Faut-il rétrofiter la langue française ?

par Dictho
lundi 11 juillet 2022

Quand des textes législatifs utilisent des termes mal définis, à quoi se référer ? Une autre démarche est possible pour faciliter la compréhension.

Le ministère français de la transition écologique (1) indique :

Voilà des termes (rétrofit, rétrofiteur) qui apparaissent sans justification de leur origine, d'ailleurs on lit par la suite "le rétrofit électrique". Qui a décidé d'officialiser ces termes qui ne figurent d'ailleurs pas dans les dictionnaires commerciaux "de référence" ?

Le Journal officiel de la République française (2) nous montre que ce terme a déjà été utilisé.

Loi n° 2020-935 du 30 juillet 2020 de finances rectificative pour 2020 (article 61)

Ce texte de loi n'explique pas ce terme.

Article D251-3-1 du Code de l'Énergie (2022) :

On découvre dans le JORF l'Association Acteurs de l'industrie du rétrofit électrique (AIRE) (3) qui précise :

On trouve aussi dans le JORF l'utilisation de ce terme pour d'autres activités :

Le Wiktionnaire indique comme synonymes de rétrofit, un réaménagement, une rénovation, un revamping, une conversion (automobile).

On lit aussi rétrofiter sa voiture.

France Terme (4) indique que le nom (une) rénovation a été choisi comme équivalent des mots anglais retrofit et retrofitting, pour le remplacement de pièces ou d’éléments, usagés ou non, dans une machine ou un équipement industriel, qui vise à en améliorer les performances. La modernisation (en anglais : revamping) étant un remplacement d’éléments d’une installation industrielle par des éléments plus modernes, qui vise à améliorer les performances de cette installation sans en modifier la conception de base.

L’Office québécois de la langue française (5) cite des emplois de ce terme ainsi que des équivalences.

en aéronautique :

autres domaines :

* "des bâtiments existants" et "rétrocompatible" me semblent tautologiques.

Mon propos n'est pas de m'offusquer de termes utilisés par des spécialistes ou des passionnés partageant un centre d'intérêt. La démarche consistant à imposer des équivalences me semble vaine. En proposer, sans se limiter à un domaine, permet d'améliorer la compréhension et les échanges.

Cependant, on peut s'interroger sur les textes officiels qui, au mieux, intègrent une définition qui restera évidemment limitée au sujet traité, et qui parfois nous laissent dans l'incertitude quant aux intentions.

Je prévois pour la prochaine version du mégadictionnaire de la langue française (6) :

Reste la question du rétrofit de la langue française. Quand un mot fait l'objet de critiques par les commissions officiellement chargées du "bon usage", ne serait-il pas profitable de revoir l'ensemble de ses acceptions ?

 

(1) https://www.ecologie.gouv.fr/tout-savoir-sur-retrofit-electrique

(2) https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/jo

(3) https://association-aire.org/

(4) http://www.culture.fr/franceterme

(5) https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/

(6) https://lewebpedagogique.com/megadictionnaire/

 


Lire l'article complet, et les commentaires