S’il se trouve en métropole, comment reconnaître le moustique du Chikungunya
par Gilbert Spagnolo dit P@py
vendredi 31 mars 2006
Comment reconnaître le moustique "tigre d’Asie" (Chikunguny ) ?
Le 16/02 sur AgoraVox, je publiais cet article qui avait pour titre Le chikungunya peut-il arriver en France métropolitaine ? Je vois que cette question est prise au sérieux par les autorités françaises ; en effet, au début du mois, le Nouvel-Obs (Web) publiait Chikungunya : un plan de démoustication. Le gouvernement va disposer "dans les jours qui viennent" d’un plan de démoustication en cas d’arrivée du virus du chikungunya en métropole.
Enfin le 23/03/06, sur son site Web, Yahoo-Actualités publiait ceci : Les Alpes-maritimes traquent Aedes albopictus. Le vecteur du chikungunya
- aedes albopictus - serait présent dans les Alpes-maritimes.
Ce qui explique pourquoi le ministre de la Santé, Xavier Bertrand a choisi de
rendre public à Nice son plan national anti-dissémination chikungunya-dengue.
Pour sa part, le Conseil général a
d’ores et déjà mis en place un numéro vert d’information et de signalement des
invasions de moustiques, le 0800 740 606.
Le réchauffement climatique fait
que de plus en plus de moustiques « exotiques » remontent vers le nord, ainsi d’après l’EID de Montpellier
son cousin l’aedés aegypti, (également tigré), principal vecteur de la fièvre jaune et de la dengue, pourrait se réimplanter
en France.
Bon, maintenant... comme il est présent dans plusieurs endroits dans le Sud-Est : région Nice/ Menton, et même ailleurs ...ne reste plus qu’à le reconnaître ! Comme la possibilité de rencontrer ce moustique est bien réelle, j’ai placé pour vous quelques photos de la bébête !
L’AEDES
ALBOPICTUS (vecteur du Chikungunya, il est également celui de la
dengue et de la fièvre jaune)
d’autres moustiques :
Son cousin Aedès Egypti (également tigré) vecteur de dengue et de la fièvre jaune.
Le moustique à jeun
Comme vous pouvez le remarquer, ces deux moustiques sont, sur leur corps et sur leurs pattes, piquetés des taches blanches, (d’où le nom de moustique tigré d’Asie pour l’aedés albopictus), ils sont de cette manière assez identifiables, alors que les autres espèces de moustiques : culex pipens et anopheles sont eux bien plus grisâtres.
CULEX PIPENS (vecteur du West Nile)
L’aedès albopictus profite de la moindre petite flaque d’eau créée par l’homme (dans un vieux pneu, un jouet d’enfant, une soucoupe, etc.). « 85% des réservoirs d’eau recensés sur le terrain où prolifèrent les larves sont de ce type et donc facilement éliminables », précise Jean-Sébastien Dechecq. (entomologiste à la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (Drass à Saint-Denis).
Par ailleurs, aedès ne se déplace que sur quelques centaines de mètres autour de son lieu de vie. Il n’est donc pas question de démoustiquer toute une région, mais de traiter en priorité les zones habitées et d’encourager les habitants à enlever les feuilles dans les gouttières, à recouvrir les citernes d’eau, vider les divers récipients etc...
Comme toutes les espèces d’aedes, l’abolpictus pond à sec. Et malgré sa courte espérance de vie, trois à quatre semaines tout au plus, la femelle albopictus sait repérer les sites qui conviennent le mieux à sa progéniture : des lieux secs, mais qui ont déjà connu l’eau et ont donc déjà abrité de précédentes éclosions.
Elle y dépose une centaine d’oeufs qui attendront la première mise en eau pour éclore en larves, sauf en hiver. Puis l’évolution de la larve aquatique à l’insecte volant se fait en quatre stades, de deux jours chacun, parfois même un seul jour en été, précise M. Babinot (de l’EID de Montpellier).
La femelle dépose au total trois à quatre pontes dans sa vie et nécessite chaque fois un "repas de sang" pour faire le plein de protéines. C’est alors qu’elle pique, de la fin du printemps à la fin de l’été.
C’est à l’occasion du deuxième "repas", si elle a précédemment piqué une personne infectée par le chikungunya, qu’elle peut le transmettre, un laps de temps entre deux piqûres étant nécessaire pour que le virus se fixe dans les glandes salivaires du moustique.
En outre, un spécialiste René Le Berre, entomologiste de réputation mondiale, ancien inspecteur général de recherches à l’Institut de recherches pour le développement (IRD), a récemment fait cette déclaration :
« D’autant que dans le cas d’aedès albopictus, le moustique vecteur du chikungunya, l’infection se transmet jusqu’à la 5e génération. C’est-à-dire que l’arrière-arrière petite-fille d’une femelle porteuse du virus n’aura même pas besoin d’avoir piqué quelqu’un de contaminé. Elle le sera de naissance. Elle pourra ainsi dès le premier jour de son existence transmettre un virus acquis de son arrière-arrière grand-mère. »
Autre info citée par Monsieur Le Berre : une femelle peut vivre un mois, et tous les 3 jours elle peut pondre 300 à 400 œufs !
Faire et ne pas faire ! : Les Réunionnais réapprennent à combattre les moustiques
Un grand voyageur ! : Le moustique Aedes albopictus : un étonnant voyageur qui circule en pneus :
L’article : La démoustication à la Réunion mise en cause
Un excellent site sur le cycle de vie des moustiques, et les produits anti-moustiques.
En connaissant le cycle de vie du tigre d’Asie, finalement il est assez facile de réduire ses nuisances en éliminant tout simplement près de chez soi leurs gîtes larvaires, c’est juste une question de volonté !
Comme vous pouvez le remarquer, je suis très intéressé par ce problème, si par hasard vous apercevez un moustique de ces deux espèces d’aedès, avant de l’écraser, si vous arrivez à le prendre en photo, ou à en prendre une après de l’avoir « flytoxé » vous pouvez, (je vous en remercie par avance) la faire parvenir à mon adresse mail : (spagnologilbert@wanadoo.fr )
Ainsi, grâce à vous, je vais me monter une petite banque de données perso, je vous en remercie par avance !