Ce sera donc la dictature

par Zolko
mardi 17 novembre 2015

Ce sera donc la dictature

Dans mon précédent article, j'expliquais comment les intérêts manquants de la création monétaire par le réserve fractionnaire nécessitaient obligatoirement une croissance exponentielle de la masse monétaire, et que avec l'arrêt de la croissance économique cela entraînait obligatoirement l'explosion de la bulle des dettes.

Que le vieillissement de la population entraînait l'implosion du schéma pyramidal bâti sur cette dette, et que, en gros, ce qu'on a vu en Grèce va se généraliser.

Les 3 solutions à ce problème - répudiation des dettes, monétisation des dettes, ou inaction et violence - peuvent maintenant être vu à l’œuvre.

La répudiation de la dette est la mesure apportée par l'Histoire à une dette explosive, mais dans un monde capitaliste cette solution est tabou, car la capitalisme est bâti sur la dette, sur l'investissement et le retour sur investissement. Il est donc inenvisageable d'autoriser qui que ce soit de répudier sa dette, comme les cas de l'Argentine ou de la Grèce le prouvent. C'est pourtant la voie prise - avec succès - par l'Islande, mais c'est probablement la petite taille du pays, isolé au milieu de l'Atlantique et riche de ses ressources naturelles, qui a pu lui permettre de prendre le gouvernement mondial par surprise. Et par référendum, la bête noire du gouvernement de l'ombre, nous pouvons donc être certains qu'il n'y aura plus de referendum en Europe.

Sinon, la monétisation de la dette serait une solution à moindre mal, et c'est ce qui est tenté par les USA, le Japon et la BCE depuis plusieurs années, mais là encore cette solution est minée par le capitalisme lui-même : en effet, le QE (Quantitative Easing) n'est pas vraiment la monétisation de la dette, puisqu'elle passe encore par le système bancaire. Pour vraiment monétiser la dette, il faudrait émettre de l'argent directement vers l'économie réelle, sans contre-parties, ce qui voudrait dire envoyer des chèques de la part des banques centrales directement aux citoyens et entreprises, en quantités astronomiques. Tandis que le QE, en rachetant la dette publique sur le second marché, donne l'accès à une quantité quasiment illimitée de liquidité de banque centrale aux banques commerciales, et à travers elles au système financier international, qui l'utilise à spéculer encore plus plutôt qu'à éponger les dettes.

Reste donc l'inaction qui entraîne la violence.

La solution des intérêts négatifs n'est pas une solution viable, car il faut se rappeler qu'il y avait des périodes d'inflation de plus de 10%, et qui pourrait envisager sérieusement que des intérêts négatifs de -10% pourraient être pratiqués ?

Donc ce sera la paralysie politique, qui entraîne la guerre, la dictature ou la révolution. Ou tout-ça à la fois.

Les USA ont bien menés des guerres un peu partout ces dernières années, mais ça ne leur a pas beaucoup réussi. Une petite guerre lointaine ne permet ni la destruction créatrice - terme débile, mais réellement utilisé - ni ne donne suffisamment de prétexte pour justifier l'évaporation des billiards (trillions ?) de dollars. Une guerre permet de désigner un coupable extérieur, et permettrait aux banksters de prétendre que l’effondrement financier est la faute à Poutine ou au Grand Moufti, et hop ! L'obésité générale et les armes à feu feraient une hécatombe et les riches se retrouveraient avec un pays kärchérisé. Malheureusement pour eux, les Russes, Iraniens et Chinois ont été, jusqu'à maintenant, trop malins pour se laisser provoquer, seuls les dirigeants Européens sont trop cons ou corrompus pour entrer dans leurs guerres impériales.

L'Europe, elle, a pris la direction opposée, en affichant un pacifisme béat, en détruisant ses frontières, en les ouvrant à tous les vents de la planète, que ce soit pour la circulation d'argent, de produits commerciaux ou de personnes. Ici, on entre comme dans un moulin, c'est open-bar. Tout en envoyant ses mercenaires guerroyer avec l'empire. Le résultat est une société en décomposition et une économie au bord du gouffre.

Les Européens, eux, et contrairement aux gouvernements/médias, ont bien saisi les problèmes, et cherchent à les résoudre au niveau local : les mouvements séparatistes se multiplient - Catalogne, Écosse, Italie du Nord, Corse, Pays Basque... - et les partis souverainistes/nationalistes deviennent les partis majoritaires un peu partout.

Et c'est donc dans ce paysage Orwellien que les décisions politiques récentes nous entraînent dans la dictature :

On ne peut pas dire, malheureusement, que nous assistons à un mouvement temporaire, mais bien au contraire à une évolution de fond depuis environ 10 ans. Depuis le refus du TCE par les Français et Hollandais en 2005, la nature non-démocratique des pouvoirs Européens est manifeste. Depuis le putsch des banksters en 2008 pour se faire sauver, depuis le décision de la BCE en été 2012 ("Whatever it takes"), depuis la guerre en Ukraine, depuis l'écrasement de la Grèce pour avoir choisi un gouvernement d’extrême gauche, nous savons où les politiciens nous entraînent.

Avec des dizaines de millions de descendants d'immigrés assez mal intégrés, des millions de nouveaux réfugiés sans argent et sans éducation, avec une crise économique qui s'empire, tous les ingrédients sont prêts pour la guerre civile en Europe. Je ne peux pas prédire quelle sera l'étincelle qui fera déborder le vase, quelle sera la goutte d'eau qui mettre le feu au poudre, mais la réponse des gouvernements est déjà prévisible : plus de pouvoir pour eux, plus de contrôles sur la population, moins de contrôle par la population, des milices privées, des médias censurés, l'argent confisqué.

Le pouvoir de l'ombre veut imposer une dictature en Europe, nous le voyons sous nos yeux. Si nous continuons à laisser faire, ce sera la dictature, et, au bout, la révolution, la mort et la destruction. Relisons nos livres d'Histoire. Et regardons vers l'Ukraine, la Turquie ou la Grèce, ça se rapproche.

Qu'est-ce que je peux proposer comme remède ? "Fuyez, pauvres fous !" Ou alors, apprenez à vous battre, c'est toujours utile. Et organisez la résistance en local, ça viendra plus vite que vous ne le pensez.


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