Et maintenant l’interdiction des manifestations ! #loitravail vs #démocratie

par taktak
mardi 21 juin 2016

Interdiction des manifestations : La dernière fois qu’un gouvernement a interdit de manifester, c’était pendant la guerre d’Algérie.

En tentant d’interdire la manifestation intersyndicale à Paris le 23 juin, le gouvernement, Hollande, Valls, Cazeneuve et le préfet Cadot s’inscrivent en héritiers des Laval, Clémenceau, Moch ou Papon. Car il faut bien rappeler quels sont les noms de ceux qui ont dans l’histoire de France interdit des manifestations syndicales, réprimé la CGT.

Pour imposer par la force la Loi Travail transposition directe des directives européennes, à laquelle les français, les travailleurs, la jeunesse s’opposent massivement, c’est donc le choix du coup de force, de l’autoritarisme et de la violence, de la fuite en avant dans la fascisation que fait ce gouvernement.

Bien sûr, le 1er mars 2012, le candidat François Hollande déclarait « Le seul droit que nous avons, c’est le droit de manifester autant que nécessaire. ». Mais Hollande, Valls et Cazeneuve, en s’attaquant aux droits sociaux et démocratiques en France ne font ici que décliner la même politique fascisante qu’ils soutiennent ailleurs dans le monde, et exécuter ici les ordres de la plus en plus fascisante l’Union Européenne du Capital, dont la figure de proue Juncker est venu déclarer à Paris il y a quelques jours « la loi travail est le minimum que l’on puisse faire », donnant l’ordre du passage en force à Hollande et Valls.

Les attaques gouvernementales et les interdictions visant les organisations syndicales au premier rang desquels la CGT font ainsi écho au soutien politique, logistique et financier déployé par l’Elysée et Bruxelles à la junte fasciste qu’elle a porté au pouvoir à Kiev en février 2014 par le coup d’état d’EuroMaidan. Une junte dont on se souvient que la prise de pouvoir s’est traduite par l’interdiction et la répression des communistes, et le massacre le 2 mai 2014, lendemain du 1er mai, dans la maison des syndicats d’Odessa de centaine de syndicalistes et d’antifascistes. Mais également à la répression anti communiste dans les pays baltes et en Pologne.

C’est d’ailleurs en menaçant d’attaque de « groupes paramilitaires nationalistes » venus des pays de l’Est que le préfet de police de Toulouse à demander l’interdiction de l’euro des luttes qui devait se tenir à Toulouse le 20 juin 2016.

Ni les droits sociaux, ni les droits démocratiques ne sont négociables : Hollande, Valls, Cazeneuve, Gattaz, vous ne nous enlèverez pas notre liberté de manifester !

C’est dans la presse que l’intersyndicale a appris le 20 juin 2016 – après une semaine de campagne médiatique – la décision du préfet de Paris d’interdire aux citoyens de manifester à l’appel de l’intersyndicale le 23 juin 2016, entre Bastille et Nation. Le ministre de l’intérieur a ensuite adressé en milieu d’après midi un véritable ultimatum à la CGT. Un courrier grotesque : adressé à la CGT alors que la manifestation est initiée par une large intersyndicale, exigeant que l’intersyndicale renonce à manifester le 23 juin. Car dans son courrier du 20 juin, le ministre de l’intérieur, indique qu’il a donné ordre au préfet de n’autoriser « qu’un rassemblement statique, place de la Nation ». Et le ministre de l’intérieur tente de justifier ce qui est une interdiction de manifester sous le prétexte de possibles menaces terroristes contre l’Euro de Football.

D’une part, il est totalement absurde d’interdire une manifestation intersyndicale, au prétexte de menaces visant l’Euro de Football. Si l’euro de Football est générateur de menaces telles qu’il ne permet pas au gouvernement d’assurer les droits constitutionnels, alors c’est l’Euro de Football qui constitue un trouble à l’ordre public est qui doit être annulé ou dont les modalités doivent être modifiées par ses organisateurs. Une compétition sportive ne saurait en aucun cas dans une démocratie être le prétexte pour supprimer la liberté d’expression, interdire et réprimer des manifestants.

D’autre part, la soi-disant proposition du ministre Cazeneuve est totalement irresponsable. Organiser un rassemblement statique exposerait bien plus les manifestants aux violences de certains casseurs et de la police. Et ce alors que la police a démontré son étrange incapacité ou son absence de volonté à protéger le droit à l’expression démocratique des français lorsqu’ils manifestent.

Déjà, sur une pétition en ligne plus de 120 000 citoyens s’adressent au gouvernement Valls UE MEDEF et lui disent « je ne respecterai pas l’interdiction de manifester »

L’intersyndicale maintient son appel à manifester les 23 et 28 juin, pour les libertés démocratiques, pour les droits sociaux, pour le retrait de la Loi Travail, chaque travailleur, chaque citoyen doit être dans la rue !

source : http://www.initiative-communiste.fr/articles/luttes/et-maintenant-ils-interdisent-les-manifestations/

www.initiative-communiste.fr


Lettre ouverte de la CGT – FO – FSU – SUD – UNEF – UNL – FIDL

Monsieur Bernard CAZENEUVE
Ministre de l’Intérieur
Place Beauvau – 75008 PARIS

Montreuil, le 20 juin 2016
Monsieur le Ministre,

Nous venons de prendre connaissance de votre courrier daté du 20 juin nous demandant de
renoncer à la tenue de la manifestation prévue ce jeudi 23 juin.

Cette manifestation déclarée à la Préfecture de police par courrier daté du 16 juin devait
se tenir de la place de la Bastille à la place de la Nation.

Vous nous avez proposé d’étudier l’alternative consistant à renoncer à ce parcours au profit
d’un rassemblement statique.

Or, ceci est une remise en cause d’un droit fondamental, la liberté de manifester puisque
votre proposition ne constitue par une réelle alternative. En effet, nul doute qu’un tel
rassemblement serait beaucoup plus dangereux pour la sécurité de nos militants.

En effet, lors des dernières manifestations, il ne vous aura pas échappé que c’est dans les
lieux d’arrivée des manifestations que les tensions ont été les plus vives. Les « casseurs »
n’étant pas stoppé dans leur progression, ils se retrouvent face aux forces de l’ordre et à
notre service d’ordre au point d’arrivée. Nous avons tous pu constater que les échauffourées
les plus graves ont eu lieu à ce moment-là.

Nous réfutons d’ailleurs l’affirmation contenue dans votre courrier selon laquelle certains militants syndicaux auraient délibérément agressé des forces de l’ordre.

Ce semblant d’alternative n’est pas acceptable. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons de nous faire une nouvelle proposition de manifestation garantissant la sécurité
de tous.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées.


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