Vaccin contre la grippe A : comment choisir ?

par Sylvain Reboul
lundi 30 novembre 2009

Soyons, à propos du vaccin contre la grippe A, cartésien et usons de l’ordre rationnel des questions pour faire du doute nécessaire, un moyen permettant de prendre une décision rationnellement fondée.

Les premières questions qu’il faut se poser, dès lors que chacun doit prendre cette décision librement, concernent l’efficacité et la dangerosité du vaccin vis-à-vis de la maladie elle-même.

1° question : La grippe est-elle une maladie que chacun a intérêt à éviter, grâce au vaccin, pour lui-même ?

Deux réponses sont possibles :

Non, car pour la plupart elle ne met pas en péril notre vie, elle n’est qu’une gripette pas plus dangereuse qu’un rhume de cerveau. Dans ces conditions le vaccin peut apparaître comme plus dangereux que la maladie dès lors qu’on en connait mal les effets secondaires. De plus la grippe elle-même est une vaccin plus efficace pour l’avenir que le vaccin qui prétend nous en protéger.

Oui, car la grippe est toujours un risque dont on ne peut mesurer l’importance à l’avance en ce qui nous concerne. Elle est une maladie qui nous affecte toujours plus ou moins douloureusement et nous empêche de vivre selon nos désirs et de remplir nos obligation sociales et familiales que nous avons un intérêt personnel à satisfaire. Ce n’est pas le danger de mort qui est principalement en cause, mais le risque de souffrance ; les morts, eux, ne souffrent pas (plus). Le vaccin est démontré jusqu’à présent efficace pour l’immense majorité des humains qui se sont fait déjà vaccinés ailleurs qu’en France. Ses modalités de fabrication n’ont rien de nouveau et sont de même nature que celles d’autres vaccins démontrés comme efficaces tel que celui de la grippe dite saisonnière. Les fameux adjuvants ont tous déjà été utilisés dans d’autres vaccins et ont été suffisamment testés : ils améliorent leur efficacité tout en élargissant leur cible, tout en limitant la quantité d’antigène viral employée. En aucun cas la vaccin ne peut produire la grippe : le pseudo-virus employé est incapable de se reproduire dans l’organisme, mais il provoque la production d’anticorps efficaces contre la virus réel et, au moins à court terme, contre la plupart des variants de ce virus dès lors que l’antigène qu’il contient concerne la partie la plus stable du virus. . Les effets secondaires du vaccin, comme de tout vaccin sont de deux ordres : allergiques chez une petite minorité de personnes , effet que l’on sait, dans la quasi-totalité des cas, combattre avec succès et ceux de la grippe elle-même tel que le syndrome de Guillain-Barré, mais dans une mesure infiniment moindre. Aucune infection secondaire de la grippe (pneumonie etc), contrairement à elle, ne peut être induite pas le vaccin.

Le vaccin est donc la meilleure prévention qui soit contre la maladie avec moins d’effets secondaires que les dits anti-viraux (ex:Tamiflu) et/ou que les antibiotiques qu’ils faudrait utiliser en cas de complication bactérienne.

2° question : la grippe est-elle une maladie que chacun a intérêt, grâce au vaccin, à éviter pour les autres ?

Deux réponse sont possibles :

Non : car les autres ne nous concernent pas : chacun est seul face à la question de la maladie et de la mort et doit le rester ; c’est à chacun de décider de se faire vacciner ou non ; nous soumettre à des obligations éthiques de ce type vis-à-vis des autres, c’est récuser fondamentalement notre liberté personnelle face à la maladie. Il vaut toujours mieux un société libérale qu’une société prétendument morale qui ne ferait plus de chacun le seul responsable de sa vie. Prendre des précaution pour ne pas infecter les autres oui, se soumettre à une obligation collective de soin ou de prévention, non.

Il va de soi que si on ne croit pas à l’efficacité du vaccin , voire, si on est convaincu qu’il est plus dangereux encore que la grippe (réponse à la première question), non seulement on n’a pas intérêt à se vacciner pour les autres mais on a l’obligation de les convaincre de refuser le vaccin. On a le devoir éthique de dénoncer une quasi-obligation qui peut être criminelle.

