Free ou les appels téléphoniques les plus chers du moment
par Anthony
jeudi 5 juin 2014
Voilà une nouvelle qui risque fort d’endommager le costume de super héros du pouvoir d’achat que Xavier Niel, patron de Free, aime endosser dès qu’il en a l’occasion. Depuis le mois d’avril, l’opérateur téléphonique procède à des régularisations de factures aux montants astronomiques plongeant les consommateurs concernés dans une situation financière critique.
C’est l’association 60 millions de consommateurs qui dévoile l’affaire. Des abonnés de Free reçoivent depuis un mois des courriers les empressant de régler jusqu’à plusieurs milliers d’euros de consommation téléphonique. Ces appels correspondent à ceux effectués via le service Téléplanète, plateforme qui propose d'appeler à l'étranger à moindre coût en profitant de numéros spéciaux. Problème, Free a omis de facturer ces appels depuis janvier 2013 et exige un remboursement immédiat de la totalité des montants dus. Une incompétence qu’il souhaite donc faire payer à ses Freenautes et sans aucun ménagement.
L’association de défense des consommateurs prend pour exemple le cas de Sandra à qui l’Oncle Freepsous a fait parvenir mi-avril une facture s’élevant à 1200 euros pour quelques jours plus tard, « corriger » son erreur en lui sommant de bien vouloir finalement payer 1539 euros. Le service client Free n’a certes jamais brillé par ses grandes qualités mais il semble ici avoir pris le nom de la société un peu trop au pied de la lettre, s’octroyant des libertés bien éloignées de l’image qu’il veut nous vendre depuis deux ans.
Car en plus d’assommer les consommateurs avec des factures aux montants indécents, l’opérateur laisse volontiers tomber son attirail de Père Noël pour adopter celui du Père Fouettard et ne permettre aucune facilité de paiement à ses abonnés qui se retrouvent pris à la gorge. Si pour la plupart des gens, il n’est pas compliqué d’entrevoir les difficultés de trésorerie que représentent de telles factures, ce ne sont en rien les affaires de Free qui tient à ce que les choses soient réglées au plus vite, sans quoi le fournisseur d’Internet procède à une coupure totale de ses services.
C’est ainsi que Sandra se retrouve privée d’Internet et de téléphone depuis un mois, obligée de passer par un numéro surtaxé pour joindre le service client. Résultat : déjà 27 euros de frais et la banque de lui réclamer des agios car Free a forcé le prélèvement des euros réclamés, en vain. Résultat bis : 20 euros de frais supplémentaires supportés par la cliente qui attend toujours des nouvelles de Free pour mettre en place un échéancier. Free ou l’art et la manière de faire payer très cher un service low cost.
Et puisqu’un bonheur n’arrive généralement jamais seul, Free tente de sortir de ce bad buzz en empruntant la voie peu glorieuse de la lâcheté et rejette la faute sur son prestataire Téléplanète. Ce dernier dément alors toute responsabilité : « Nous n’avons appris que récemment l’existence des régularisations actuellement opérées par Free auprès de ses abonnés pour notre trafic Téléplanète, sans d’ailleurs que Free nous en ait elle-même informés. Notre société n’a aucune responsabilité dans cette situation. Bien au contraire, nous subissons un grave préjudice commercial et d’image. »
Pour le moment, Free refuse de communiquer le nombre de clients concernés. L’opérateur qui comptait près de 14 millions d’abonnées fixes et mobiles en 2013, refuse également de fournir des explications. Un silence qui colle parfaitement bien avec les agissements du célèbre « casseur de prix » et qui termine de révéler au grand public le visage d’une société utilisant le pouvoir d’achat des français comme simple effet de manche pour servir les élans mégalomanes de son illustre patron. Une société sujette aux oublis comptables et qui oublie aussi de traiter correctement ses clients.