Crise de l’immobilier et ruée vers le « Off grid »
par Arthaud
lundi 10 août 2015
Off grid ou off the grid. « Hors réseau d’électricité » en français. Mais le terme véhicule, par métonymie, bien d’autres images et bien d’autres définitions, englobant toutes celles qui renvoient à un mode de vie « à l’écart », nouveau et exigeant. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui, dans le monde, mais en France aussi, désirent se façonner une vie plus indépendante et de meilleure qualité, loin des villes, loin des insupportables problèmes du quotidien* de la Nef des Fous, plus près de la nature, en solitaire, affranchi des factures pour l’eau, le gaz, le courant, le chauffage, les sanitaires ..
Cela ne va guère aider l’immobilier tout-venant ! Déjà bien malmené ..
En France et en Europe, le mouvement de désertification des campagnes, qui a jeté dans les villes des dizaines de millions de nouveaux arrivants il y a un siècle, commence à s’inverser de façon significative .. Dés lors, gare à l’immobilier de l’"appartement centre-ville toutes commodités" ou de la "maisonnette de banlieue à saisir de suite ", achetés à crédit sur 25 ans ! Et qui, comme disait Coluche le malveillant ..
L’engouement pour un « vivre autrement » ne fera effectivement qu’aggraver la situation déjà bouleversée du marché de l’immobilier, plombé par mille maux contre lesquels il ne peut lutter. Sans parler de l’inaptitude des organisations professionnelles pour faire face et s’adapter au nécessaires changements. Plus de 2000 agences immobilières ferment par an.
Tant pis ou tant mieux ? Il y a encore tant de zones à urbaniser en priorité .. Et comme dit Alphonse Allais, heureusement que les zones à urbaniser en priorité sont dans les zones urbaines.
Le mot "zone" est inconnu pour ceux qui aspire au off grid.
Que vous inspire la comparaison des deux images ci-dessus, représentatives de visions trés-éloignées l'une de l'autre ..
Il y a presque autant de raisons que de gens pour expliquer le mouvement « off grid », hors réseau, au Vert, un peu comme autrefois on allait « au désert » ou aux champs.
Il y a presque autant de raisons que de gens pour expliquer le mouvement « off grid », hors réseau, au Vert, un peu comme autrefois on allait « au désert » ou aux champs.
En Amérique et au Canada, ils sont des millions, nomades, ou installés dans les grands espaces des terres sauvages, incluant les populations indigènes, les premières nations, toujours très attachées à un certain type de .. liberté ! Le rêve américain .. Le phénomène y est donc très ancien, incarné par des personnages mythiques tel Henri David Thoreau ou ses disciples Helen et Scott Nearing dont l’ouvrage « living the good life » fera partie de toute bibliothèque off grid ..
'America can indeed be considered as the birthplace of these "back-to-the-land" movements.' Note le Daily Mail. Le berceau du mouvement ..
L’endroit de son plus bel épanouissement pouvons-nous ajouter en évoquant Michael Reynolds le créateur des Earthship.
La charte des mouvements off grid ou du « retour à la terre » est toute entière contenu dans les quelques lignes ci-dessous, qu’on doit à Reynolds :
As a citizen of the earth…
I fully have the right…
to harvest water from the sky
to grow my own food in my own home
to harvest energy from the sun and the wind
to contain and reuse my own waste on my own land
to make my shelter comfortable without the use of fossil fuels
and to harvest what others throw away to construct my own home
I am willing to die to defend these rights and to spread the knowledge of how to
achieve them to others.
achieve them to others.
If six billion other people said this as well…
we would transcend the corporations, the governments, and the federal reserve bank.
we would transcend the corporations, the governments, and the federal reserve bank.
We, the people, would always survive.
Etant citoyen de la Terre…
Nous avons pleinement le droit…
De recueillir l’eau du ciel
De produire notre nourriture, sur la Terre qui nous appartient
De récolter les énergies du vent et du soleil
…
Et puisque nous en sommes aux citations, vous prendrez un immense plaisir à entendre celle-ci, de Edward Abbey, qui, je vous l’accorde, sonne un peu comme un défi :
« Que puis-je dire à ces gens ? Comment puis-je libérer, désincarcérer ces mollusques à roulettes enfermés dans leurs coquilles de métal hermétique ..
…
Oui, Monsieur, oui, Madame, je vous en conjure, sortez de vos fauteuils roulants motorisés, levez vos culs vulcanisés, tenez-vous debout comme des hommes ! comme des femmes ! comme des humains ! et marchez - marchez - MARCHEZ sur notre terre douce et sacrée. »
L’intégrale de la citation sera retrouvée sur « le journal de la joie de vivre » .. Qu’on ne m’accuse pas de faire de la réclame ..
Quelle plus belle invitation et quelle meilleure façon d’aller off grid ?
Bornons-nous dès lors, dans le cadre étroit de cet article, à donner quelques observations sur ce phénomène en pleine expansion, sur ceux qui le font évoluer, souvent en rupture de ban avec « la société », sur les motivations qui les animent, sur leurs choix, toujours très étonnants vus par ceux qui n’ont pas encore pris le chemin, même en pensée.
