Finance et jeux d’argent : l’avidité en partage

par aubergespagnole
mardi 31 janvier 2012

L'envie d'accaparer est très largement partagée par toutes les catégories de la population. L'étalage médiatique des immenses fortunes accumulées ne suscite pas la remise en cause de valeurs futiles et délétères mais l'envie d'en jouir sans aucun recul.

En 2010, les français ont dépensé 26,3 milliards d’euros soit 72 millions d’euros par jour, aux jeux d’argent et de hasard, soit une augmentation de 22 % par rapport à 2009, selon une estimation de l’AFP. Loto, Loto sportif, Euromillions, Cash, Millionnaire, PMU, casino, sans compter les innombrables coupons à gratter. A l’autre extrémité, la finance a multiplié des produits de plus en plus complexes à destination des états, institutions, communes et d’une masse de particuliers plus ou moins fortunés. Ajoutons à cette course au trésor, les bonus, stock-options, retraites-chapeau des dirigeants des sociétés du CAC 40. Quel est le lien commun entre toutes ces catégories d’aspirants à la richesse sinon une avidité névrotique par rapport à l’argent ? La crise financière exacerbe encore plus cette névrose de possession qui est la marque de nos sociétés occidentales. Comme si l’accumulation sans fin de biens et de services était la seule réponse à la peur de perdre son statut social et à l’angoisse du lendemain. Il semble que seul un destin contraire a empêché les joueurs et nombre de défavorisés de profiter de tous les bienfaits dont la publicité les gave à longueur de journée et dont ils ne peuvent humer que le fumet alléchant. Triste constat. La réussite indue des ultra-riches ne sert pas à mettre à distance cette boulimie d’accaparement mais ne semble susciter que de l’envie. Les adeptes des jeux d’argent et de hasard ne rêvent à rien de plus que de rejoindre le gotha des plus riches. Comment dans ces conditions espérer une société plus coopérative et cohésive, recentrée sur des valeurs de partage et non sur un idéal d’enrichissement ?

Accumuler pour ne rien en faire

Alors que les médias détaillent les gains faramineux des traders, banquiers, grands dirigeants, hommes d’affaires, champions sportifs, la finalité de ces quantités d’argent, parfois virtuelles, toujours injustifiées, est absente des champs d’information et de réflexion. Au delà d’une certaine somme, le surplus ne sert à rien, sinon à satisfaire des besoins inutiles. Notre bonheur profond est-il lié au fait d’avoir 4 ou 5 résidences, des voitures à la puissance inutilisable ? Faut-il être entouré de gadgets et objets technologiques hors de prix, etc. ? On constate au contraire que cet argent ne va presque jamais dans les projets ou besoins les plus urgents. La société s’atomise dans un chaos de destins férocement individuels, les sans abris sont de plus en plus nombreux avec de moins en moins de moyens, les véritables entrepreneurs ont de grandes difficultés à trouver des financements, la culture manque de subsides, etc.

Pour mieux reconstruire un monde viable, il importe d’abord de désacraliser le veau d’or, symbole de l’idolâtrie actuelle de l’argent et de la réussite.


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