AZF, une justice relax, à défaut d’être cool...

par autrement
mercredi 25 novembre 2009

Comme l’a souligné un représentant d’association de victimes, le jugement de la justice toulousaine est la porte ouverte à tous les abus de la part des gros industriels... Si les causes d’un désastre sont multiples et complexes, et qu’on ne peut pas définir les liens entre les responsabilités des uns et des autres, il n’y a pas de responsable. Au-delà de la solidarité naturelle qui nous unit aux victimes de ce drame, nous devons avoir clairement à l’esprit les conséquences que ce raisonnement pourrait avoir dans toutes nos régions où les risques majeurs sont nombreux.

Dans une société où les processus sont de plus en plus complexes et les interactions de plus en plus nombreuses et mondialisées, cela peut mener tout droit à l’irresponsabilité généralisée. Le pouvoir des grandes entreprises, et des multinationales, est exorbitant par rapport à celui de citoyens toujours dépourvus du droit à l’action collective (qui était , rappelons-le, dans le programme de Ségolène Royal). La dissymétrie dans l’accès aux moyens et à l’information est énorme. Et que dire face à un état qui refuse toujours la mise en application d’un référendum d’initiative populaire pourtant inclus dans la réforme de la constitution déjà adoptée (qui peut conduire à l’irresponsabilité économique : on verra où en sera la poste dans quelques années !)..

Nous vivons dans une société où la complexité développe l’expertise. Qui peut dire qu’un expert est un expert, si ce n’est un autre expert ? De quoi/qui vivent/dépendent les experts d’un domaine ?

Par ailleurs, nous constatons régulièrement :

- d’une part que l’unanimité entre les experts est loin d’être systématique face une situation donnée,

- et d’autre part qu’il est très difficile pour le citoyen de faire valoir son droit à l’information honnête et transparente de la part des experts. C’est vrai pour le nucléaire (cf Tchernobyl, La centrale du Tricastin plus récemment), la santé (le sang contaminé, l’amiante…), les pollutions variées (le Rhône et le pyralène), les sites industriels (AZF…), mais aussi dans le domaine social par exemple (affaire d’Outreau où un expert psychiatre, estimant être payé comme une femme de ménage, avait produit un rapport du même niveau (ce rappel n’a rien de désobligeant pour les femmes de ménage bien entendu !).

Le jugement de Toulouse est un mauvais coup de plus porté à la démocratie. Un coup majeur, comme les risques qu’il peut impacter. Les suites de l’appel du parquet devront donc être surveillées avec une attention particulière.


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