Aurore Martin - Cesare Battisti
par laurentgantner
samedi 10 novembre 2012
A fortiori la gauche "classique" reste vouée à sa normalisation, qui lui ferait bien grâce de se chercher des boucs émissaires au travers de groupes ou de personnalités qualifiés de trop autonomes... ou de trop "extrêmes", histoire de rester dans un langage bien trop droitier ! Si Cesare Battisti et Aurore Martin mènent un combat indissociable, leur véritable alibi réside dans l'abandon de la lutte armée décidée par Batasuna en 2010 via un cessez-le-feu illimité pour préparer des élections légales en 2011... Tous ces efforts politiques devraient-ils être débrayés par un Emmanuel Valls jetant aux orties ces engagements de trêve ? Chercherait-il à la briser de peur de voir disparaître d'hypothétiques futurs électeurs ?... Perdrait-il certaines notions historiques à ce jour où l'idenditaire - mot qui d'ailleurs n'a jamais existé et qui n'est qu'une construction de la droite extrême pour se donner un sens - chercherait à prendre le pas sur l'autonomie ?
Batasuna devenue libre... Cesare Battisti fit déjà les frais de cette non-compréhension dont est aujourd'hui encore victime Aurore Martin. Avec la politique actuelle des socialistes vraiment sauce dém' il ne s'agit plus de non-compréhension mais d'incompréhension absolue, voire de déni politique total, d'exclusion historique maquillée en une pédagogie politique sans fondements. Hélas au temps, le temps n'y fit rien et les vallsiens n'en firent queues dém' ! Abjuration du vote ou déni de cake, la solidarité devient engagée mais pas comme il le faudrait. Sysiphe aux oubliettes ou en la réincarnation, nous aimerons toujours Cesare - pour les cours lumineux qu'aucun d'autre ne pût professer - et à Aurore Martin de s'en fustiger...
Proche de la Révolution de Velours, nous ne pouvons nous déconnecter de ce cessez-le-feu illimité pour que nous puissions enfin faire de la politique. Bien sûr, il faudrait aller plus loin... hélas, la gauche au pouvoir n'est jamais forcément la gauche pensée !... si seulement nous pouvions rester contemporains... Avec la Gauche officielle ou sans elle, nous resterons à gauche !