Climate Gate : un clin d’oeil au terrorisme intellectuel
par kalune
samedi 5 décembre 2009
Une affaire, passée sous silence par les médias français, est en train de faire un véritable buzz sur la toile anglophone : le Climate Gate. L’histoire ? Des hackers pénètrent les serveurs du très renommé Cimate Research Unit (CRU) de l’Université de l’East Anglica et publient sur Internet une sélection de 1073 mails, échangés entre plusieurs climatologues prestigieux, qui laissent apparaître une manipulation des résultats scientifiques en vue d’accréditer la thèse d’une cause humaine dans le réchauffement climatique.
Le silence des médias
Rappelons-le, le Cimate Research Unit (CRU) est une unité qui joue un rôle majeur au sein du Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Il est le principal centre de recherche climatique de l’ONU et, à ce titre, intervient dans de nombreuses politiques publiques. Cette affaire aurait ainsi dû, naturellement, faire l’objet d’une analyse approfondie ou du moins susciter quelques questionnements quant à la véracité des faits scientifiques que l’on nous assène comme vérité absolue. Il n’en rien. Les médias français se sont largement attachés à passer sous silence cette affaire ou à en minimiser la portée1.
Une authenticité avérée
Pourtant, l’authenticité des faits n’est semble-il pas à remettre en cause. Dans un communiqué de presse, l’Université d’East Anglia reconnaît non seulement avoir été piratée mais aussi que ces échanges sont bel et bien authentiques. La seule défense du GIEC a été de marteler que les e-mails et documents cités comme preuves ont été sortis de leur contexte. Malgré cela, étrangement, les médias continuent à remettre en cause l’authenticité de ces e-mails.
Extraits
Voici quelques extraits de ces échanges :
- Manipulation des données : A propos d’un graphique montrant les statistiques climatiques du dernier millénaire Phil Jones2 fait allusion à une technique utilisée pour maquer le déclin des températures : « Je viens de terminer la ruse de Mike dans Nature qui ajoute dans les températures réelles pour chacune des séries pour les 20 dernières années (depuis 1981 et suivantes), et la ruse de Keith pour cacher le déclin ». Plus explicitement encore : « La communauté scientifique me tomberait dessus dans des termes certains si je disais que le monde s’est refroidit depuis 1998. OK, c’est le cas, mais c’est uniquement 7 ans, et c’est insignifiant statistiquement » ((http://www.di2.nu/foia/0942777075.txt)). De son côté, Michael Mann explique à Phil Jones qu’il serait bienvenu de “contenir” le prétendu optimum médiéval3.
- Refus de Phil Jones de rendre les données publiques, bien qu’elles soient utilisées par l’ONU pour invoquer cette taxe climatique mondiale : « PS : Je me fait embêter par quelques groupes pour diffuser les données de températures du CRU. Ne dites à personne qu’il y a le Freedom of Information Act au Royaume Uni »
- Intimidation : ces échanges font également apparaître des malversations en vue de mettre à bas un opposant ou encore empêcher certains auteurs d’être publiés dans des revues scientifiques. Michael Mann explique ainsi comment faire pour détruire un journal qui a publié des articles sceptiques4.
La liste de ces e-mails, ô combien compromettants, est longue. Le site Skyfal s’est attaché à signaler les meilleurs extraits en précisant leur source en fin d’article.
Le terrorisme intellectuel à l’oeuvre
Au-delà du fait d’être en accord ou en désaccord avec la thèse officielle du réchauffement climatique, cette affaire (ou plutôt le silence dont elle fait l’objet) attire une nouvelle fois l’attention sur le terrorisme intellectuel qui sévit dans nos contrées. Elle rappelle les attaques virulentes lancées à l’encontre des opposants à la théorie officielle, et la tactique de dénigrement systématique dont ces derniers firent l’objet. En 2007, le géophysicien Vincent Courtillot, directeur de l’Institut de Physique du Globe et membre de l’Académie des Sciences, eut à faire face un déferlement de virulentes critiques après avoir écrit que la responsabilité du CO2 sur les changements climatiques était surestimée par rapport à celle du soleil. Le secrétaire à l’environnement britannique David Milibrand n’hésita pas à assimiler, il y a quelques mois, ceux qui nient le changement climatique aux défenseurs modernes de l’idée que la Terre est plate.
Pour l’heure, le GIEC a annoncé qu’il mènerait sa propre enquête sur le scandale climategate. Phil Jones a renoncé à ses fonctions jusqu’à la conclusion de l’enquête. Affaire à suivre.
- http://www.lepoint.fr/actualites-technologie-internet/2009-11-23/rechauffement-climatique-des-pirates-volent-les-donnees-d-un-laboratoire/1387/0/398056 [↩]
- Directeur du CRU, Professeur de la” School of Environnemental Science” à l’Université de l’East Anglica [↩]
- http://www.di2.nu/foia/1054736277.txt [↩]
- http://www.di2.nu/foia/1047388489.txt [↩]