Tarifs des prothèses dentaires : enfin la transparence ?

par Estelle Vereeck
mercredi 4 novembre 2009

Votée par décret le 28 avril 2009, une nouvelle loi relative à l’information du patient entrera en vigueur en mars 2010. S’il est peu probable que les dentistes en fassent la publicité, cette loi pourrait bien changer radicalement les relations entre le chirurgien-dentiste et son patient.

Coût d’achat des prothèses

Le décret d’avril 2009 a de quoi déranger les chirurgiens dentistes car le prix d’achat des prothèses qu’ils font réaliser pour leurs patients par le prothésiste, devra désormais faire l’objet de la plus grande transparence. Le chirurgien-dentiste devra indiquer à son patient "de manière dissociée, le prix d’achat de chaque élément de l’appareillage proposé" ainsi que "le prix de toutes les prestations associées". Ceci implique que le coût des matériaux et le prix facturé par le prothésiste devront être indiqués en clair au patient.

Suspectés de prendre une marge substantielle sur le prix facturé par le prothésiste, les dentistes se sont toujours refusés jusqu’à présent à mentionner sur le devis le coût de revient réel d’une prothèse dentaire. Les dentistes arguent de ce que le prix d’achat seul n’est pas représentatif du bénéfice réalisé mais qu’il faudrait également prendre en compte l’intégralité des charges supportées par un cabinet dentaire (coût du matériel, des locaux, salaire de l’assistante, etc.).
 
Aujourd’hui encore, le Conseil de l’Ordre proteste vivement et juge la nouvelle loi "injuste et désastreuse" pour l’image de la profession. Afin d’anticiper toute atteinte à celle-ci, l’Ordre annonce son intention de mobiliser la profession pour "lancer une vaste campagne de communication à l’attention du grand public, afin de dissiper le flou qui persiste sur l’image du chirurgien-dentiste".



Origine des prothèses

Autre changement, l’origine des prothèses devra désormais être mentionnée. Jusqu’à présent le dentiste n’était pas tenu d’informer le patient sur le pays où sa prothèse avait été fabriquée. C’est ainsi que des prothèses fabriquées à l’étranger sont importées à des coûts très faibles. Certaines de ces prothèses made in China sont de piètre qualité et, pire, peuvent contenir des composants toxiques comme le plomb.

Cependant, le décret du 28 avril 2009, applicable en mars 2010, devrait changer la donne.

À partir de mars 2010, le chirurgien-dentiste sera tenu de fournir au patient une copie de la déclaration de fabrication du dispositif médical. D’après la loi, ce document devra mentionner le lieu de fabrication de la prothèse.

Ainsi, à compter de la date d’entrée en vigueur du décret, augmenter la marge bénéficiaire au détriment de la qualité en important des prothèses de l’étranger, ne sera plus possible. Du moins en théorie car subsistera le problème des prothésistes qui sous-traitent avec des laboratoires situés en Chine ou à l’étranger et déclarent une fabrication en France.

Les chirurgien dentistes accepteront-ils de jouer le jeu de la transparence ? Réponse en 2010.
 
Compléments d’information : site holodent
 

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