Vive l’hôpital public à Melun et ailleurs !
par CHALOT
lundi 10 juin 2013
Défense des hôpitaux 100% publics !
Les défenseurs du service public de santé ne désarment pas...preuve par Melun
Aujourd'hui, le gouvernement et ses relais essaient de nous endormir en nous faisant croire qu'il n'y a pas de danger quant à l'avenir des hôpitaux publics, ce qui ne les empêche pas de fermer des urgences comme à l'Hôtel Dieu à Paris ou ailleurs.
Des comités unitaires se sont créés un peu partout, comme à Melun, ils réunissent des personnes de différentes sensibilisées pour la défense de l'accès aux soins, contre le partenariat public-privé .
« Hôpital de Melun : où en est-on ?
Rappel des faits : dans le cadre du projet de reconstruction de l’hôpital Marc Jacquet, une convention a été signée entre l’hôpital et la clinique privée Saint-Jean-L’Hermitage. Cette convention prévoit que les blocs opératoires appartiennent au privé ; l’hôpital public possèdera 30 lits de chirurgie, la clinique privée 240 ! Cette convention a reçu le soutien d’Olivier Faure, député PS et de Bernard Gasnos, président divers droite de la communauté de communes de Melun Val de Seine. C’est contre cette privatisation et la complémentarité que le comité de défense de l’hôpital de Melun s’est constitué*.
La reconstruction est sans cesse annoncée et toujours reportée. Où en est-on ?
Début avril, le Copermo (Comité de performance et de modernisation de l’offre de soins hospitaliers) a validé le projet. Une contre-expertise doit être maintenant rendue par l’Anap (Agence nationale d’appui à la performance). Sa décision est attendue début juillet. Il restera ensuite à régler le problème du financement (le coût se monte à 236 millions d’euros ; 174 versés par la partie publique, 62 par la clinique privée).
L’hôpital sera-t-il véritablement reconstruit ?
On peut légitimement s’interroger quand on sait que l’Agence Régionale de Santé mise en place par la loi Bachelot :
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a stoppé la construction du pôle mère-enfant de l’hôpital de Montereau alors que les travaux de préparation avaient déjà commencé,
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a enterré le projet de construction du grand hôpital public-privé de Fontainebleau.
Quoi qu’il en soit, reconstruit ou non, l’hôpital Marc Jacquet va prendre de plein fouet la politique de complémentarité qui se met en place entre les hôpitaux du sud Seine et Marne (Nemours, Montereau, Fontainebleau, Melun) et qui s’annonce entre ces 4 hôpitaux et l’hôpital de Corbeil, dit « du sud francilien » où 12 des 21 blocs opératoires sont inutilisés.
La complémentarité, une arme pour fermer les services, les lits, les postes
Le principe de la complémentarité est simple : supprimer un service quand il existe dans un autre hôpital de la région. Tant pis si des patients doivent faire des dizaines de kilomètres pour se faire soigner, il s’agit de faire des économies au nom de la lutte contre les déficits publics imposée par les traités européens.
Répondant à une question orale à l’Assemblée Nationale à propos de l’hôpital de Melun, Marisol Touraine, la ministre des affaires sociales et de la santé annonçait sa volonté de voir se développer : « la complémentarité avec les établissements de santé publics du territoire, notamment le centre hospitalier du sud francilien ».
C’est cette même politique qu’annonce Laurent Legendart, délégué départemental de l’ARS : « L’ARS souhaite renforcer l’offre de soins hospitalière dans le sud du département. Cela implique que l’ensemble des établissements travaillent sur leur complémentarité ».
S’adressant aux personnels qui manifestaient à l’occasion de la visite à Montereau de Claude Evin, le directeur de l’ARS, le directeur de l’hôpital de Montereau déclarait : « Aujourd’hui nous raisonnons par une approche territoriale en organisant les services des hôpitaux de Nemours, Fontainebleau, l’hôpital sud francilien de Corbeil-Essonnes et Montereau ».
Il n’y a pas d’hésitation : l’hôpital de Melun, ses services, ses lits, son personnel sont menacés par la complémentarité avec Montereau, Nemours, Fontainebleau, Corbeil dont les services, les lits, les personnels sont eux-mêmes menacés.
L’avenir, la « nemourisation » ?
C’est ainsi que cyniquement des « décideurs » appellent la mort d’un hôpital. Hôpital de plein exercice, l’hôpital de Nemours a vu d’année en année ses services fermer. L’ARS a dit au personnel « ne vous en faites pas, vous allez devenir « pôle d’excellence en gériatrie » ». Alors que ne subsistent que la gériatrie et la psychiatrie, des fermetures de postes viennent d’être annoncées en gériatrie. A l’occasion du départ du directeur, on apprend qu’il ne serait pas remplacé et que la direction sera commune avec l’hôpital de Fontainebleau. Et l’ARS prévoit qu’il n’y ait qu’une seule direction pour les 4 hôpitaux du sud Seine et Marne !
Plus que jamais, défendre l’hôpital Marc Jacquet comme hôpital de plein exercice entièrement public
300 personnes ont manifesté jusqu’à la préfecture le 6 avril. Plus de 700 personnes ont signé la pétition du comité de défense contre la privatisation et la complémentarité. Le comité de défense a décidé de s’adresser à tous les maires, tous les conseillers municipaux de la région melunaise pour que des délibérations soient prises pour la défense de l’hôpital 100% public avec tous ses services, tous ses lits, tous ses personnels.
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Non à la privatisation,
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Non à la complémentarité,
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Maintien de tous les services, tous les lits, tous les postes,
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Abrogation de la loi Bachelot (Hôpital, Patients, Santé, Territoire).
Une assemblée plénière du comité de défense se réunira à la rentrée de septembre. »
Ce comité de défense de l’hôpital de Melun contre la privatisation et la complémentarité réuni des militants de toutes tendances, du PCF, du POI, du PG, du PS, d’EELV, du M’PEP, militants syndicalistes de la CGT, de la CGT-FO, de la FSU, conseillers généraux (groupe républicain et communiste), maires , conseillers municipaux, militants laïques, militants associatifs, médecins…
Certains n'ont pas d'engagement du tout.
Sensibilisés par cette question, inquiets, ils se mobilisent.
Jean-François Chalot