Une autre palliation, thérapeutique, est possible : mensonge d’Etat quant à l’utilisation mortelle des benzodiazépines pour la COVID-19
par Abolab
samedi 17 juillet 2021
En France, le Conseil d'Etat, dans son ordonnance du 15 avril 2020 concernant l’accès aux soins des personnes résidant en EHPAD (CE, 2020), évoquait l'utilisation des benzodiazépines dans le cadre de la COVID-19 comme un traitement palliatif pour la dyspnée et la détresse respiratoire. Pourtant, ces drogues sédatives dangereuses sont non seulement déjà fortement contre-indiquées pour les personnes âgées en temps normal mais également tout bonnement contre-indiquées dans le cadre des maladies respiratoires, et donc a fortiori dans le cadre de la COVID-19. Un soin palliatif n'a pas vocation à faire mourir les patients mais à alléger leur souffrance. L'utilisation de benzodiazépines dans les EHPAD dans le cadre de la COVID-19 a choqué plus d'un soignant, alors que rien n'a été fait pour essayer de soigner ces personnes âgées. Des solutions simples et alternatives existent pourtant afin de prévenir la détresse respiratoire, et un soin palliatif particulièrement efficace et étudié depuis des décennies est interdit en France, contrairement aux drogues dangereuses utilisées par le système médical. Parfois droguées à la morphine et sédatées par benzodiazépines, les personnes âgées vulnérables n'ont en effet eu aucune chance de s'en sortir.
"On ne donnait aucune chance aux personnes âgées de s'en sortir"
Cadre de santé dans un EHPAD (FranceInfoTV)
Dès le 11 février 2020, la Haute Autorité de Santé (HAS) publiait des recommandations sur la "sédation profonde jusqu'à la mort" à l'aide de benzodiazépines, ce qui est un tournant idéologique majeur dans le cadre des soins palliatifs, qui ne sont pas destinés à faire mourir les malades mais à alléger leurs souffrances, tout en continuant des traitements destinés à les guérir.
"Je suis encore choquée. Je suis choquée par ça. [...] Qu'on ait osé nous demander de piquer nos patients pour les faire partir plus vite. C'est insupportable."
Médecin dans un EHPAD (FranceInfoTV)
En effet, les benzodiazépines, sédatifs puissants, annihilent la conscience des patients sans essayer de les traiter, ce qui est contraire même à l'idée de palliation, tout en étant susceptible, dans le processus, d'induire des psychoses et hallucinations terrifiantes pour les personnes âgées, très éloignées de l'image d'Epinal dont parlent les médecins de "les faire partir en douceur". Bien évidemment, les patients ne sont plus là pour en témoigner étant donné qu'il s'agit d'une mise à mort et d'une violation de leur conscience...
"Nous avons tous le droit à notre propre conscience et à comment nous approchons la mort."
Paul Stamets, mycologiste
1) Utilisation de drogues dangereuses, contre-indiquées pour les personnes âgées et les maladies respiratoires, dans le cadre de la COVID-19
Sur demande de la Société Française de Gériatrie et de Gérontologie (SFGG), un décret autorisait l’utilisation d'une benzodiazépine, le clonazépam, dans le cadre de l’infection au SARS-CoV-2 :
« Le décret n°2020-293 paru le 23 mars 2020 stipule que la « spécialité pharmaceutique Rivotril® sous forme injectable peut faire l'objet d'une dispensation, jusqu'au 15 avril 2020, par les pharmacies d'officine en vue de la prise en charge des patients atteints ou susceptibles d'être atteints par le virus SARS-CoV-2 dont l'état clinique le justifie »
Société Française de Gériatrie et de Gérontologie.
Ce décret fut renouvelé par la suite, et la prise en charge des patients dans le cadre de la médecine de ville autorisait également l'utilisation des benzodiazépines pour la COVID-19.