Pas question ici d’approfondir le cadre législatif complexe qui, en France, régit les droits de construire et de vivre off grid en fonction des types d’habitation choisis : roulotes, tentes, teepees, yourtes, abris, traditionnelles maisons ou très-confortable « Earthship » de 400 mètres carrés, fermes organiques (homestead) ou véritable ensemble à vocation communautaire, tous autonomes en électricité et ayant chacun leurs spécificités ..
Il suffit de noter que la loi a évolué et évoluera encore vers un assouplissement des contraintes générales, que, sous la poussée du phénomène mondial, la France finira par s’adapter, qu’elle multipliera les espaces de liberté. La Hollande, l’Ecosse, ou la Hongrie, qui pourtant ne disposent pas des mêmes marges de manœuvres que la France en matière de superficie de terres sauvages, réagissent avec bien plus de souplesse pour accueillir ces modes d’habitation off grid, comme en témoigne pas exemple l’installation des premiers Earthships européens.
Pas question non plus de répertorier de façon exhaustive les aspects techniques à prendre en compte lorsqu’on veut retourner « à la terre ». Les choses sont complexes et il faudra des efforts considérables, ou des aides, et de l’argent aussi, pour s’installer en milieu d’énergie renouvelable, avec panneaux solaires, turbines à eau, éolienne, ou « human powered generators » .. des pédaliers par exemple et tout simplement .. Vous avez tous vu ces immenses salles de « fitness » où, de façon obscènes et tous en rang, pédalent pour rien des centaines de bipèdes en regardant, tant ils ont perdu leur autonomie d’exister, des sottes images de télé ..
Je m'aperçois de l'abusive position dominante de l'Anglais : Fitness, Earthship, Off grid, Homestead .. Wild.. To the wild .. Top !.. C'est l'Histoire que voulez-vous. Nous vivons tous en Amérique. Le seul problème, c'est que certains ne s'en sont encore pas aperçu. Ni moi ni vous n'y pouvons rien. On aurait pu aligner Preppers également. Revenons au sujet ..
Même si l’on se résout à l’utilisation d’un générateur, ou groupe électrogène, cela prendra du temps de déterminer l’équipement adéquat, qui vous permettra en toutes saisons d’alimenter votre computer, la télévision, la pompe à eau, le réfrigérateur .. si vous décidez de garder tout ça .. et sans les faire exploser à la première connexion !
La documentation existe en abondance sur l'Internet, malheureusement beaucoup plus spécialisée en Anglais qu'en Français. Des tas d’équipements, des plus simples au plus sophistiqués, des plus intelligents au plus baroques s’offrent à vous. La migration vers la terre à un coût certes, surtout si vous refusez de vivre comme votre grand-mère, mais les dépenses sont « maîtrisables » et rivalisent favorablement avec celles de ceux qui vivent fils aux pattes .. Au moins sur le moyen terme.
Candidats à l’Alya (j'ai déjà entendu ça), vous n’échapperez pas, au départ, au casse-tête des kWc, pour le solaire, des kWh, quantité d’énergie, des kW unité de puissance .. vous découvrirez, bien obligés, ce qu’il vous faudra pour alimenter un point d’éclairage et une télé ou une cafetière, si vous opter pour ces dispositifs !
Un mot encore sur les motivations, la définition du projet, les caractéristiques de l’habitation désirée :
D’aucun partiront au volant d’un camion de déménagement, d’autres sac au dos, certains y mettront beaucoup d’argent, d’autres se feront aider .. là encore, pas question de tout balayer. Il suffit de monter que les projets peuvent être aussi différents les uns des autres que peuvent l’être les gens eux-mêmes. Mille façons ! Parfois une simple décision : partir, immédiatement, quelles que soient les conditions, à l’arrivée, au fond des bois ou sur la route .. Ou refaire son pavillon ou sa villa à l’identique, mais à l’orée de la forêt, off grid.
Puis se posera la question de l'achat du bout de terre sauvage qui vous conviendra. Nous y reviendrons dans un prochain papier. Notez dors et déjà que la France est le plus grand pays d'Europe, je parle en superficie, vous l'avez compris, hors la Russie. Que les prix, pour des raisons complexes, y sont incroyablement bas pour l'instant. Cela s'ajoute aux facteurs favorisant ..
Nous avons tous en tête des préoccupations d’ordre environnemental, des désirs d’indépendance, le sens du bien pour nous, pour les nôtres, parfois pour « l’Humanité » même, les « valeurs de l’écologie ».
Tout cela nous amène à considérer le retour de façon pressante. Tout nous motive en ce moment.
Et puis, l’immobilier tout-venant est tellement cher ! Tellement peu adapté aux nouvelles et légitimes exigences de notre époque ! Tellement peu romantique comparé au off grid ..
Sans parler de ce qui nous attend, des conditions qui se créent dans la plus parfaite insouciance et qui, peut-être, transformeront très-bientôt le libre choix du retour en brutale nécessité.
Ils sont nombreux à nous parler d'octobre 2015 à ce sujet, les Larry Edelson, Martin Armstrong, et autres businessbourse ..
* Problèmes du quotidien : je pense à un ami qui s'est fait couper l'électricité par qui vous savez, sans prévenir, terrain dévasté par l'engin en charge du forfait .. Je pense à deux familles qui se déchirent, voisines l'une de l'autre, pour rien .. Je pense au bruit assourdissant des motos et des autos .. Je pense à notre monde contemporain, devenu tout soudain très problèmigène.
Arthaud / Août 2015
Citations graphiques
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