Délusions de la transition énergétique ?

par Vincent Verschoore
vendredi 10 février 2023

Selon l’expert en énergie et extraction minière Mark Mills, la transition énergétique vers un modèle « propre » d’ici 10-20 ans relève de la pure délusion. La réalité physique dit autre chose.

Mark Mills est un spécialiste reconnu de l’énergie et de l’extraction minière (1). Voici quelques jours il animait en Norvège (pays le mieux doté en matière de véhicules électriques) une présentation intitulée « La délusion de la transition énergétique : inéluctables réalités minérales », dont l’objectif est de faire comprendre que l’idée populaire d’une transition énergétique où le tout-électrique remplacerait les énergies fossiles et l’extraction minière, au profit d’un environnement propre, est un pur conte de fées faisant l’impasse sur les réalités physiques qu’implique une telle transition :

La triste réalité est que les machines nécessaires à cette transition (batteries, panneaux solaires, éoliennes etc..) sont nettement plus gourmandes en termes de matières premières, à production électrique équivalente, que les équipements classiques, et ce non pas d’un facteur de 2 ou 3, mais de 20 à 100.

Par exemple, il faut extraire 250 tonnes de matière (avec des équipements hautement polluants) pour fabriquer une batterie de 500 kg, typique d’un véhicule électrique actuel. En termes d’émissions de CO2, ceci veut dire qu’il faut qu’un VE fasse plus de 130 000 km avant que sa production totale de CO2 devienne inférieure à la production d’un véhicule classique équivalent.

Les équipements requis par la transition énergétique sont extrêmement gourmands en termes de matières premières type aluminium, cuivre, lithium etc., dont l’extraction et le raffinage sont très intenses en termes d’énergie (fossile) et hautement polluants.

Passer d’un secteur du renouvelable aujourd’hui à 3% (de toute l’énergie consommée à l’échelle mondiale) à 30% implique un développement massif du secteur minier, avec toutes les conséquences qui en découlent. Voici un graphique de la situation actuelle :

Ce blog décrivait déjà le décalage entre le narratif du renouvelable et la réalité physique dans cet article de février 2021 intitulé « Au grand remplacement des énergies fossiles » (2).

A l’heure actuelle, 80% du prix d’un VE ou d’un panneau solaire vient du coût des matières premières, et ces prix sont en forte hausse du fait de la pénurie de ces matériaux, dont il faut de 20 à 100 fois plus par unité d’énergie produite par rapport aux systèmes classiques (combustion).

Pour Mills, il n’y a pas de solution à court/moyen termes (10-20 ans) : la couche transitionnelle va s’ajouter à ce qui existe déjà, elle sera grande consommatrice d’énergies fossiles et de matériaux rares (pour la fabrication des systèmes), donc soumises à des coûts en forte croissance du fait d’un manque criant de capacité extractive, elle-même source d’une pollution intense et donc politiquement incorrecte.

Une erreur conceptuelle ?

Cette démonstration nous ramène au réel, au monde physique tel qu’il est. Elle rejoint cette autre analyse par Vincent Mignerot, sur « l’erreur fondamentale de la transition énergétique » qui montre la différence de nature entre les systèmes « renouvelables » et les systèmes de production classiques où le vecteur d’énergie (bois, pétrole) se suffit à lui-même (il brûle) et permet aussi de fabriquer les équipements nécessaires à sa transformation.

Pour les renouvelables par contre, notamment éolien et solaire mais aussi le nucléaire, le vecteur par lui-même n’est d’aucune utilité et nécessite des équipements, fabriqués à base d’énergies fossiles et de matériaux rares, pour leur transformation en électricité.

Une question politique majeure.

Tout ceci remet très sérieusement en cause le narratif d’une transition énergétique « propre » à court/moyen terme. Soit elle ne restera qu’une fine couche du mille-feuilles énergétique par manque de matière première, soit elle transformera la planète en une vaste mine parsemée d’usine de raffinage pour ces matériaux.

Il est grand temps de passer du narratif idéologique au débat vraiment politique : sachant que l’on ne peut pas tout avoir, que veut-on vraiment ? Il est acquis, sauf miracle, qu’il n’y aura pas de transition énergétique d’ici 2050, autre que marginale, et dont il n’est même pas certain que l’empreinte carbone soit meilleure à production équivalente du fait de la consommation des matières rares, très consommatrices en énergie à extraire et à raffiner.

De ce fait, selon les (toujours discutables) modèles de réchauffement climatique du GIEC, nous allons largement dépasser les objectifs de hausse globale de température de 2°C, objectifs qui impliquent de réduire de 50% nos émissions d’ici 2030, puis 50% encore pour 2040, et 50% de ce qu’il reste pour 2050 (3). Il est évident que cela n’arrivera pas, du moins pas par le biais d’une transition énergétique du fossile vers le renouvelable / nucléaire.

Cela pourrait peut-être arriver par une réduction massive de l’énergie produite, menant à une réduction drastique de la population mondiale qui ne pourra plus se nourrir ni se chauffer (sans même parler du reste). Et comme par hasard, c’est exactement ce qui est en train de se passer :

Les Etats ont vu qu’il est possible de confiner massivement les populations, ce qui revient à une forme de régulation de la consommation énergétique. Ils voient qu’il est possible de détruire le marché de l’énergie européen sous couvert d’une guerre locale montée en épingle, menant à une probable réduction massive de la demande (du fait du prix astronomique du KWh et des restrictions) de quelques 500 millions de personnes hautement consommatrices (par rapport à la moyenne de la population mondiale), officiellement pour « sauver la démocratie ».

Les systèmes de surveillance et de contrôle qui se montent, du crédit social chinois au monnaies numériques des banques centrales (dont les versions en dollars et en euros sont prévues pour bientôt (4)), serviront notamment à réguler l’accès à l’énergie via un contrôle permanent de nos activités, avec pour justification le fait que « nous allons tous mourir » si le petit peuple ne se soumet pas.

Sans parler des nouveaux vaccins à ARNm qui sont déjà en préparation (5), alors même que leur rôle exact dans la baisse de fécondité et dans la hausse de la mortalité anormale, aujourd’hui observées partout où il y a eu des campagnes de vaccination de masse Covid par ARNm (6), ne semble aucunement intéresser les institutions et les gouvernements.

En fait, la question est simple : à défaut de transition énergétique, faut-il réduire de force la consommation de l’humanité de moitié, ce qui revient à terme à réduire la population d’autant ? Si oui, comment ? Et si non, que se passe-t-il ? ?

 

Liens et sources :

(1) https://www.manhattan-institute.org/expert/mark-p-mills

(2) https://zerhubarbeblog.net/2021/02/09/au-grand-remplacement-des-energies-fossiles/

(3) https://www.cnbc.com/2021/05/14/what-2050-could-look-like-if-we-dont-do-anything-about-climate-change.html

(4) https://siecledigital.fr/2022/09/27/mnbc-la-banque-de-france-annonce-leuro-numerique-pour-2027/

(5) https://www.webmd.com/vaccines/covid-19-vaccine/news/20201210/covid-19-vaccines-on-the-way-what-to-know

(6) https://zerhubarbeblog.net/2023/01/30/vaccination-arnm-et-odeur-de-sapin/


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