 Oui :, car nous devons être solidaires des autres, en particulier vis-à-vis des plus fragiles face à la maladie et au risque de la mort qui, si elle n’affecte pas les morts, affecte les vivants qui souffrent et ceux qui les aiment et/ou qui les perdent. Nous ne voulons, ni ne pouvons vivre, en effet, sans eux et encore moins contre eux, sauf à être traités comme indignes de toute confiance, voire indigne de toute responsabilité sociale et parentale, seule condition universelle de toute relation sociale pacifique et d’entraide possible. Se faire vacciner, si on est convaincu que le risque en vaut la chandelle, est donc une obligation éthique de respect minimal que l’on se doit les uns aux autres. L’obligation vaccinale est pour le moins donc une obligation éthique personnelle mais peut aussi être décidée pour des motifs de santé publique par les pouvoirs publics afin d’éviter une épidémie dommageable pour le bon fonctionnement de la cité. Ceci n’est en aucun cas une atteinte aux libertés mais la condition pour que tous puissent les exercer au mieux de leurs intérêts réciproques bien compris en réduisant l’inégalité du risque face à la maladie ainsi que le risque d’inégalité sociale qu’il entraine. Seule la médecine préventive généralisée, vaccinale avant tout, permet de mettre en œuvre une médecine favorable à tous ou, tout au moins, au nombre le plus grand possible d’humains.

 

3° Question : L’intérêt particulier de profit des groupes pharmaceutiques est-il en cause dans cette campagne en faveur de la vaccination contre la grippe A ?

Une seule réponse est possible oui, mais, à partir de là, deux interprétations sont possibles

La première fait de cet intérêt privé le seul motif réel de la campagne à l’encontre l’intérêt général. Les grandes compagnie pharmaceutiques liées aux gouvernants et à la presse officielle (lobbyisme) ont tout fait pour convaincre, à tort, voire à coups de mensonge, de la dangerosité de la grippe A et de l’efficacité de leur vaccin pour renflouer leur caisse et les dividendes de leurs actionnaires, menacés par la crise financière. Cette grippe tombe stratégiquement à pic pour sauver un secteur économique en crise. Si les banques ont pu faire appel aux états pour les sortir de la faillite, les groupes pharmaceutiques ont suivi l’exemple et ont inventé le mythe de la grippe A pour obliger les états à financer, à leur seul profit, une campagne généralisée de vaccination, inutile, sinon ou voire dangereuse, pour la plupart des citoyens. Il suffit pour s’en convaincre de constater que les experts soi-disant indépendants du secteur public sont les mêmes que les experts-conseils du secteur privé, lequel les rétribue plus largement que l’état pour les services de recherches et commerciaux qu’ils lui rendent, voire parfois, sinon souvent, contre promesse d’embauche ultérieure sonnante et trébuchante en forme de « pantouflage ».

La seconde voit dans l’intérêt privé des groupes pharmaceutique, dès lors que le risque de la pandémie est avéré et que le vaccin est efficace, une nécessaire convergence avec l’intérêt général . « Qu’importe alors la couleur du chat pourvu qu’il attrape la souris » (Teng shiao Ping). L’état ne peut financer seul la recherche et la production du vaccin, il doit donc s’appuyer sur les intérêt et la puissance du secteur privé pour les mettre au service de tous ; il faut pour cela mettre ce vaccin à la disposition gratuite de tous. C’est ce qu’il a fait de par sa mission de service public, il ne pouvait pas du reste faire autrement , sauf à démissionner ou à être démissionné pour n’avoir pas réagi contre un danger pour la santé biologique et économique de la population (l’un ne peut aller sans l’autre), c’est-à-dire de la société toute entière.

On voit donc que le choix entre les deux interprétations quant à la troisième question dépend en dernier recours de la réponse qu’on donne aux deux premières questions. Inverser l’ordre logique (cartésien) des questions c’est donc entretenir la confusion qui ne peut que contribuer à prolonger l’hésitation quant au choix à faire.

C’est à chacun, de faire son choix ; moi-même, je me suis fait vacciné, ainsi que mon épouse, sans effets secondaires pour le moment (après 16 jours) parce que nous avons répondu oui aux deux premières questions et donc en faveur de la convergence dans cette affaire entre l’intérêt privé des groupes pharmaceutiques avec notre intérêt personnel et l’intérêt général (mutuel ou réciproque). Et cela d’autant plus que ces groupes ont besoin dans notre système économique (avant que celui-ci soit remplacé par une autre, lequel et par qui) d’argent pour faire leurs recherches et qu’il vaut mieux en terme d’économie réelle au service de tous que les puissances publiques mettent notre argent à leur service et sous son contrôle que de financer les profits bancaires purement spéculatifs.

J’espère ainsi avoir contribué, par ce questionnaire ordonné, à faire en sorte que chacun sache mieux pourquoi et comment il peut se décider rationnellement dans un sens ou dans l’autre.

  

 

 


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