurs de cyprès vert, ce sont ces fleurs mâles qui produisent une grande quantité de pollen)
A voir également sur le site du calendrier pollinique :
Il est très bien documenté, vous trouverez :
-
Définitions, fréquence, manifestations
- Allergies croisées ( très instructif )
- Les principaux pollens
-
Le calendrier pollinique (qui détaille les régions et les époques des gênes)
- Cartographie pollinique
- Conseils pratiques etc.
Un bon site sur le « Rhume des foins » format pdf
Site du Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA). Ce dernier émet une information sur les risques ville par ville, constamment actualisée.
Gilbert Spagnolo dit P@py