Enquête sur les musulmans de France

par gruni
lundi 19 septembre 2016

D'après cette enquête pionnière réalisée par l'Ifop, il y aurait 5,6% de musulmans en France, c'est à dire moins de 4 millions de personnes, 74% sont de nationalité française. Certains chiffres révélés grâce à une méthodologie "solide et rigoureuse" ne promettent pas forcément une "identité heureuse". Pourtant, Hakim El Karoui qui est l'auteur d'un rapport pour l'Institut Montaigne, considère que construire un islam français est possible. 

Qui est l'auteur du rapport...

Hakim El Karaoui est "Normalien, agrégé de géographie, Hakim El Karoui a enseigné à l’université Lyon II avant de rejoindre le cabinet du Premier ministre en 2002, où il était chargé de ses discours. Après un passage à Bercy, il rejoint, en 2006, la banque Rothschild où, avec Lionel Zinsou, il anime la practice Afrique. En 2011, il rejoint le cabinet de conseil en stratégie Roland Berger où il est co-responsable de l’Afrique et du conseil au gouvernement français. En 2016, il fonde sa propre société de conseil stratégique Volentia. Hakim El Karoui est aussi essayiste (il a publié trois livres chez Flammarion qui traitent de questions économiques et géopolitiques) et entrepreneur social".

La méthodologie

 "L'Ifop a eu recours à un très vaste échantillon national représentatif, de plus de 15 000 personnes, à l’intérieur duquel un sous-échantillon de 1 029 personnes se déclarant de confession musulmane ou ayant au moins un parent musulman a été extrait". 

Moins de "15 % de cet échantillon – se déclarent non musulmanes mais ont au moins un parent musulman, soit 1 % de l’échantillon global. Ces trajectoires de « sortie » de la religion musulmane – ou de désaffiliation – sont deux fois plus importantes que les trajectoires « d'entrée », puisque 7,5 % des enquêtés se déclarent musulmans tout en indiquant qu'aucun de leurs parents n'est lui-même musulman".

La pratique sociale

57% des femmes déclarent n'avoir jamais porté le voile et 8% déclarent l’avoir déjà porté mais ne plus le faire aujourd’hui. Malgré tout le soutien au port du voile par les musulmans reste majoritaire à 65%.

31% des sondés musulmans vont une fois par semaine à la mosquée, autant n'y vont jamais et 30% seulement pendant le ramadan. 70% achètent toujours de la viande halal, 22% parfois et 6% n'en consomment jamais. La mixité est acceptée davantage par les hommes. 75¨% d'entre eux vont dans une piscine mixte, alors que 56% des femmes se baignent avec les hommes. 59% des femmes acceptent d'embrasser un homme majeur.

41% des musulmans sont opposés à l'avortement, contre 19% sur l'ensemble de la population.

78% des musulmans inscrits sur les listes électorales déclarent ne pas voter systématiquement pour un candidat musulman.

Trois groupes principaux

"Le premier, représentant 46 % des musulmans de foi ou de culture. Le rapport les qualifie de « soit totalement sécularisées, soit en train d’achever leur intégration dans le système de valeurs de la France contemporaine ». Ils sont qualifiés de majorité silencieuse".

Le second représente "25 % de l’échantillon et sont au cœur de la bataille politique et idéologique que les propositions de notre rapport doivent permettre de conduire et de remporter. Fiers d'être musulmans, ils revendiquent la possibilité d'exprimer leur appartenance religieuse dans l'espace public. Très pieux (la charia a une grande importance pour eux, sans passer devant la loi de la République), ils sont souvent favorables à l'expression de la religion au travail, et ont très largement adopté la norme halal comme définition de "l'être musulman". Ils rejettent très clairement le niqab et la polygamie et acceptent la laïcité 

Le troisième groupe de 28% est le plus problématique, car il "ne considère pas que la foi appartient à la sphère privée, est majoritairement favorable à l’expression de la religion au travail et conteste la laïcité. Le rapport de l’Institut Montaigne est à leur endroit sévère. Il qualifie leur système de valeurs de « clairement opposé aux valeurs de la République », de « sécessionnistes »« L’islam est un moyen pour eux de s’affirmer en marge de la société ».

En conclusion

"L’islam en France est fragmenté et divers : il n’y a pas un islam mais des islams, nourris et diffusés par des institutions et des mouvements nationaux, des organisations transnationales ou des États étrangers. Cette multiplicité d’acteurs dans le champ musulman français, les tensions qu’ils suscitent et les rivalités qu’ils nourrissent, contribuent à la complexité de la compréhension de l’islam en France".

Pour plus d'information sur L'islam d'aujourd'hui, n'hésitez pas à consulter le rapport sur le site de l'Institut Montaigne.

Autre source - Le Monde


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