Euthanasie (La bonne mort)

par gruni
mardi 24 novembre 2009

« Je suis pour le respect de la vie, dans la mesure où la souffrance ne rend pas la vie impossible. Il y a des limites à la souffrance humaine ». Déclaration de N Sarkozy, alors candidat à l’élection présidentielle. Toutefois et même si au premier abord celui-ci semble être pour l’euthanasie il estime que légiférer davantage sur ce sujet grave et sensible n’est pas possible vu la complexité du problème et les situations très différentes des patients. Suite à la proposition de loi de Manuel Valls pour régulariser et contrôler un acte que certains médecins réalisent déjà dans le secret en prenant une lourde responsabilité, mais aussi que d’autres refusent, la ministre de la santé répond dans l’hémicycle de l’assemblée Nationale par la réserve du vote.

 Donc le 24 novembre il n’y aura pas de débat, simplement un vote par oui ou par non, Mme Bachelot n’ira pas plus loin car pour elle "Franchir un nouveau pas serait un progrès ou la transgression d’une limite". En fait il est peut-être temps que cesse l’hypocrisie, la limite est franchie depuis longtemps par les docteurs et le personnel hospitalier, si la personne en fin de vie le souhaite et le demande, ou avec l’accord de la famille si le patient est inconscient et irrécupérable, cela se fait, tout le monde le sait !
 
Des progrès et même une avancée importante ont déjà été réalisés, la loi du 22 avril 2005 préconise d’arrêter l’acharnement thérapeutique et le laisser mourir. Pourtant d’après un sondage BVA publié le 24 septembre 2009, 75% des Français sont favorables à l’euthanasie, alors pourquoi vouloir aller plus loin, ces mesures et les soins palliatifs ne suffisent-ils pas ?
 
La proposition de loi des socialistes est sans ambiguïté, elle concerne tout le monde et pas seulement les personnes âgées en fin de vie. Dans le texte proposé il est question de "Toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable infligeant une souffrance physique et psychique qu’elle juge insupportable pourrait demander à bénéficier d’une assistance médicalisée pour mourir dans la dignité". Cela signifie que les jeunes handicapés comme Vincent Humbert auraient le droit de demander que l’on mette fin à leur existence tout à fait légalement, sans se cacher et sans aucun subterfuge.
 
Ce sujet est compliqué, délicat et douloureux, il n’existe pas de réponse simple, doit-on offrir une dernière porte de sortie, un dernier choix à des êtres humains pour qui la situation est inextricable et sans issue, c’est en tous cas mon opinion. Par contre je ne suis pas de l’avis du Président de la République qui préfère "laisser une zone de liberté" ce qui pour moi correspond à une zone d’ombre et laisse la place à un flou juridique néfaste pour tout le monde ce qui revient aussi à conserver la situation actuelle et pour le pouvoir à ne pas assumer complètement ses responsabilités.
 
Aux Pays-Bas l’euthanasie est légale depuis avril 2001 et d’ailleurs le Vatican a condamné cette "triste primeur".
En 2006 seulement 1900 personnes ont eu recours à ce choix, par contre 9600 Néerlandais choisirent en 2005 la sédation palliative, généralement pratiquée par le médecin généraliste. Cette pratique consiste à endormir profondément le malade et ensuite lui retirer alimentation et hydratation jusqu’au décès.
 
En France le débat reste ouvert, osera-t-on un jour et est-ce souhaitable légaliser l’euthanasie comme aux Pays-Bas et en Belgique ?
 
 

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