Faut-il craindre le virus Ebola ou bien les autorités sanitaires et médiatiques ?

par Bernard Dugué
vendredi 8 août 2014

Va-t-on se diriger vers une panique sanitaire comme en 2009 et son virus H1N1 qui a finit par exploser en vol pour devenir une banale grippe moins sévère que d’autres années ? Epidémie hors de contrôle annonce l’OMS alors que dans le même temps, un obscur sérum contre le virus a été inoculé à deux patients américains avec un succès qui ne dit pas si c’est l’effet du sérum ou bien si ces deux patients ont résisté naturellement avec leurs défenses à ce virus qui épargne environ un sujet sur deux. Quelque secret entoure la fabrication de ce sérum réalisée avec le concours de scientifiques et des fonds alloués par le NIH et la défense américaine ? Un sérum fabriqué avec le financement de l’armée, de quoi alimenter les rumeurs, les théories et les faiseurs de polars sanitaires. Un sérum à base d’anticorps monoclonaux, qui neutralise les virus certes, mais n’a rien d’un vaccin. Une arnaque ? Je laisse chacun forger son opinion. Les autorités sont discrètes, alors elles se mettent sous le spectre de la suspicion.



Le mieux pour apprécier la situation est d’utiliser les données scientifiques disponibles. On ne sait pas pas grand-chose de ce virus si ce n’est que c’est un virus à ARN et qu’il est proche de celui des oreillons ou de la rougeole, sauf qu’il se développe pour l’instant sur le continent africain. Il serait transmis par les chauves-souris aux singes. Ensuite, on ne sait pas très bien comment il arrive aux humains. Contact avec les animaux, ingestion de viande animale ? Les données tangibles manquent ce qu’on peut comprendre car au vu de la dangerosité du virus, les expériences scientifiques ne sont pas à portée de laboratoire, sauf dans les zones classées P4, comme on en trouve à Lyon par exemple. Le virus Ebola est apparu dans les années 1970. Il est réapparu depuis après d’autres épisodes. Chaque fois, l’épidémie a été contrôlée mais pas cette fois, en 2014, si l’on en croit les experts. Pourquoi ? Mutation du virus ? Terrain plus favorable, contingence temporelle et circonstances malheureuses ?

Le virus Ebola ressemble dans ses effets et son développement à celui du SRAS. Il n’a pas les mêmes lieux d’occupations. Le SRAS a été surveillé dans les aéroports, mais Ebola est plus regardé dans les villes africaines, bien que maintenant les dispositifs du transport aérien soient préoccupés en limitant les liaisons avec les pays sous contamination. Le virus se propage surtout dans les esprits et les mesures sanitaires secondés par les contrôles du transport aérien. La panique n’est pas encore avérée, du moins pas dans l’ampleur qu’on a connue lors de la pandémie de peur H1N1. Une chose devrait sembler acquise, c’est que la contagiosité du virus Ebola est très faible. Il faut bien distinguer contagiosité et mortalité. Le virus de la grippe est très contagieux mais faiblement mortel. Pour Ebola c’est l’inverse. Si Ebola était aussi contagieux que la grippe, il y aurait non pas quelque 1000 décès mais des millions.

Mais il avance plus vite que les efforts pour l’endiguer disent les médias en captant quelques annonces des autorités. Rien que cette formulation dévoile la bêtise sanitaire car autant on peut mesurer la propagation d’un virus, autant la capacité à endiguer le virus est un facteur non calculable, pas plus que la part du réchauffement climatique dû au CO2. Une épidémie qui tue 80 personnes en Guinée n’est pas vraiment une épidémie. Trop d’approximations pour l’instant sur ce virus, trop de négligence médiatique. Il n’y a pas de quoi paniquer ni prédire une peste mondiale comme ce fut le cas au 14ème siècle. Je crains plus les failles et les malversations du système de santé que le virus Ebola. Il faut espérer que le scénario pas si improbable d’une inoculation d’un sérum rendue obligatoire par les autorités n’aura pas lieu. Tout semble possible en pareille folie scientifique et sanitaire depuis l’épisode du H1N1 que je connais très bien. Dans un contexte de peur sanitaire, des événements localisés prennent une ampleur démesurée. On l’a vu lors du décès d’un enfant dans une colonie de vacances. Panique des autorités, exploitation médiatique, émotion des parents. Une colo fermée l’été pour rien. Je pense que le virus Ebola participe d’une même panique et j’espère ne pas me tromper. Je n’ai aucune confiance dans les autorités sanitaires et les médias de masse. C’est ma manière d’être dans le monde. Vous pouvez choisir une autre option, si ça vous convient.


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