Syndrome de Moebius : l’histoire de François
par Yellow
mercredi 17 juin 2009
J’ai
déjà présenté le syndrome de Moebius dans l’article « Une vie pour un
sourire : l’association Moebius France".
Je souhaiterais maintenant vous faire part de divers témoignages qui m’ont
été transmis par des membres de l’association pour mieux vous faire connaître
le quotidien de ces personnes.
François
est né le 30 novembre 2004, un mois avant terme, dans un CHU de Strasbourg. Les
examens prénataux avait annoncé qu’il aurait un pied bot… c’était sans savoir
que le hasard de la vie passerait par là avec ses gros sabots. Rien n’a préparé
ses parents à ce long parcours du combattant qu’est le diagnostic du syndrome
de Moebius.
Le petit est né avec les mains palmées, un strabisme et des difficultés à se nourrir sans qu’on sache vraiment à quoi cela est dû. De nombreux examens sont faits sans qu’on puisse poser un nom sur tout ça. Néanmoins, on autorise bientôt le retour du petit garçon auprès de sa famille. Mais très vite, bien trop vite, François rencontre des difficultés à respirer, à avaler, à s’alimenter… une visite en urgence chez le pédiatre renvoie immédiatement François à l’hôpital, en soins intensifs.
C’est les parents du petit qui poseront eux-mêmes le diagnostic à travers leurs recherches personnelles et grâce au soutien de l’association Moebius France. Sûr d’eux, ils vont se battre pour que l’enfant ne subisse plus d’examens et rencontre les spécialistes appropriés. Que dire alors de la prise en compte des parents dans l’univers médical ainsi que de l’aspect dépersonnalisé des relations familles-médecins grâce au sacro-saint protocole… Le temps presse… Fausses routes, arrêts respiratoires, l’enfant très affaibli est trachéotomisé pour pouvoir respirer et nourri par sonde nasogastrique. Petit à petit, grâce à cela il se remplume et rentre chez lui après de long moi d’hôpital. François revit.
Que de chemin parcouru… Aujourd’hui François va à l’école avec une auxiliaire de vie scolaire, tient une conversation, court, joue comme un enfant de son âge…
« François commence à prendre beaucoup plus d’assurance. Il va plus facilement vers ses pairs. Mais il semble toujours craintif, il ne se rebiffe pas lorsqu’un copain lui demande ou arrache des mains un jouet.... Certains enfants de l’âge de Philippe [ndlr : son frère ainé] me pose des questions sur François. Mon petit clown pensait que tous les enfants avaient "un trou sous la gorge". Il aime se regarder en photos, les films, s’intéresse à tout. A l’école, il travaille bien et les deux maitresses qu’il a eues s’occupent bien de lui. Pour le moment cela ce passe bien. On verra lorsque l’on changera d’environnement voir la réaction des autres. » affirme sa maman....Nul ne pourrait imaginer à quel point la vie lui a mis les bâtons dans les roues les premières années et je gage que les plus belles sont encore à venir.