Des logements qui se dégradent en France et sur le Web

par Polinside
mercredi 27 février 2013

La fin d’année 2012 a été particulièrement chaude en actualités sur les mal-logés : Une mère et son enfant ont été expulsé de leur 4m2 en pleine trêve hivernale ; un veillard a vécu pendant 15 ans dans un 1,56 m² qu’il payait 330 euros par mois. Selon les derniers chiffres de la Fondation Abbé Pierre, ce sont 3,6 millions de français qui sont mal-logés en 2012.

En réponse à cette situation qui s’aggrave, le gouvernement français a déclaré à la radio qu’il “réfléchissait” à des sanctions pour les propriétaires abusifs, mais silence radio depuis. Qu’en est-il donc de la situation des mal-logés en France ? Avec l’augmentation de l’insalubrité, de la précarité, et des abus locatifs, la situation est-elle vouée à s’amplifier ?

Un constat aggravant

Outre les 3,6 millions de mal-logés en France, la Fondation Abbé Pierre déplore un total de 5 millions de français en situation de fragilité à court ou moyen terme dans leur logement. Autre donnée marquante : 685 000 personnes n’ont pas de domicile personnel, et 133 000 n’ont simplement pas de domicile. Ce qui signifie que, sur 65 436 552 de français, 7% vivent dans un logement précaire, et 1 % sont tout simplement à la rue. En tout et pour tout, plus d’1 français sur 10 est mal-logé.


En 50 ans, en France, 17 millions de logements ont été construits pour supporter une croissance démographique de plus de 20 millions de français, selon un rapport de l’INSEE datant de 2006. Ce rapport rappelle que si l’économie fleurissante des années 70 a permis de supporter la poussée démographique, la situation économique actuelle est plutôt morose et la fabrication de nouveaux logements se réduit, alors que l’essor démographique se poursuit.

Tout porte donc à penser que les chiffres dévoilés par la Fondation l’Abbé Pierre en 2012 vont continuer à s’aggraver.

Les internautes s’expriment

Aujourd’hui, tout le monde a bien compris le message : Lorsqu’une situation devient abusive, aller se plaindre sur internet est devenu l’un des premiers réflexes : Mon propriétaire doit faire des travaux et fait le mort, mon propriétaire refuse de déclarer ma location, mon propriétaire refuse de me monter mon compteur d’eau, … Ces locataires insatisfaits publient également des vidéos pour dénoncer l’état de leur logement : infection de blattes, moisissures, insalubrité avancée... Se plaindre sur son logement sur le web est devenu un tel phénomène que certains le font même lorsqu’il sont un peu émêchés (Attention, épais accent canadien).

Malgré la mise en évidence de conditions de vie de plus en plus difficiles pour les français, aucune solution pratique n’est mise en place. Le droit cadre ce genre de dérives mais les recours sont longs et chronophages. L’Etat a promis de trouver des solutions, mais il faut reconnaître le vrai problème : l’Etat ne peut pas garder un oeil sur la totalité du parc immobilier français, et dans cette faille, les propriétaires abusifs se trouveront toujours des victimes de la précarité grandissante pour louer leurs biens.

Avec la croissance démographique, il faut s’attendre à vivre de plus en plus mal...

 


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