Education : l’impasse

par marguerite
vendredi 30 avril 2010


Mercredi, dans un collège d’Aumetz en Moselle, un élève en classe de quatrième, âgé de 14 ans a poignardé un monsieur de 61 ans : son professeur de sciences de vie et de la terre. Heureusement, son pronostic vital n’est pas en jeu. Sous contrôle judiciaire, le collégien risque 5 ans de prison en raison de sa minorité.  Cet incident dramatique succède à une série macabre de violence dans certains établissements scolaires : le 8 janvier 2010 un lycéen de 18 ans est tué de trois coups de couteau dans son lycée professionnel au Kremlin Bicêtre, le 19 janvier dans une école primaire de Nanterre un enfant de 12 ans attaque son directeur à coups de pieds et de poings, le 2 février un élève est agressé à coups de couteau dans l’enceinte du lycée Adolphe Chéroux à Vitry sur Seine, le 12 février au lycée Guillaume Apollinaire de Thiais (Val de Marne), irruption de 6 jeunes gens dissimulés sous des capuches qui agressent un élève de première tout en aspergeant de gaz lacrymogène les personnes tentant de s’interposer, et tant d’autres... Constat accablant. Que se passe-t-il donc dans la tête de ces enfants qui basculent dans cette violence infernale ?
Quand l’école n’est plus le sanctuaire qu’elle fut et qu’elle n’est plus à même d’honorer ses engagements. Quand l’’autorité de l’enseignant, des parents, se mettent à vaciller et s’étiolent au profit de la consécration de l’enfant roi. Quand des parents s’immiscent dans la vie scolaire parfois à bon escient mais souvent de manière exagérée suscitant une exacerbation des tensions entre corps enseignant et famille. Quand ils démissionnent de leur rôle d’éducateur pour se décharger sur l’école déjà défaillante par rapport à ce qui lui incombe. Quand la prohibition du droit à la correction, autrefois monnaie courante, s’exerce sous couvert de l’épanouissement de la progéniture et quand, de la toute puissance du professeur d’antan, il ne reste que quelques vestiges... L’enfant s’égare, oscille entre deux mondes antagonistes et véhiculant des valeurs opposées : l’école et la rue, les médias et les guerres modernes qui charrient des violences inimaginables. Les incidences issues de l’extérieur sur le milieu scolaire sont inévitables. Inéluctablement, des conflits humains. Et, quand pour résoudre les malentendus, les recours à la justice viennent se substituer au dialogue, aux pratiques éducatives. Compliqué de devenir grand, dans ce chaos, en l’absence de repères.
Quand la violence s’exerce contre certains élèves sous des formes diverses : non remplacement des professeurs absents et ce, pendant une longue durée, source d’’hostilité. Quand le professeur, au pouvoir de nuisance inaudible, discrimine en orientant mal et voit petit pour certains, et grand pour d’autres. Quand à compétences égales, Agathe et Mehdi ne sont pas guidés équitablement. Quand il y a hostilité envers certaines croyances, quand certains s’installent dans la posture de victimisation. Quand de part et d’autre s’installe l’incompréhension... L’explosion d’incivilités... Parfois, bien au-delà... D’où leur vient cette affreuse douleur, qu’ils crachent sur leurs semblables ? De leur déficit d’éducation, du non-dit transmis ? Comme une haine démesurée de leur personne. "L’homme est bon, la société l’a sans doute dépravé"...

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