Salle d’injection : la réponse stupéfiante de François Fillon

par Phileas
mercredi 18 août 2010

Quand des problèmes de société comme celui de la consommation de drogue chez les jeunes sont bradés, instrumentalisés, pour des raisons purement électoralistes.

Il arrive à Roselyne Bachelot d’avoir de rares fulgurances. Elle avait annoncé qu’elle souhaitait ouvrir, à titre expérimental, en partenariat avec quelques villes, des salles d’injection en France. Jean-Claude Gaudin s’était porté candidat pour tenter l’expérience à Marseille.

Lorsqu’on fait de la politique, on ne doit pas avoir peur d’ouvrir des débats qui dérangent, ni de faire face à une réalité sociale souvent souterraine qui touche la santé et la sécurité des citoyens qu’on est censé protéger.

Un rapport réalisé par l’INSERM à la demande de la direction générale de la santé, a dressé un bilan des expériences étrangères sur ce sujet. Les conclusions de ce rapport établissent que les toxicomanes à « haut-risque » sont les premiers à bénéficier de cette prise en charge, en réduisant « le taux de la morbidité et de la mortalité associés aux overdoses » et considèrent ses expériences « globalement positives ».

De plus, ces expériences diminuent le taux de maladies graves comme l’épathite C et modifient profondément les comportements à risque des jeunes.

En effet, quel meilleur exemple pédagogique pour nos enfants ! En médicalisant le problème et en le rendant visible, ces expériences contribueraient à les éloigner de toutes tentation de consommer ou de s’injecter de la drogue !

Toutes les expériences réalisées dans les pays européens qui ont décidé courageusement la mise en place de ces salles d’injection, ont montré leur efficacité.

Mais le Premier Ministre François Fillon n’en a que faire. Il dément sa ministre de la Santé, et annonce par un communiqué laconique qu’il n’est pas question qu’un feu vert soit donné pour l’ouverture de tels centres qui seraient, selon l’intéressé (qui n’a aucune compétence sur le sujet) « ni utile, ni souhaitable ».

Ni utile, ni souhaitable ? Voici vraiment la seule phrase qui me stupéfie !

Cette fermeté imbécile et criminelle est adressée au noyau de la droite la plus traditionaliste de l’électorat Sarkozyste. En l’espèce, Il ne s’agit rien d’autre que de non assistance à personne en danger. 

Des problèmes de société comme celui de la consommation de drogue chez les jeunes sont bradés, instrumentalisés, pour des raisons purement électoralistes. 

La France est devenue réactionnaire par mode politique. Elle se rapproche chaque jour davantage du modèle transalpin ou électorat populiste et droite-extrême sont cajolés indistinctement sur le dos de minorités par calcul électoral à court-terme, sans débat, ni pédagogie. C’est à vomir de honte.


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