8 mars 2010 : La prostitution, une violence faite aux femmes !
par fondationscelles
vendredi 12 mars 2010
Meurtres, viols, agressions physiques... En cette journée symbolique, rappelons que la prostitution est une violence.
Une jeune femme prostituée porte d’Ivry à Paris frappée et violée par deux hommes dans un parking, son client accompagné d’un autre homme. Une autre femme, mère de famille, prostituée occasionnelle à Nice, violée par quatre gardiens de la paix. Une femme prostituée de 70 ans sauvagement assassinée dans son appartement parisien : suite à un différend financier, son client, un jeune homme de 19 ans, rencontré sur internet, la tue avant de découper son corps et le distribuer dans des conteneurs à ordures.
Ces violences sont survenues au cours des trois dernières semaines. Pendant la même période, des faits similaires, plus anciens, étaient examinés en justice : meurtre d’une jeune prostituée bulgare, battue à mort par ses deux proxénètes (condamnés à 22 ans de réclusion chacun) en mai 2005 à Marseille ; agression, torture et viol d’une jeune Albanaise de 20 ans, prostituée sur la Promenade des Anglais, par un client (4 ans de réclusion) à Nice, en mars 2009 ; viol d’un personne prostituée roumaine par un client au Petit Quevilly, près de Rouen, en décembre 2007.
Ces agressions ont été relatées par la presse, mais elles ne représentent qu’une petite partie de la violence vécue par les personnes prostituées qui, on le sait, hésitent à porter plainte par peur des représailles et du mépris, ou simplement parce que cette violence (agressions verbales, physiques, sexuelles) fait partie d’un quotidien accepté et banalisé.
En ce 8 mars, journée internationale des femmes, nous voulons rappeler quelques faits :
- La prostitution est le lieu de la violence : des recherches canadiennes ont montré que les personnes prostituées courent entre 60 et 120 fois plus de risques d’être battues ou assassinées que le grand public.
- Ce ne sont pas les conditions et les lieux d’exercice qui génèrent le danger et la violence, mais la prostitution elle-même par sa dimension marchande : l’argent fait du corps de l’autre une marchandise dont le client prend librement possession.
- La prostitution (très majoritairement exercée par des femmes) est l’expression d’une forme de domination de l’homme sur la femme. C’est le fondement même de son fonctionnement : la femme est ravalée au rang d’objet sexuel que les hommes ont toute liberté d’acheter. Accepter la prostitution, c’est accepter une société d’inégalité et d’irrespect. la lutte pour l’égalité entre les sexes n’aboutira pas tant que des hommes pourront acheter le corps des femmes.
Fondation Scelles