Contrôle de police à Argenteuil : 1 mort, 1 blessé !

par bilougoal
mardi 30 juin 2009

« Aucune bavure possible, présomption d’innocence pour les policiers » selon le juge de Cergy Pontoise. C’est suite à cette annonce que s’est tenu il y a 5 jours une marche pacifique sans caméras, sans radios, sans stylos, qui a réuni plusieurs dizaines de personnes pour demander que lumière soit faite sur la mort de M. Ali ZIRI, retraité algérien de 69 ans décédé suite à une garde à vue qui a mal tourné le 9 juin 2009.

M. ZIRI et son ami M. Arezki K. revenaient de leurs emplettes ce 9 juin 2009, lorsqu’à 20h30 au croisement des rues Jeanne d’Arc et Léon-Feix ils ont été sollicités par trois policiers pour un contrôle ordinaire. Les policiers demandent aux deux hommes de sortir du véhicule et s’en suit alors une prise de bec, les policiers attachent des menottes aux mains des deux personnes et les font monter dans le fourgon… Selon M. Arezki K., durant le contrôle de papiers les policiers les auraient insultés et lui ont donné un coup, M. Ziri aurait dit « Laissez-le tranquille, vous n’avez pas le droit de le frapper. Je vais déposer plainte contre vous », les policier les menacent de leurs « coller un outrage pour agent » et les embarquent menottés dans le véhicule de police. Selon ce dernier les policiers les auraient roués de coups durant tout le trajet avant de finir en garde à vue séparés pendant 24h. A sa sortie M. Arezki K. se voit prescrire 8 jours d’arrêt de travail par un médecin et apprend en même temps que son ami est décédé.


M. ZIRI est connu à Argenteuil pour être « un homme très apprécié pour son humour et sa sympathie, un retraité, tout ce qu’il y a de plus tranquille, qui revenait d’achats pour le mariage de son fils » selon les gens du quartier. Un homme qui n’a jamais eu de problème avec la police ou la justice en 40 ans de présence sur le sol français. Toutes les personnes qui ont vu le corps du défunt s’accordent à dire que plusieurs hématomes étaient visibles, ils dénoncent tous le fait que la veste qui pourrait être une preuve de la violence des coups et qui a été dissimulée par le commissariat de police. Une plainte a été déposé par l’association ATMF contre les trois policiers mais le juge de Cergy Pontoise a d’ores et déjà écarté toute bavure même avant l’ouverture de l’enquête, selon lui M. ZIRI avait des antécédents cardiaques et aurait eu 2,1g d’alcool dans le sang ce qui explique son décès. De ce fait les agents de polices bénéficient de la présomption d’innocence en attendant la suite de l’enquête. Les services consulaires algériens suivent de prêt la suite des évènements.


 

Les réactions :


Maurice TOULLALAN (directeur de l’hôpital d’Argenteuil) : « M. Ziri est arrivé le 9 juin à 22h09, accompagné des forces de police. Il a été vu immédiatement par l’infirmière d’accueil. Celle-ci a jugé que le patient ne présentait pas de problème de gravité immédiat. Il a ensuite été allongé sur un brancard, dans la salle d’attente, en vue d’un examen médical. Il a été vu par un médecin à 22h45, qui a constaté un arrêt cardiaque. La tentative de réanimation a été un succès puisque le cœur est reparti, sans pour autant que le patient se réveille. Un scanner cérébral a été fait à 2h du matin, donc le 10 juin. Le patient est finalement décédé le 11 juin, à 7h30. »


Abdel B. (Ami du défunt) : « Sa veste nous a pas été restitué, elle a été dissimulé par la police, pourquoi ? Toutes les personnes qui ont vu le corps du défunt peuvent attester d’hématomes, mêmes hématomes qu’on retrouve sur M. Arezki K. qui lui a 8 jours d’arrêt de travail ! »


Bernard FERRET (procureur adjoint au parquet de Cergy-Pontoise) : « La cause du décès est liée à des problèmes cardiaques ainsi qu’à l’absorption d’alcool. Il n’a pas été violenté par la police »

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Ali El Baz (Association ATMF) : « En parlant de la mort de Ali Ziri avec les gens, on a eu beaucoup de témoignages qui évoquent des problèmes avec la police d’Argenteuil. On dirait que ça se passe assez mal avec eux aussi. »


Faouzi LAMDAOUI (Adjoint au Maire d’Argenteuil) : « On exige des policiers une certaine « productivité » : chaque policier doit présenter, tous les jours, à ses supérieurs un quota de contraventions, d’interpellations, de mises en garde à vue. Comme vous le savez, Sarkozy a fait de la sécurité son cheval de bataille. La police est chargée de faire une démonstration de force permanente pour montrer que le gouvernement est puissant, inébranlable, implacable. Ce dernier entretient plus que jamais la peur de l’uniforme et la terreur de la matraque. Il s’agit bien d’une action d’intimidation psychologique à grande échelle pour instaurer une société de contrôle et de surveillance, pour rappeler à chaque citoyen que le gouvernement voit tout, entend tout, réprime tout, les vraies fautes et les faux délits. C’est cette politique qui est à l’origine de la multiplication des bavures ces dernières années. »


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