Sonja Kill Memorial Hospital, parce que la santé est un droit universel

L’inauguration de ce dimanche a montré avec quels soins l’élaboration de ce projet fut exécutée avec beaucoup de professionnalisme. Après plusieurs années de construction, l’hôpital pédiatrique répond à un besoin urgent d’une population mal protégée. Le projet a vu le jour en Allemagne et a été supporté en majorité par des fonds et des experts de ce pays, la rigueur de nos voisins a été très utile pour réaliser cet hôpital.

L’accès aux soins est encore très faible au Cambodge. A Phnom Penh les hôpitaux sont surchargés, il suffit de suivre la rue 240 ou le boulevard Monivong pour observer les files d’attente souvent très longues. Hors de la capitale l’accès aux soins dépend surtout des ong ; l’implantation des hôpitaux dépend d’avantages du bon vouloir des autorités locales, et les médecins sont en grande majorité des ignorants qui ont acheté leurs diplômes. Pour la ville de Kampot (50000 h), deux médecins sont vraiment qualifiés sur la dizaine présente (à titre privé), mais il ne sont pas toujours disponibles (ils passent beaucoup de temps à éduquer leurs collègues lors de conférences). Il y a plusieurs hopitaux en ville, tous privés, où parfois vous pouvez avoir la chance de rencontrer l’unique médecin ayant fait réellement ses études.

Les cambodgiens de Kampot n’ont pas les ressources pour se déplacer à Phnom Penh, beaucoup de malades se voient prescrire des antibiotiques pour n’importe quel symptôme, sans aucune information de posologie (les pharmaciens achètent aussi leurs diplômes). S’ils vont à l’hôpital, on leur diagnostique toutes sortes de maladies sorties du riche dictionnaire des maladies tropicales. Heureusement des volontaires et des cambodgiens éclairés aident à éclaircir ce tableau bien sombre.

L’Hôpital pour Enfants Sonja Kill Memorial est une preuve que les choses peuvent être bien faites au Cambodge. Il répond parfaitement à un besoin évident de la population de tout le sud du Cambodge. L’architecture du complexe est en adéquation avec le climat et le style cambodgien, ce qui est à remarquer car cet exemple ne fait pas la norme (lire mon article sur les maisons en bois). Les infrastructures et les équipements répondent vraiment aux besoins des malades et le personnel recruté est intéressé par la santé de leurs patients bien plus que par l’appât du gain et de la position sociale.

Lors de l’inauguration de dimanche, de nombreuses familles sont venu découvrir l’hôpital Sonja Kill Memorial. Des jeux et des activités éducatives leurs étaient proposés, ils sont tous repartis, maquillés et les mains propres avec une brosse à dent, du savon et des pansements. Je tiens à féliciter l’organisation, en particulier Grisha le manager du projet et Epic Art qui, comme d’habitude a animé de rires et de joies tout un espace comble d’enfants.

Les enfants d’expatriés et de riches khmers pourront profiter également des services professionnels de l’hôpital. A la différence des familles locales, nous devrons, bien sûr payer la consultation. Vous avez bien lu ! Les soins seront gratuits pour la grande majorité de la population, celle justement qui ne peut se payer le trajet pour Phnom Penh.

Des fonds sont encore nécessaires pour équiper le service des urgences et pour permettre une utilisation à 100% des équipements. Aujourd’hui l’hôpital Sonja Kill Memorial pour enfants ouvre ses portes mais ne fournit pas encore tout les soins prévus. Pour permettre à ce projet de combler le manque de soins de qualité dans le sud du Cambodge, vous pouvez faire une donation sur le site de l’hôpital ou celui de Hope WorldWide, bailleur du projet.

Source : LGV

Pour obtenir plus d’informations (en anglais), vous pouvez regarder la très belle vidéo, lire cet article du Asia Globe ou lire le blog de Simon, toujours à la page de ce qui se passe à Kampot.