Avortement : femmes, attention !

par Françoise Bayle
mardi 6 novembre 2012

En ces temps où des forces antagonistes très puissantes s’opposent, attention à ne pas perdre de vue les droits les plus fondamentaux. Il semble que dans certains états le droit à l’avortement serait remis en cause, par des instances politiques ou religieuses, des mouvements de toutes sortes qui se croient investis d’une mission. Qui est autorisé à débattre de l’avortement ? On peut constater qu’en politique comme en religion ce sont les hommes qui tiennent toujours les ficelles du pouvoir, ce sont majoritairement les hommes qui décident des lois, ce sont les hommes qui veulent soumettre les femmes à leurs lois. On en est encore là. On ne peut pas être pour l’avortement : c’est toujours une tragédie. On ne peut pas être contre : ce qui se passe dans le ventre d’une femme relève de sa seule intimité.

Personne, ni femme, ni homme, ni religieux d’aucun bord n’a le droit d’émettre seulement un avis sur la question. Seule, la femme concernée, doit disposer du choix de garder un enfant ou non. Et personne d'autre. Cette pratique a toujours existé dans les faits. Dans les temps anciens, les femmes disposaient de la connaissance nécessaire pour gérer les maternités. Puis l’Inquisition, en les massacrant, leur a confisqué ce savoir pour mieux les dominer. Le vingtième siècle a vu quelques avancées, timides mais significatives, dans le rétablissement de certains droits de la femme. La contraception et l’avortement figurent au premier plan : le libre choix de la maternité est un élément essentiel dans l’existence d’une femme, car il conditionne tous les autres. Il n’est pas acceptable de revenir là-dessus.

Le monde change, et vite. De nouvelles idées, de nouvelles mentalités se propagent, les anciens schémas éclatent, beaucoup aspirent à la liberté et à un changement profond. Des valeurs féminines prennent le relais de nos vieilles habitudes patriarcales, et c’est la panique. Les conservateurs, surtout des hommes, ont peur. Peur de cette force qui déferle sur le monde, cette vieille peur du ventre de la femme est toujours là, à l'oeuvre. Et cette peur se traduit par un durcissement des positions, notamment au niveau du pouvoir sur les femmes. On le voit bien avec l’islam entre autres, et la remise en question de l’avortement. Alors je dis attention : ne nous laissons jamais spolier du droit fondamental à disposer de notre corps comme nous l’entendons.

L’avortement doit être accessible à toute femme qui le souhaite, sans justification, et se dérouler dans des conditions d’accueil, d’hygiène et de sécurité optimales. C’est seulement sur ces bases que pourra naître une société véritablement égalitaire, solidaire et en paix. Ne l’oublions pas.


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