C’est l’histoire d’un bonus de 2,5 milliards de dollars
par Laurent Herblay
jeudi 30 janvier 2014
C’est une histoire à peine croyable, celle du bonus extraordinaire de 2,5 milliards de dollars de 40 dirigeants d’Anheuser-Busch InBev (ABI) (dont 289 millions de dollars pour le seul PDG, Carlos Brito), qui montre tous les excès permis par l’organisation économique actuelle.
The Economist ne voit pas de problème dans la transaction. Après tout, les actionnaires ont accepté ces bonus aux montants inhabituels. En outre, le cours de bourse d’ABI a été multiplié par 6. De plus, ABI a vendu Oriental Brewery pour 10 fois ses résultats en 2009 et l’a racheté à 11 fois ses résultats 4 ans plus tard. Rappelant que Suntory a payé Jim Beam 20 fois ses résultats, The Economist affirme « beau travail ». D’abord, il devrait rappeler que la performance boursière s’explique aussi par le timing, post crise financière. Ensuite, les marges dans l’alcool sont plus fortes que dans la bière.
Le patron d’ABI va empocher 15 700 SMIC pour avoir déplacé temporairement, et à grand coût, des actifs dans un fonds d’investissement. Ceci montre qu’il y a un gros problème de gouvernance dans ce capitalisme actionnarial, qui pousse les dirigeants à des comportements délirants et indécents.