« Antisémitisme islamique » : Mireille Knoll, 85 ans, sauvagement assassinée à Paris

par Play Mobil
mardi 27 mars 2018

Vendredi 23 mars 2018, Mireille Knoll, une femme âgée de 85 ans, atteinte de la maladie de Parkinson, a été assassinée de 11 coups de couteau dans son appartement du 11e arrondissement de Paris. Son domicile a été incendié et son corps a été retrouvé en partie carbonisé. Les secours ont constaté sur place au moins quatre départs de feu volontaires. Mireille Knoll était juive : une qualité qui ne semble pas étrangère à son horrible assassinat.

Deux suspects ont été déferrés par le parquet de Paris le 26 mars, l'un âgé de 29 ans, voisin de la victime, l'autre âgé de 22 ans. Placés en garde à vue, ces deux hommes doivent être présentés à un juge d'instruction en vue de leur éventuelle mise en examen. Le parquet a requis leur placement en détention provisoire.

Selon Sammy Ghozlan, directeur du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (BNVCA), en contact avec les fils de la victime, le premier suspect arrêté louait à Mireille Knoll un logement dans le même immeuble. "Elle le connaissait depuis qu'il était enfant", assure à Marianne Sammy Ghozlan. Et d'ajouter : "Il lui apportait son aide depuis de nombreuses années, et puis il y a eu un différend". "Apparemment ma mère le connaissait très bien et le considérait comme un fils", a également déclaré à l'AFP le fils de la victime.

Selon une source policière à l'AFP, il était connu des services de police pour des affaires d'agression sexuelle. Une plainte avait été déposée contre lui par l'aide-soignante de Mireille Knoll. Une plainte qui mentionne deux faits bien distincts : le premier décrit une agression sexuelle sur la fille de l'aide-soignante, le second des menaces de mort à l'encontre de Mireille Knoll. Il aurait menacé de "brûler l'appartement". La vieille dame avait déposé plusieurs mains courantes pour se plaindre de ce voisin qui menaçait de la "faire brûler". 

Sur i24news, le fils de la victime, Daniel Knoll, a affirmé que cet individu était sorti de prison peu de temps avant le meurtre et avait rendu visite à Mireille Knoll vendredi, "amical, tout en buvant un porto" à sa table. Il ne fait aucun doute à ses yeux que l'assassinat de sa mère était "prémédité". "Ma mère connaissait cet homme depuis l'âge de sept ans. Comment pouvait-elle imaginer que cet homme était ce qu'il est ?", a-t-il ajouté.

Noa Goldfarb, la petite-fille de Mireille Knoll, a adressé lundi un ultime hommage à sa grand-mère sur Facebook, dont on trouve une traduction sur le site Le Monde juif.

Il y a vingt ans, j’ai quitté Paris sachant que mon avenir n’était pas là-bas. Ni pour moi ni pour le peuple juif. Mais qui pouvait penser que je laissais mes proches là où la terreur et la cruauté mèneraient à une fin si triste. Cela ne peut arriver qu’aux autres”, a-t-elle écrit sur le réseau social.

Mais la réalité est différente … Grand-mère a été poignardée à mort 11 fois par un voisin musulman qu’elle connaissait bien. Il s’est également assuré de mettre le feu à son appartement pour ne nous laisser aucun souvenir. Pas d’album photo, ni d’elle… ni de grand-père, pas de lettres … rien !”, a-t-elle poursuivi.

Il ne nous reste que nos larmes. Espérant un meilleur avenir. Papa est en route vers toi.
Paix à ton âme
”, a-t-elle conclu.

L'avocat Gilles-William Goldnadel, qui va défendre la famille de Mireille Knoll, n'a pas hésité à parler d'un "antisémitisme islamique", confirmant par là que les assassins étaient musulmans.

"Antisémitisme islamique n'est pas un oxymore"
➡ Me @GWGoldnadel , avocat de la famille de Mireille Knoll#BourdinDirect pic.twitter.com/Eif276BsTb

— RMC (@RMCinfo) 27 mars 2018

On en sait moins sur le second suspect, âgé de 22 ans. Selon une source policière mentionnée par l'AFP, il est connu pour des faits de vols avec violences et se trouvait dans l'immeuble de Mme Knoll le jour du meurtre. Il est soupçonné de complicité de meurtre.

Le parquet a retenu le caractère antisémite dans l'enquête sur ce meurtre. Il a ouvert une information judiciaire pour "assassinat en raison de l'appartenance vraie ou supposée de la victime à une religion et sur personne vulnérable".

Les fils de Mireille Knoll ont rappelé que leur mère avait été rescapée de la rafle du Vel d'Hiv' en juillet 1942. Une marche blanche est prévue mercredi 28 mars à 18h30 à Paris.

"L'assassin a fini le boulot que les nazis ont été privés de faire" : @Enthoven_R évoque Mireille Knoll, poignardée et brûlée dans son appartement, le parquet de Paris retient le caractère antisémite ; enfant elle avait échappé in extremis à la rafle du Vel d'Hiv. #E1Matin pic.twitter.com/2Db6u9BNvy

— Europe 1 (@Europe1) 27 mars 2018

Ce meurtre survient un an après l'assassinat de Sarah Halimi, elle aussi de confession juive, elle aussi résidente dans le 11e arrondissement de Paris, défenestrée à son domicile en avril 2017 par un de ses voisins, aux cris d"Allah Akbah".


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