Dans la tête des jeunes Français
par jlhuss
samedi 19 mai 2012
François Hollande, pendant la campagne électorale a fait de l’action en faveur de la jeunesse l’un des objectifs majeurs de son quinquennat. Il est par conséquent intéressant d’essayer de connaître avec plus de précision les attentes de cette jeunesse en se rappelant utilement qu’être « jeune » n’est bien sûr qu’un passage.
Une étude a été réalisée à partir de plus de 17 000 « verbatims » recueillis sur le site PropX.fr, la plateforme contributive mise en place par Skyrock pour recueillir les propositions politiques de ses auditeurs pendant les 4 mois précédant l'élection présidentielle. L’analyse a été réalisée au moyen d'un logiciel exclusif d'analyse sémantique. Bien sûr, rien de scientifique dans tout ça, mais les réflexions recueillies ne manquent pas d'intérêt.
On s’aperçoit qu’une page est en train de se tourner : celle de l’après 68.
En premier lieu les parents semblent complétement occultés. Pas par souci de se différencier ou par révolte, mais simplement parce qu’ils n’appartiennent pas à l’avenir. Un avenir que ces jeunes imaginent certes difficile, parfois « dur », mais ils se sentent suffisamment « sûrs d’eux » pour affronter ces difficultés. Ils veulent se « regrouper entre eux, sans les adultes, pour gagner en liberté et ne pas être « sous influence ». Ce dynamisme vient essentiellement de ceux qui ne se sentent pas à l’aise à l’école. Ceux qui veulent entrer dans la vie active jeunes, plus jeunes que la législation ne le leur permet.
Les étudiants se montrent plus intégrés à un système qu’ils cherchent moins à régénérer. C’est pourquoi c’est chez eux que l’on trouve une demande d’aide alors que les autres ne cherchent qu’à se prendre en main.
Pour ceux que les études intéressent ; ils se plaignent en secondaire d’être freinés dans leur avance par ceux qui ne partagent pas leur intérêt pour l’étude. Etudiants, ils souhaitent davantage de logements étudiants, à bas prix, et des bourses qui leur éviteraient de consacrer une partie de leur temps à faire des petits boulots. Les Jeunes venant de quartiers défavorisés souhaitent que les Grandes Ecoles s’ouvrent davantage à eux.
Dans la vie en société, sont évoquées les violences, la pédophilie, les viols associés à un souhait de peines lourdes (des peines réellement effectuées, et jusqu’à la peine de mort) pour ceux qui en sont responsables. La « punition » nécessaire et lourde est à l’ordre du jour. L’alcool et ses dangers sont également présents ainsi qu’une demande de légalisation de l’usage de la drogue à des fins de prévention.
De l’école, ils attendent qu’un enseignant sache « tenir une classe », imposer son autorité. L’école doit pourvoir à l’éducation que ne donne pas la famille : apprendre la politesse, le respect de l’autre, et même savoir manger pour pas succomber à la malbouffe...
Dans ces témoignages de Jeunes apparaît l’émergence d’une génération nouvelle qui, sans être ouvertement en rupture avec celles qui l’ont précédée, veut construire un monde différent de celui qu’ils se voient léguer. Ils en ont l’espoir, le courage et la fierté.