Etat : accumulation soudaine de témoignages d’incompétence
par ÇaDérange
vendredi 17 novembre 2006
Les services de l’Etat et donc l’administration font l’objet en ce moment d’un florilège de démonstrations d’incompétence dans l’établissement et la gestion administrative de leurs missions qui ne cessent d’être inquiétant. Jugez-en plutôt.
L’avantage extraordinaire d’un supplément de retraite donné aux retraités de le fonction publique s’ils décident de s’établir dans les Dom/Tom a coûté 245 millions d’euros aux contribuables en 2005, alors que la raison initiale de cette surretraite, le franc CFA et le franc Pacifique, a disparu depuis longtemps. Des suppléments qui peuvent aller quand même jusqu’à 75 % de retraite en plus si vous décidez d’aller vous installer sur les îles Wallis et Futuna ! Le projet pharaonique de numérisation informatique lancée par le CNRS à grand renfort de publicité et de promesses sous le nom de TGE (pour Très grand équipement) Adonis et pour un coût de 34 millions d’euros sur dix ans a abouti à un échec complet alors qu’en deux ans seulement le portail américain de l’Université du Michigan en a fait cent fois plus. Il s’agissait de numériser et de mettre à disposition des lecteurs en ligne sur internet 152 revues dans le domaine des sciences humaines. On a même créé pour cela un organisme spécial, le CENS, Centre d’édition numérique scientifique qui faisait d’ailleurs doublon avec l’ INIST, Institut de l’information scientifique et technique.
L’incapacité de l’Etat à produire et à gérer correctement l’édition des feuilles de paye de ses employés. Un audit récent pointe le manque de communication entre les différents services et les différents systèmes. Il est bien connu que quand vous entrez dans la fonction publique ou que vous êtes mutés, il faut une certaine patience avant de toucher sa première paye ! Le tout pour un coût annuel de 78 millions d’euros ou 2,5 euros par bulletin de paye, là où la moindre PME sait gérer le problème. La LOLF qui était censée permettre de mieux comprendre et de suivre les différentes missions du budget de l’Etat semble, après une première année de mise en place, s’orienter vers un four complet. Un mélange de manque de simplicité de ses créateurs, qui n’ont pas compris que générer 1200 indicateurs de performances plus ou moins ésotériques était au dessus de la capacité de compréhension d’un député moyen, et de résistance au changement des administrations auxquelles elle était censé s’appliquer. Une démonstration que notre Etat et ses structures monumentales ne sauraient pas gérer une PME ! Le transfert dans le cadre de la décentralisation d’un certain nombre de missions de l’Etat et des personnels afférents vers les régions se révèle particulièrement calamiteux pour le contribuable. Selon deux rapports du Sénat, dont un pour l’Observatoire de la décentralisation, le résultat final est un maintien quasiment à l’identique des budgets et des effectifs de l’Etat alors que les budgets et les effectifs des régions augmentent considérablement. Dans le même domaine, le système de l’intercommunalité créé pour diminuer les coûts de fonctionnement des petites communes se traduit au contraire par leur augmentation (1,2 milliards d’euros en plus sur dix ans)... Le recours à la création en grand nombre d’agences de ceci ou de cela ou de Hautes autorités diverses se traduisent par des surcoûts importants mais cachés, car l’une des raisons du recours à ce type d’organismes est justement de faire disparaître certaines dépenses du budget - et du déficit- de l’Etat ! D’après la Commission des finances du Sénat, pour le seul budget 2007, ce sont 2,4 milliards d’euros de dépenses supplémentaires qui ont été ainsi dissimulés.
Consternant, n’est-ce pas ?