Bonne ou mauvaise nouvelle ?
par GOUGOY
mercredi 16 novembre 2011
La population mondiale est passée à 7 milliards ! Cette nouvelle qui suscite un doute légitime sur l’avenir se fait pourtant silencieuse derrière la crise des dettes financières qui empoigne nos Etats. Pourquoi ce sujet, si préoccupant, est souvent évoqué comme un fait anodin ou amusant ? Est-ce pour ne pas heurter nos sensibilités politiques ou la morale officielle ? A-t-on raison de l’escamoter ainsi du débat public, alors que c’est maintenant, ensemble que nous devons trouver comment survivre avec la perspective d’une croissance démographique qui pourrait être exponentielle ?
Nous sommes 7 milliards, c’est l’heureuse nouvelle que les medias nous annoncent. Heureuse nouvelle car traditionnellement une naissance est une bonne novelle mais est-ce pour autant vrai tout le temps ?
La planète terre étant devenue, en terme social un village planétaire, certains n’hésitent pas, sans ironie, à dire que nous sommes désormais 7 milliards de voisins. Et comme nous le savons, même dans un village, il n’y a pas que de bons voisins, c’est dire que nous ne serons pas 7 milliards de voisins uniquement pour faire la fête et c’est là, toute l’ampleur de la mauvaise nouvelle.
Nous sommes potentiellement 7 milliards de bonnes et de mauvaises intentions et c’est à nos chefs de quartier ou de famille, c’est-à -dire à nos dirigeants de trouver l’alchimie de l’équilibre car, certains parmi nous pensent qu’il s’agit effectivement d’une mauvaise nouvelle, d’autant plus qu’elle ajoute aux difficultés actuelles d’autres contraintes. Dans cette conception, le chiffre 7 du milliard n’est pas celui du bonheur qu’endossent habituellement nos superstitions ou notre subconscient collectif, mais celui des peurs, justifiées par les besoins matériels sans cesse grandissants. De même, ils pensent que le grand nombre que nous représentons ne fait pas la force mais le désordre. Pour cause, sont évoquées les ressources qui seraient limitées et la démographie qui a atteint un seuil critique sur les 5 continents. Alors, comment faire pour que nous soyons de bons voisins, c’est-à-dire provoquer des situations qui minimisent les désordres sociaux ou financiers ? Comment anticiper ou minimiser « la spirale d’incertitude et d’instabilité financière … » pour emprunter à Christine Lagarde ces termes ?
Pour ma part, je pense que le monde à un moment de son évolution, a fait face à la régulation démographique pour faire correspondre ses capacités à gérer, à produire et à repartir les ressources avec son environnement. Des mesures concrètes sont légion et nous pouvons nous en inspirer, même si leur application aujourd’hui relève de la dialectique. J’ajouterai que c’est maintenant qu’il convient d’examiner ces exemples et de voir comment les combiner et les appliquer suivant les milieux et les contextes.
La question de l’état démographique de notre planète doit figurer en bonne place dans les protocoles d’interview de tous les candidats aux élections présidentielles, à partir de 2012. Les explications qu’ils auront à fournir vont déterminer nos choix de politique extérieure et seront plus pertinentes parce que plus vitales que les professions de foi habituelles.
Il faudrait aussi, que les citoyens ordinaires ou les intellectuels participent sans tabou aux débats publics sur ce sujet. J’estime que nous sommes à la veille d’un point de non retour où la survie pourra dévier vers des pratiques les plus obscures.
Je pense que les anthropologues des deux derniers siècles avant le XXIème sont à revisiter pour nous aider à comprendre ce qui peut nous attendre dans un avenir proche. N’a-t-on pas dit que le passé sert à préparer l’avenir ? … un retour aux siècles obscurs est-il un choix ou un déterminisme ?