Or, déjà en temps normal et en-dehors du contexte des maladies respiratoires, la Société Américaine de Gériatrie (AGS) déconseille fortement, et sur la base de preuves suffisantes, la prescription de toutes les benzodiazépines pour les personnes âgées (AGS, 2015).
L’utilisation des benzodiazépines est de plus montrée, quelque soit l'âge, augmenter la mortalité dans le cadre de maladies respiratoires :
"Les benzodiazépines sont associées à une augmentation de la mortalité de manière proportionnelle à la dose reçue." (Ekström et al, 2014)
La notice du clonazépam contrindique formellement, noir sur blanc son utilisation dans le cadre des insuffisances respiratoires, comme celles associées avec la COVID-19 :
Contrindications du clonazépam :
N’utilisez jamais Rivotril 1 mg/1 ml, solution à diluer en ampoules :
· Si vous avez une insuffisance respiratoire grave (maladie grave des poumons).
· Si vous avez un syndrome d’apnée du sommeil (pauses respiratoires pendant le sommeil). (BDPM)
Il apparaît donc éthiquement et médicalement incompréhensible que les benzodiazépines, tels que le clonazépam et le midazolam, aient été utilisées dans le cadre de la COVID-19, dont l’une des caractéristiques principales est une détresse respiratoire de type SRAS (Syndrome Respiratoire Aigu Sévère) ou SDRA (Syndrome de Détresse Respiratoire Aigüe), consécutive à l’infection au virus SARS-CoV-2.
Les benzodiazépines, déjà non recommandées pour les personnes âgées en temps normal, peuvent aggraver la détresse respiratoire des patients du fait de la nature sédative de ces molécules, en éteignant leur conscience, ce qui nuit également à leur autonomie et à leur dignité, tandis qu'elles étaient prescrites sur la base de critères non pas médicaux et relatifs à la maladie COVID-19, mais purement subjectifs et externes (Échelle de vigilance-agitation de Richmond).
En effet, un patient non correctement traité pour sa maladie va être agité car en souffrance et anxieux vis-à-vis de son état, ce qui indique la nécessité d’ajuster le traitement ou d’en changer, pas d’aggraver sa condition via la sédation jusqu’à la mort, comme pourtant promue par la HAS en ce début d’année.
Les sédatifs sont présentés aux patients comme un anti-douleur mais ces derniers ne sont pas du tout informés qu’ils peuvent aggraver leur détresse respiratoire, ce qui constitue un grave abus de confiance de la part des médecins par rapport aux malades, qui sont souvent déjà dans l’ignorance de leur état et dans une situation de perte d’autonomie.
L'utilisation détournée des benzodiazépines est par ailleurs souvent retrouvée dans les affaires de viol et de soumission chimique (Rivotril, Rohypnol), montrant bien que ces médicaments induisent bel et bien une perte d’autonomie supplémentaire chez les personnes déjà vulnérables et/ou âgées dépendantes.
La sédation, dans le cadre de la COVID-19, va ainsi à l’encontre du serment d’Hippocrate et de la Convention de Genève (CNM, 2019) qui, avant toute autre considération, mettent tous deux l’emphase sur le respect de l’autonomie et de la dignité du patient, et la mise en place de soins qui n’aggravent pas leur état de santé. La sédation va également à l’encontre du principe constitutionnel de liberté des consciences (Conseil Constitutionnel), car elle altère, notamment dans le cadre de la sédation profonde, la possibilité même de subsistance de la conscience, par des biais chimiques altérant le fonctionnement du cerveau.
Les benzodiazépines, drogues addictives agissant sur les circuits dopaminergiques du cerveau, peuvent par ailleurs induire des hallucinations, des délires et des psychoses chez les personnes âgées fragiles, et ce d’autant plus si elles sont associées avec des opioïdes, comme la morphine, également préconisée dans le cadre de la COVID-19. Le danger de l’association de ces drogues est par ailleurs pointé du doigt par le National Institute of Health (NIH) aux Etats-Unis (Drug Abuse, NIH).
