Comment adapter l’habitat à une France vieillissante ?
par Chloé.Mariette
jeudi 15 octobre 2009
C’est à cette question que le rapport Boulmier, présenté au secrétaire d’Etat au logement, Benoist Apparu le 7 Octobre dernier, a tenté d’apporter des réponses pour notre grand intérêt.
Après nous avoir expliqué l’ampleur du phénomène : L’INSEE prévoit qu’entre 2000 et 2050,
le nombre des personnes de plus de 65 ans va quasiment doubler ; celui des plus de 75 ans tripler, et des plus de 85 ans quadrupler ! Le rapport nous en expose ensuite les conséquences : le risque d’un accroissement des cas de dépendance dans les mêmes proportions. Il énumère enfin des propositions qui visent toutes à renforcer le rôle de la prévention pour que l’allongement de la vie puisse rimer avec autonomie, bonne santé et plaisir de vivre.
Améliorer l’habitat des personnes âgées devient une priorité, d’autant plus que plus de 90% des personnes âgées interrogées déclarent vouloir rester le plus longtemps possible chez elles. A défaut d’aménager des logements, ce serait 115 000 places d’hébergement qu’il faudrait offrir à même horizon ! Impossible d’envisager une telle solution, si éloignée du désir des seniors et des capacités de prise en charge de la collectivité. Le maître mot est donc le maintien à domicile. Mais, si aménager techniquement les logements est nécessaire, à lui seul ne suffit pas : vieillir dans de bonnes conditions chez soi, c’est non seulement avoir un logement adapté mais aussi avoir accès à des services de santé, de confort quotidien, des offres culturelles, c’est aussi être en lien avec son voisinage, pouvoir partager ses centres d’intérêts, bref, être un acteur de la vie de la cité à part entière.
C’est dans ce sens que le label Habitat Senior Services® a été créé en 2005 par l’association de bailleurs sociaux DELPHIS. Il présente une offre d’adaptations techniques (pour des logements accessibles et adaptés) et de services (allant du soin à domicile à l’animation sociale) pour les locataires seniors, grâce à un réseau de partenaires structuré. Son faible coût permet aux bailleurs sociaux de le mettre facilement en place et aux locataires d’en bénéficier quasi gratuitement.
Imaginer des solutions pour faire qu’après 60 ans, lorsqu’on n’est « plus si jeune mais pas si vieux(1) », on (re)prenne une place entière parmi les autres, c’est sortir des offres segmentées pour aller vers des propositions plus globales, qui appréhendent la personne senior dans son entier, en intégrant des données relationnelles, voire existentielles. Cette réflexion concerne l’ensemble de la société, car c’est une bien une révolution silencieuse(2) qui s’opère, avec un basculement de l’équilibre entre poids des jeunes et des seniors. Pour répondre à ces nouveaux besoins, l’offre se doit d’être décloisonnée entre les acteurs, réfléchie au niveau du territoire, pour qu’habitat rime avec mobilité, accessibilité et qualité de vie.
(1) devise de l’Association Old’Up.
(2) Expression tirée du rapport Boulmier
Chloé Mariette