Des familles jetées dans la rue comme au 19 ème siècle !?
par CHALOT
lundi 30 mars 2015
UN LOGEMENT, C’EST UN DROIT !
Une famille expulsée est une famille qui se retrouve dans la rue ou ballotée d’un hôtel à l’autre.
Des enfants séparés de leurs parents se retrouvent placés dans des familles d’accueil ou des foyers.
C’est la double peine :
La perte d’un logement et l’éclatement de la famille !?
C’en est assez !
Le jeudi 26 mars, les associations membres de la plateforme logement du mouvement social
ont tenu une conférence de presse publique.
Les associations ont expliqué les enjeux du combat pour le droit au logement, aujourd’hui à la veille de la fin de la trêve hivernale
"On n'a jamais connu autant de jugements d'expulsion, ni autant de
personnes sans abri", a souligné Jean-Baptiste Eyraud de l'association Droit
au logement (Dal). 125.000 jugements d'expulsion ont été rendus en 2013, et
140.000 SDF recensés.
Dans "un contexte de paupérisation des classes populaires", les locataires
"souffrent de la cherté des loyers", a-t-il expliqué, réclamant notamment
l'arrêt des expulsions sans relogement, l'arrêt des coupures d'eau,
d'électricité, et de gaz en cas d'impayés, l'application de la loi Dalo (droit
au logement opposable) et "la réalisation massive de logements sociaux".
"Il n'y a qu'une part infime" des locataires menacés d'expulsion qui sont
"indélicats", a souligné Marion Lagaillarde, du Syndicat de la magistrature,
soulignant qu'il s'agissait "de gens des classes populaires qui ont un
accident de vie". "Ca peut être tout simplement un frigo en rade, une maladie,
qui fait un trou dans le paiement du loyer, impossible à rattraper", a
expliqué cette juge d'instance, amenée à traiter de nombreux dossiers de ce
type.
"Il n'y a pas de volonté politique de prévention des expulsions", a déploré
de son côté Benoit Fillippi, du Réseau Stop aux expulsions (Résel). Il
rappelle notamment que selon une circulaire de 2012, les bénéficiaires du
droit au logement opposable ne doivent pas être expulsés sans une solution de
relogement, et les préfets doivent informer toutes les personnes menacées
d'expulsion de leur droit d'y recourir. Mais "pas une seule lettre
d'information" n'a été faite en Ile-de-France, dit-il, estimant toutes les
expulsions "illégales".
Le CNAFAL a rappelé le coût humain et financier d’une expulsion et s’est prononcé pour
Qu’aucune famille sous ne seuil de pauvreté ne soit expulsé et qu’en tout état de cause toutes les familles puissent disposer d’un toit décent.
Il a demandé que les élus municipaux et maires soient interpellés afin qu’ils signent des arrêts anti expulsion.
L’originalité de cette conférence de presse, c’est d’avoir invité plusieurs familles à témoigner de leur situation…
Le peuple a la parole… Il la prend et explique sa situation préoccupante.
C’est un retraité de 71 ans qui ne pouvant plus payer un loyer qui a été subitement augmenté va se retrouver demain dans la rue.
C’est aussi une famille qui doit partir car le nouveau propriétaire veut faire des travaux et qu’elle ne pourra pas faire face aux nouveaux tarifs pratiqués.
Le samedi 28 mars, plus de 2000 personnes ont manifesté à Paris, pendant que d’autres rassemblements se déroulaient sur le même sujet dans de nombreuses villes.
Les familles présentes, fortement mobilisées et combatives ont exprimé leur colère et leur détermination.
Seront-elles entendues ?
De toute façon une suite est prévue : l’opposition collective et organisée aux expulsions, l’interpellation des Maires pour qu’ils assurent leur responsabilité et déclarent refuser que des hommes, des femmes et des enfants soient jetés à la rue….
Les associations familiales laïques et d’autres associations multiplient les permanences sociales pour accompagner les familles en difficulté, s’opposer aux expulsions et obtenir un moratoire ou des solutions alternatives pérennes.
Jean-François Chalot