Ecole primaire : réelle évolution ou révolution ?

par KLEM
jeudi 21 février 2008

Retour aux fondamentaux. Sur France 2 ce matin, le ministre de l’Education a précisé l’objectif de l’école primaire, et dévoilé les priorités à mettre en œuvre.

Partant du constat que près d’un élève sur cinq (15 à 20 %) arrive en classe de sixième en situation d’échec, tous les moyens seront engagés pour abaisser ce chiffre à 5 %. Par un renforcement des effectifs (plus d’instituteurs) et un « contrôle qualité », avec plus d’inspecteurs et une fréquence accrue des inspections en primaire (2 fois par an). Les élèves ne seront pas en reste en termes de contrôles, puisque des évaluations périodiques devront permettre de repérer les élèves en difficultés plus rapidement.

Afin de parvenir à ces objectifs, Xavier Darcos évoque « un recentrage » en s’appuyant sur le français et les maths qu’il décrit comme des outils indispensables. Priorité au vocabulaire, à l’orthographe, la grammaire et le calcul mental. En histoire, retour à l’enseignement des repères chronologiques. Quant au sport, quatre heures par semaine seront au menu dès la rentrée 2008. Mais la nouveauté réside dans le retour de l’instruction civique et morale afin de permettre aux élèves de prendre conscience des limites aux libertés individuelles (là où commence celle des autres), et de valeurs chères à Nicolas Sarkozy telles que les règles de politesse, la connaissance des valeurs et des emblèmes de la République ainsi que son respect. La durée hebdomadaire des cours sera ramenée à 24 heures, avec, il convient de le souligner, la mise en place d’un soutien individualisé de deux heures par semaine pour les élèves en difficulté. Le ministre de l’Education souhaite ainsi passer de « l’école gratuite et obligatoire » à « la réussite gratuite et obligatoire » et faire de l’école primaire « une rampe de lancement ». Enfin, concernant le devoir de mémoire qui incombe aux élèves de cours moyen, et devant les réactions controversées face à cette mesure, celui-ci devient un travail qui devra être conduit au niveau de la classe entière, sur une famille déportée, et non plus un travail individuel.

Au-delà de ces décisions, il convient de se poser des questions sur le constat d’échec des méthodes actuelles, les facteurs qui ont permis d’en arriver à ce qu’un élève sache à peine lire et écrire au collège. Mieux vaut un réveil tardif que pas de réveil du tout. Mais quid des élèves qui ont quitté l’école primaire et pour qui il a été décidé en 1989 que 80 % (d’une classe d’âge) seraient bacheliers ? Déjà, il y a vingt ans, cette politique de démocratisation scolaire reposait sur les savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter) et prônait l’école républicaine.

N’a-t-on pas, tout simplement, oublié qu’il est difficile de transmettre un savoir, une éducation, à un enfant qui n’a aucune envie de la recevoir ?


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