Les benzodiazépines et la morphine peuvent créer des hallucinations, des psychoses et des sentiments de terreur chez les patients, ce qui est très loin de l'idée de "faire partir les personnes malades en douceur," évoquée par les autorités de santé.
Pendant le confinement, le silence complaisant ou les articles complices des médias autour de ces pratiques mortelles pour les personnes âgées étaient dominants. Très peu de journalistes faisaient alors état de la chose.
2) D'autres solutions sont possibles pour prévenir et traiter la détresse respiratoire chez les malades de la COVID-19
Tout d'abord, l'utilisation de masques comme "contrôle à la source" est de nature à favoriser la colonisation virale des poumons chez les patients infectés par le coronavirus du fait de la respiration dans le masque d'un air contenant des virus expirés. Ne pas porter de masque pour les personnes infectées permet donc de limiter la charge virale et les dégâts occasionnés dans les poumons par l'infection virale, d'autant plus que l'aération correcte des lieux est aujourd'hui montrée être le facteur le plus important pour limiter la transmission virale par micro-gouttelettes dans les bâtiments.
Deuxièmement, une alimentation végétale saine dans les EHPAD aurait été en mesure de prévenir et de limiter l'apparition de formes graves de COVID-19 chez les personnes âgées.
Troisièmement, l'oxygénation préventive, dans le cadre d'une oxymétrie basse, est de nature à accentuer des dommages pulmonaires et dans le cerveau du fait des dérivés réactifs de l'oxygéne créés par le surplus d'apport en oxygène chez le patient (Auten et al, 2009). Les dommages causés par l'oxygène au cerveau et altérant les réflexes respiratoires sont d'autant plus importants que la personne respire par la bouche (Sano et al, 2013). La recommandation aux patients de respirer par le nez aurait ainsi pu permettre de limiter les dommages pouvant aboutir à la survenue d'une détresse respiratoire, tout en limitant également la diffusion de virus dans l'environnement du fait du filtrage opéré par la cavité nasale, aussi concomitante avec une orientation du flux d'air vers le bas.
Enfin, un soin palliatif alternatif aux sédatifs, à très faible risque létal, compatible avec la détresse respiratoire car sans effet sédatif, non addictif et stimulant la conscience tout en respectant l’autonomie et la dignité des patients, existe et est étudié depuis des décennies : la psilocybine, une substance dite "psychédélique" qui est montrée, en essais randomisés en double-aveugle et contrôlés par placebo, être très efficace à unique, haute dose, sur l’anxiété et la dépression des patients avec un pronostic vital engagé, comme dans le cadre de maladies graves en phase terminale (Ross et al, 2016, Griffiths et al, 2016).
« Il est extrêmement important qu’à la fin de votre vie vous ayez le droit d’utiliser cette substance (champignons à psilocybine). Qui ose dire que vous n’en avez pas le droit ? Quand cela a été utilisé pendant des milliers, probablement des dizaines de milliers voire des millions d’années…. Et des lois ont été créées pour réprimer son utilisation ces cinquantes dernières années ? Ce n’est pas seulement académiquement naïf, c’est immoral. »
Paul Stamets – Mycologiste, 18 juillet 2020
« Les scientifiques de la Food and Drug Administration ont affirmé qu’ils "n’ont jamais vu un médicament aussi sûr, avec un tel impact favorable, et qui requiert une utilisation si peu fréquente. » (source)
Contrairement aux opioïdes et aux benzodiazépines et au nom même des champignons dont elle provient (champignons dits « hallucinogènes » ou médicinaux), la psilocybine n’induit pas d’hallucinations au sens propre du terme (déréalisation et projection irréelle d’idées sur le monde extérieur perceptif immédiat, de type psychose), mais promeut l’internalisation de la conscience et l’observation objective de son contenu par le patient, ce qui offre une thérapie puissante face à l’angoisse de la mort telle que vécue par les malades en phase terminale, sans mettre en danger leur vie comme le font les sédatifs.
