Faut-il légaliser l’euthanasie ?
par Maxime Girardot
jeudi 26 juin 2014
Après les affaires Bonnemaison et Vincent Lambert, le gouvernement ne peut rester dans l'indécision face à ce sujet brûlant. Valls a promis le mise en place d'un comité de réflexion sur le sujet. Pourquoi la loi Leonetti de 2005 ne suffit-elle plus ? L'euthanasie est-il en passe d'être légalisé en France ?
Après l’acquittement du docteur Nicolas Bonnemaison, le débat est plus que jamais relancé. Parallèlement, les discussions autour de l’arrêt des soins de Vincent Lambert, dont l’état ne s’améliorera jamais selon le service du CHU de Reims qui le traite, demeurent au centre l’attention des media. Ce jeune homme, dans un état végétatif considéré comme irréversible par les médecins qui le suivent, voit sa famille se déchirer autour de son cas. Alors que ses parents demeurent favorables à la poursuite des soins, ses frères et sœurs se battent pour cesser ce qu’ils appellent de « l’acharnement thérapeutique ».
C’est aussi l’occasion ou jamais pour « Monsieur 3% » (sobriquet désobligeant infligé, faut-il le rappeler, à Hollande) de détourner les esprits. Entre la crise économique, son échec aux européennes, les réformes sur le statut des intermittents, ou encore la réforme sur la taxation de l’activité des avocats, bien loin de faire l’unanimité, le Président pourrait, après avoir légalisé le mariage gai, devenir l’apôtre des réformes sociétales.
Rappelons que Mitterrand dans la décennie 1980, était parvenu à rehausser sa côte de popularité avec la suppression de la peine de mort, la dépénalisation de l’avortement ou encore, la création de la cinquième semaine de congés payés. Alors que 89% des français –selon l’institut BVA, sondage daté du 26 juin 2014- se disent favorable à un réforme de la loi sur l’accompagnement de la fin de vie, les réformes extra-économiques pourraient, enfin, susciter le consensus autour d’une action gouvernementale.
Dès lors, Hollande a missionné un comité de réflexion autour de l’encadrement législatif de la fin de vie des malades. En d’autres termes, une réforme est en préparation, et pour une fois, elle pourrait ne pas être synonyme de volée de bois vert pour ses instigateurs.