Conseil constitutionnel : la corrida est conforme à la Constitution

par Giuseppe di Bella di Santa Sofia
vendredi 21 septembre 2012

Les Sages de la rue Montpensier viennent de rendre leur verdict à propos de la corrida : "Ces pratiques traditionnelles ainsi autorisées ne portent pas atteinte à des droits constitutionnels protégés". La corrida n’est donc pas abolie, alors que 48 % des Français souhaitaient sa disparition. La décision avait été attendue avec impatience par les défenseurs de la cause animale.


L'association Droits des animaux (DDA) et le comité radicalement anticorrida (Crac) Europe avaient saisi le Conseil constitutionnel, il y a quelques semaines. Ils souhaitaient que l’exception de l’article 521-1 du Code pénal appliquée aux corridas soit déclarée anticonstitutionnelle : « Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux courses de taureaux lorsqu'une tradition locale ininterrompue peut être invoquée ». Quatre régions sont ainsi concernées par cette exception législative : Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Selon un sondage IFOP, réalisé jeudi, 48 % des Français souhaitaient l’abolition de la corrida. 42 % voulaient qu’elle soit maintenue.

Il faut rappeler que la corrida n’est pas une tradition française. Elle a été importée d’Espagne au XIXe siècle. Parler de tradition locale ininterrompue semble totalement déplacé. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur avait tenu a apporté son soutien à la corrida. Même en Espagne, pays d’origine de l’homme politique, la corrida a été abolie dans de nombreuses régions.

La corrida n’est pas un spectacle. C’est une barbarie qui renvoie l’homme à ses plus bas instincts. Les Sages de la rue Montpensier ont manqué de discernement. Nous verrons donc encore des taureaux se faire massacrer sous les yeux d’une foule en excitation, comme lors des jeux du cirque dans l’Antiquité. Cruelle déception pour les défenseurs de la cause animale ! La France n’avait jamais été aussi proche d’abolir la corrida ! Il ne reste plus qu’au législateur de modifier la loi, ce qui semble très improbable pour le moment…


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