Big Brother, c’est maintenant ?
par Laurent Herblay
lundi 2 décembre 2013
Le progrès technologique, c’est fantastique, quand il fait reculer la pauvreté, la faim, permet de traiter les maladies, ou améliore notre bien être. Mais parfois, il peut avoir un autre visage. La quête du profit a aussi produit les cigarettes ou la vache folle. Aujourd’hui, le progrès peut menacer notre vie privée.
Un progrès aux deux visages
La vidéosurveillance, permise par les nouvelles technologies de l’information, est un moyen de lutter contre les criminels ou les délinquants. Et cela est bienvenu. Cependant, tout ceci pourrait changer de dimension avec l’arrivée d’une nouvelle génération de caméras, directement incrustées dans les lunettes, une idée testée par Google aujourd’hui. D’un côté, le fait d’avoir une caméra
connectée pourrait assurer une plus grande sécurité. The Economist évoque aussi le côté pratique de pouvoir se refaire le film de la journée pour retrouver une information. Mais ces progrès technologiques ont aussi permis de nouvelles formes de harcèlement à l’école, potentiellement encore plus traumatisantes.
L’éthique, ce grand oublié de la politique
Le sujet est d’autant plus sensible qu’il y a quelques jours, le gouvernement a fait voter une loi qui étend fortement les possibilités de capter les données personnelles. Le Figaro s’en est inquiété, relayant les protestations des acteurs de l’internet. Mise en cause, la CNIL a répliqué le lendemain en soulignant qu’elle n’avait pas été mise au courant de l’intégralité du projet mais seulement d’une partie des articles. Enfin, Atlantico a interrogé un spécialiste du domaine qui a dénoncé le risque d’un Big Brother et condamné très fermement la possible privatisation de cette surveillance.
Encore une fois, on aimerait davantage entendre les politiques sur le sujet. Pour le coup, une commission étudiant les évolutions technologiques du futur et débattant de plusieurs orientations possible à donner à notre politique de préservation de la vie privée, tout en garantissant l’utilisation de nouveaux outils pour lutter contre la criminalité et la délinquance serait sans doute utile. Mais le train législatif semble avancer de manière autonome, au gré de l’influence des lobbys, sans que les hommes politiques jouent leur rôle d’animateur du débat public, et d’aiguilleur de nos sociétés.