Brève de machine à café...

par carnac
vendredi 6 mars 2009

« Elle » prend une pause au milieu de sa matinée de travail et retrouve autour de la machine à café ses collègues. 
« Elle » n’y tient plus : « tu sais, j’attends un enfant ».
C’est vrai que ce jour, pourtant grisé par l’hiver finissant, est un des plus beaux jours de sa vie : elle savoure ces moments uniques où l’on se sait accompagnée du tout petit qui se prépare à entrer dans l’humanité.
Seulement voilà, l’humanité, on en manque quelque peu dans le milieu du travail et le code du travail n’y peut pas grand-chose.
Le sexisme au quotidien, comme le racisme au quotidien, c’est quelque chose d’impalpable parce que profondément inscrit dans les automatismes d’un nombre toujours trop important d’entre nous, hommes et femmes au demeurant. 
 
Qui est allé dire qu’elles étaient enceintes à une direction des ressources humaines le nez rivé sur ses lignes budgétaires… les bonnes copines.
 
Le sexisme est profondément ancré dans nos usages au point qu’on ne le voit même plus. Comment expliquer autrement le maintien d’un différentiel de traitement salarial entre hommes et femmes même dans des entreprises qui mettent en œuvre des dispositions préventives.
 
Comment expliquer, si ce n’est par la prégnance des usages, la discrimination salariale à l’encontre des femmes dans une entreprise :
Voilà une entreprise qui, sur bien des points, pourrait être citée comme « exemplaire » et où, nonobstant, se manifeste une discrimination salariale à l’encontre des femmes quoique de moindre envergure que ce qui s’observe au niveau national.
 
Quand les femmes refuseront-elles que leur double journée leur occasionne une moindre valorisation de leur journée professionnelle de travail ? Pour elles, c’est chaque jour « travailler plus pour gagner moins » dans l’indifférence la plus totale y compris la leur, comme si c’était dans « l’ordre des choses ».
 
Il n’est pas suffisant de dénoncer cette profonde injustice, rapport social après rapport social.
 
Il est temps que l’on demande aux cadres de justifier par écrit les écarts de rémunération ne serait-ce que pour obtenir une réponse à cette question : pourquoi la naissance d’un enfant est-il un facteur de promotion pour son père et pourquoi cette même naissance est-elle dévalorisante pour sa mère ?

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