Affaire Grégory : l’arbre qui sert à cacher la forêt
par Le Crooner du Concept
samedi 1er juillet 2017
L'affaire Grégory qui resurgit comme par enchantement en plein entre-deux-tours des législatives, et qui rebondit toutes les semaines, c'est à la fois commode pour ce qu'on appelle le système et révélateur d'une myopie collective où tout un chacun se noie dans le détail pour mieux oublier l'essentiel. Mille et une horreurs se déroulent tous les jours en France sans émouvoir les médias ni même la justice.
Personne ne sait bien sûr si les deux personnes âgées, arrêtées et emprisonnées, sont vraiment les auteurs et/ou les complices du crime, et de toute manière on peut s’interroger sur les délais de prescription, voire sur la possibilité matérielle de réunir de vraies preuves après tant d’années...
Mais là n’est pas le problème, ni des autorités ni des médias. Leur problème à eux, c’est qu’il faut faire de l’audience, du retentissement.
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L’affaire Grégory, c’est tout bénéfice pour l’institution judiciaire qui se donne le beau rôle dans un pays où ça casse, pille, viole, tue et torture à tous les coins de rue, et dans un climat d’impunité ahurissant. Ceux qui refusent encore de voir la réalité en face pourront tout simplement lire La France Orange Mécanique de Laurent Obertone ou, plus simplement, se connecter aux pages faits-divers de Fdesouche.
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L’affaire Grégory, c’est également du petit lait pour la nouvelle administration Macron. Nos formidables magistrats sont capables, plus de trente ans après, de trouver des coupables, de soupeser des preuves, de jauger des alibis. De vrais Hercule Poirot ! L’affaire tombe à point nommé : elle introduit dans le cerveau collectif cette idée que la justice fonctionne admirablement depuis que Macron a pris le pouvoir.
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L’affaire Grégory, c’est aussi un truc formidable pour les médias aux ordres. Cela occupe, cela passe en boucle, on ne parle plus d’autre chose... Et justement, on ne parle ni du désastre social, ni du désastre sociétal de la France. Désastre social : casse du droit du travail, démolition des retraites, paupérisation des salariés, inégalités scandaleuses des revenus, on en passe et des meilleures. Désastre sociétal : crise identitaire sans précédent, insécurité proliférante, inversion des valeurs, fondamentalismes et communautarismes, et pour finir : terrorisme.
http://www.bvoltaire.fr/medias-aux-ordres-de-macron-abuseront-t-longtemps/
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/macron-un-bilan-calamiteux-598297.html
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L’affaire Grégory, c’est aussi la manne pour les bien-pensants de toute sorte : ça y est !, ils les tiennent leurs salauds officiels, en la personne des deux retraités monstrueux qui auraient zigouillé un petit ange. Des petits anges sacrifiés chaque années sur l’autel de la criminalité ordinaire et du terrorisme, il y en a à la pelle, y compris en France, et notamment lorsque les attentats sont de véritables boucheries. Mais là on se contente de beugler « Vous n’aurez pas ma haine ! ». En revanche, pour les deux retraités – coupables ou innocents – jetés en pâture à l’opinion publique : plusieurs jours de haine obligatoire, comme chez Orwell.
https://www.youtube.com/watch?v=PMqYEsnnzvA
http://www.telestar.fr/article/attentat-de-nice-l-image-de-poupee-symbole-de-l-horreur-photos-219624
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L’affaire Grégory, c’est également du pain-béni pour les force de l’ordre. Essayez d’arrêter un caïd multirécidiviste, même s’il vient de commettre les pires atrocités... Vous verrez si la chose se passe bien ! Et même si la chose se passe bien, vous verrez la probable réaction du quartier surtout s’il est très « sensible » ! Mais là, deux modestes retraités dans un petit village... Les forces de l’ordre peuvent dormir tranquilles : il n’y aura ni émeutes, ni voitures brûlées, ni caillassages, ni meurtre de militaire ou de fonctionnaire.
https://ripostelaique.com/dix-ans-apres-les-emeutes-de-2005-cest-bien-pire.html
Conclusion : puisqu’on parle de crimes sur enfants, on comparera l’affaire Grégory à l’affaire des réseaux d’Oxford ou de Londres. Vous aurez une idée de la différence de traitement médiatique !