Chronique d’un blocus ordinaire

par Sobio
mardi 19 octobre 2010

Il était 08h30 ce 19 octobre 2010 quand mon attention a été attirée par un camion de pompiers aux abords du collège Gérard Philippe à Cergy.
 
En chemin, je croise 4 policiers de la police nationale en train de s’équiper : jambières avec genouillères, gilet garni de bombes lacrymogènes king size, casques à visière, lunettes anti-projections, gants d’intervention, bouclier transparent, tonfa, flashball... Bref, tout ce qui fera de plus en plus la panoplie de la démocratie à la française.
 
Arrivé devant le collège, je constate que 50 à 100 adolescents de 11 à 15 ans environs sont regroupé devant la grille du collège. Il ont amoncelé des poubelles jusqu’à une hauteur de 3 mètres environs et n’ont qu’un slogan : "non à la réforme !".
 
Les policiers se fraient un chemin dans la petite foule. Un peu d’énervement, l’un d’eux menace de sa gazeuse ce qui fait temporairement le vide autour de lui.
Aucun des manifestants n’a le visage dissimulé, pas d’insultes, pas de projectile.
De temps en temps, les policiers jettent un regard furtif aux 3 pères de famille qui comme moi ont été attirés par le bruit. Je décide de rester jusqu’au départ des forces de l’Ordre. Sait-on jamais, on dit tellement de choses tellement amplifiées/déformées à la télé...
 
En aidant les pompiers, les policiers parviennent à démonter la barricade de poubelles en une dizaine de minutes et les font enfermer dans le collège. Un pompier est revenu avec un coupe-boulon car la porte principale a été cadenassée.
Pendant ce temps, les collégiens se sont rassemblés tant et si bien que nos quatre policiers et autant de pompiers se trouvent pris en sandwich entre les grilles et la centaine de collégiens (aucun lycéen en vue).
 
Ils décident de repartir.
Commentaire d’un des policiers à son collègue : "on est venu pour enlever le barrage de poubelles, c’est fait". Il m’a semblé plutôt soulagé de ne pas avoir à employer la force contre des gamins.
 
Vers 09h00 tous les uniformes ont quitté les lieux et les collégiens sont toujours là.
 
On devrait toujours avoir un APN avec soi.

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