Illustration : Le score de préjudice à la fois personnel et pour la société des champignons "hallucinogènes" est très bas, contrairement à celui des benzodiazépines, des opïodes et même de la nicotine, qui a été utilisée à tort dans le cadre de la recherche contre la COVID-19 en France.
La psilocybine est montrée favoriser la croissance des neurones dans le cortex (Shao et al, 2021), agissant ainsi à la fois sur l'anxiété et les réflexes respiratoires. La dyspnée peut en effet résulter à la fois de lésions pulmonaires et neuronales, créant l'impression d'étouffer. En favorisant la croissance des neurones dans le cortex de manière durable (Shao et al, 2021), la psilocybine a le potentiel de prévenir et de traiter la dyspnée ainsi que la détresse respiratoire associée à la COVID-19, et peut-être également à des doses sub-psychédéliques et préventives.
Pourquoi les champignons à psilocybine sont-ils donc toujours interdits en France et non utilisés de manière médicale dans le cadre de la COVID-19, en autorisation conditionnelle d'urgence, alors que des drogues dangereuses, mortelles et suscitant la confusion et l'extinction de la conscience chez les malades sont aujourd'hui massivement utilisées ?
Pourquoi le vin, avec un score de préjudice personnel et pour la société très élevé est-il vanté comme "l'âme française" par le Président Macron, tandis que les champignons à psilocybine, substance psychédélique non addictive et au fort potentiel thérapeutique (notamment contre les dépendances aux drogues et à l'alcool) (Bogenschutz et al, 2015) sont-ils interdits ?
Références :
Auten RL, Davis JM. Oxygen toxicity and reactive oxygen species : the devil is in the details. Pediatr Res. 2009 Aug ;66(2):121-7. doi : 10.1203/PDR.0b013e3181a9eafb. PMID : 19390491.
Bogenschutz MP, Forcehimes AA, Pommy JA, Wilcox CE, Barbosa PC, Strassman RJ. Psilocybin-assisted treatment for alcohol dependence : a proof-of-concept study. J Psychopharmacol. 2015 Mar ;29(3):289-99. doi : 10.1177/0269881114565144. Epub 2015 Jan 13. PMID : 25586396.
By the American Geriatrics Society 2015 Beers Criteria Update Expert Panel. American Geriatrics Society 2015 Updated Beers Criteria for Potentially Inappropriate Medication Use in Older Adults. J Am Geriatr Soc. 2015 ;63(11):2227-2246. doi:10.1111/jgs.13702
Ekström MP, Bornefalk-Hermansson A, Abernethy AP, Currow DC. Safety of benzodiazepines and opioids in very severe respiratory disease : national prospective study. BMJ. 2014 ;348:g445. Published 2014 Jan 30. doi:10.1136/bmj.g445
Griffiths RR, Johnson MW, Carducci MA, et al. Psilocybin produces substantial and sustained decreases in depression and anxiety in patients with life-threatening cancer : A randomized double-blind trial. J Psychopharmacol. 2016 ;30(12):1181-1197. doi:10.1177/0269881116675513
Ross S, Bossis A, Guss J, et al. Rapid and sustained symptom reduction following psilocybin treatment for anxiety and depression in patients with life-threatening cancer : a randomized controlled trial. J Psychopharmacol. 2016 ;30(12):1165-1180. doi:10.1177/0269881116675512
Sano M, Sano S, Oka N, Yoshino K, Kato T. Increased oxygen load in the prefrontal cortex from mouth breathing : a vector-based near-infrared spectroscopy study. Neuroreport. 2013 ;24(17):935-940. doi:10.1097/WNR.0000000000000008
Shao LX, Liao C, Gregg I, Davoudian PA, Savalia NK, Delagarza K, Kwan AC. Psilocybin induces rapid and persistent growth of dendritic spines in frontal cortex in vivo. Neuron. 2021 Jun 25:S0896-6273(21)00423-2. doi : 10.1016/j.neuron.2021.06.008. Epub ahead of print. PMID : 34228959.